Discrimination positive et cohésion sociale

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Sybthèse d'un livre d'Eric Keslassy sur la discrimanation positive... "les inégalités croissantes rongent l'unité de la nation, mettant toujours un peu plus en danger la République..." est malheureusement un constat dont la France n'est pas le seul pays à posséder cette tare. La déclaration des Droits de l'Homme proclamant que tout les êtres "naissent libres et égaux" est déjà une aberration par principe... il est bien évident qu'un enfant naissant dans un foyer où le père est chômeur et alcoolique, violent avec sa femme, n'aura pas les mêmes chances que celui qui nait dans un foyer harmonieux. Et bien que de nombreuses personnes nient le fait de l'importance héréditaire génétique, y voyant là une sorte de ségrégation, il est bien évident que les "tares" des parents ne sont pas sans danger pour l'équilibre de l'enfant. L'alcoolisme n'étant pas le moindre mal dans notre société. Donc, le monde où nous vivons n'est pas "juste" pour tout le monde... il est même pour certans déjà discriminatoires dès leur naissance... et tant que l'on n'aura pas saisi le mal à la racine, réformer les mentalités dans un sens noble et généreux, aucune loi ne viendra à bout de cette plaie.

 

DISCRIMINATION POSITIVE ET COHESION SOCIALE

par Olivier DOUBRE

 

Dans un essai-plaidoyer, le sociologue Éric Keslassy estime que la discrimination positive peut renforcer la cohésion sociale.

Éric Keslassy est un citoyen inquiet. Comme beaucoup, il observe une société française où les inégalités croissantes rongent l’unité de la nation, mettant toujours un peu plus en danger la République. L’égalité « en droit » proclamée par la Déclaration des droits de l’homme paraît aujourd’hui une incantation de plus en plus éloignée des faits. Le propos d’Éric Keslassy, dans son petit livre très construit et bien argumenté, De la discrimination positive, est donc que l’égalité devienne « un résultat et non plus un moyen ».

Les mesures de discrimination positive, en instaurant « un traitement différencié et préférentiel », s’avèrent en effet, « dans certains cas, plus efficaces que l’égalité de traitement ». L’objectif de cet essai est donc de réhabiliter ces « systèmes de rattrapage » souvent décriés, en montrant non seulement qu’ils ne sont pas incompatibles avec les grands principes républicains, mais qu’ils existent déjà sous certaines formes, « sans le dire », dans de nombreuses législations à caractère social.

Mais ce débat a été vicié récemment par les déclarations de Nicolas Sarkozy en faveur de la discrimination positive : en omettant de préciser sur quel critère il entendait la fonder et en y associant l’annonce de la nomination d’un « préfet musulman », il a, selon Éric Keslassy, contribué lui-même à en « brouiller le message essentiel ». Cela a surtout fourni aux adversaires de la discrimination positive des armes pour discréditer une mesure pourtant « progressiste ». En effet, le critère avancé, l’origine ethno-religieuse, renvoyait clairement aux programmes dits d’affirmative action qui existent aux États-Unis depuis les années 1960. Éric Keslassy rappelle donc que la notion de discrimination positive renvoie à « deux logiques distinctes ».

D’une part, ces mesures peuvent avoir pour but de réparer une ségrégation raciale : celles-ci sont incompatibles avec la conception de la nation française puisqu’aucune exclusion raciste n’y a jamais existé en droit. Elles peuvent, d’autre part, sans jamais se référer à un « caractère inné » (comme la couleur de peau, l’ethnie ou la religion), reconnaître les « désavantages sociaux et/ou économiques des individus au moment de la conception d’une réforme », afin d’établir « l’égalité grâce à l’équité ». La discrimination positive, en France, ne peut donc qu’être « socio-économique », à la seule exception notable de la parité, mesure de discrimination positive contre l’exclusion politique des femmes. Ni minorité, ