LES SEPT TRAVAUX DE SARKOZY

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un excellent article de Denis Sieffert, "Les sept travaux de Sarkozy" datant de 2002 mais qui conserve toute son acuité. Comme Hercule, Sarko va sûrement nous en trouver 12. On pourrait d'ailleurs associer le Nettoyage des écuries d'Augias au nettoyage de la France en ce qui concerne les immigrés ou étrangers... comme on le sait les 12 travaux d'Hercule sont associés à autant de monstres imaginaires correspondant chacun à une énigme bien précise à résoudre dans le monde des humains. Récapitulons au moins sur un point  :
-La prostitution... on dit que c'est le plus vieux métier du monde et si Sarko en vient à bout, il sera vraiment très fortiche. D'autant que l'on connait son acharnement et sa hargne à  lutter contre les chômeurs, on se demande pourquoi les personnes gagnant leur vie d'une façon ou d'une autre peuvent le déranger. Les individus à ce que nous sachions sont libres de leur corps et libres d'en faire ce qu'ils en veulent, c'est leur propriété. Si n'ayant pas de travail et pas d'allocations chômages, ils s'adonnent à ce genre d'activités, ce ne doit sûrement pas être de gaieté de coeur. Mais lorsqu'on n'a plus rien pour vivre et qu'il faut malgré tout manger, quel choix reste-t-il ? Le chapardage dans les magasins pour commencer. "Ventre affamé n'a point d'oreilles"...
La délinquance... à ne pas confondre avec les escrocs en col blanc qui bien que vivant dans l'opulence, ne se privent pas pour s'enrichir encore, dixit Schuller, un parmi tant d'autres... on ne devient pas délinquants parce que l'on est riche et bien portant normalement. Or il est clair et net que tous les hommes politiques mélé à divers trafics n'écoperont pas des mêmes peines lourdes que ceux qui commettent cambriolages ou braquages. Et pourtant, eux ce sont des milliards qu'ils volent. Et pourquoi volent-ils puisqu'ils ne crèvent pas de faim ? Là est la bonne question. Qu'est-ce qui est plus répréhensible : voler pour se nourrir ou voler par vice et pour posséder toujours davantage afin de mieux se vautrer dans la luxure ?
Au moins, sommes-nous réalistes sur le monde dans lequel nous vivons. Il y a ceux qui ont le droit de voler l'Etat et ceux qui n'ont pas le droit de "piquer" une boîte de conserve. En tant que visiteuse de prisons, je sais de quoi je parle... car je mets un point d'honneur à ne m'occuper justement que des "voleurs", petits et grands... et je leur trouve certainement plus de mérite et de courage que ceux qui se planquent derrière leur immunité pour se livrer à tout un tas de délits ou d'excès mais que la politique sarkozienne ne vient pas sanctionner comme cela devrait. Faire la guerre à la misère et aux pauvres est certainement moins ardu que de s'attaquer à l'élite des truands franc-maçons pour la plupart qui ont de la Fraternité une vision quelque peu galvaudée. Parole d'Initiée qui n'a pas trahi ses idéaux, elle. Ces gens-là ne sont pas mes amis et j'espère fortement que la Justice Française puisqu'elle est en butte à l'idéologue nettoyeur saura s'en souvenir lorsque d'autres Schuller tomberont sous sa férule.
 
 
 
Les sept travaux de Sarkozy
 

par Denis Sieffert

Voilà que, depuis quelques jours, nous sommes invités à nous extasier sur le dernier tour de force de Nicolas Sarkozy. Après les prostituées, les sans-papiers, les immigrés, les condamnés à la double peine, les chauffards, et bien sûr, les petits délinquants, notre ministre herculéen de l’Intérieur vient d’accomplir un nouvel exploit : la création d’une instance représentative de l’islam en France. « C’est une chance pour l’intégration de l’islam », a-t-il lui-même commenté. En soi, l’expression « intégration de l’islam » laisse songeur. Faut-il intégrer une religion ? Et, d’ailleurs, l’intégrer à quoi ? Pour nous, ce sont les humains dont il s’agit de faciliter l’intégration dans nos sociétés, et cela, quelles que soient leurs religions et leurs philosophies, dès lors qu’elles sont compatibles avec les valeurs de notre vie sociale. L’islam, pas davantage d’ailleurs que le judaïsme, le bouddhisme ou le christianisme, n’a donc besoin d’être « intégré ». Sans doute y a-t-il des musulmans qui ont de la peine à trouver leur place dans la France du troisième millénaire. Mais il n’est pas sûr que leur religion soit le problème. Surtout lorsqu’ils sont, en même temps que musulmans, chômeurs, frères ou fils de chômeurs, et qu’ils vivent dans des cités depuis longtemps abandonnées par notre société et toute espèce de service public.

Le dernier triomphe sarkozien ressemble en fait aux six autres travaux de notre nouvel Hercule de la place Beauvau : il s’agit avant tout de déplacer le problème pour, au propre comme au figuré, cacher la misère. Car, au fond, que s’est-il passé le 20 décembre au château de Nainville-les Roches (Yvelines), où le ministre avait réuni dans un huis clos au finish les responsables des trois grandes fédérations de l’islam en France ? On y a ratifié un accord de cartel, un partage des postes de direction au sein d’un futur Conseil français du culte musulman. Les responsables de la Mosquée de Paris, réputés proches du gouvernement algérien, de la Fédération nationale des musulmans de France, notoirement liés au royaume marocain, et de l’Union des organisations islamiques de France, inspirés par les Frères musulmans, s’y sont taillé la part du lion. Est-il certain que cet accord au sommet va bouleverser nos banlieues ? Certes, des élections viendront consacrer le processus, en principe au mois de mars. Mais, pour l’essentiel, il n’échappera à personne que les postes importants ont par avance été attribués.

Plus encore, ce montage politico-diplomatique, déjà contesté par le Collectif des musulmans de France, très implanté chez les jeunes, risque d’apparaître comme une fiction. Depuis Pierre Joxe en 1990, en passant par Jean-Pierre Chevènement en 1997, et jusqu’à Nicolas Sarkozy aujourd’hui, tous les ministres de l’Intérieur ont partagé cette obsession de donner au gouvernement de la République un interlocuteur unique émanant de la communauté musulmane. Si l’opération semble cette fois avoir abouti, il n’est pas sûr que la représentativité de la nouvelle instance confère une vraie légitimité à ceux qui se targueront demain d’être les porte-parole « des musulmans de France ». Il est évident en revanche que l’État feindra d’y croire dur comme fer. Au risque de produire une institution fantoche, et de jeter un peu plus dans la marginalité tous ceux qui ne s’y reconnaîtront pas. Ou bien, de créer un monopole de la parole qui ne rend pas compte de la diversité d’une communauté. L’exemple du Crif, qui déploie toute son énergie à faire accroire que toute la communauté juive marche comme un seul soldat derrière le général Sharon, devrait nous inciter à la prudence. Mais qu’importe ! On aura insidieusement pointé l’islam comme un problème en soi. On aura relégué une grille de lecture sociale qui, mieux que toute autre, permet pourtant de comprendre les difficultés de jeunes issus de l’immigration maghrébine, lesquels ne sont pas tous musulmans (ou ne se définissent pas essentiellement comme tels). On aura aussi détourné le regard pour ne pas voir les grands problèmes internationaux qui créent un si fort sentiment d’injustice dans les banlieues, et démonétisent toute référence à une quelconque notion de droit. En prenant le risque d’hypertrophier le facteur religieux, on adhère mezza voce au principe du choc des civilisations. Une lutte efficace contre le chômage et la précarité, un engagement clair contre la guerre d’Irak et en faveur des droits nationaux palestiniens, auraient sans doute plus de vertus dans les banlieues que l’édifice politicien qui se construit sous nos yeux. Mais, évidemment, tout cela supposerait une autre politique, et une autre vision du monde. L’idée est à ce point éloignée de notre sombre réalité qu’il ne serait guère raisonnable d’en faire le voeu pour 2003. C’est pourquoi, au nom de toute l’équipe de Politis, je préfère former pour nos lecteurs des voeux plus traditionnels de bonheur personnel et de santé (et de bonne lecture de Politis). Ceux-là sont modestes, mais ils sont sincères. Des voeux de paix et de justice au moment même où George W. Bush s’apprête à embarquer le monde dans une nouvelle aventure meurtrière seraient parfaitement déplacés.

Sources : POLITIS

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans SARKOZY LE NETTOYEUR

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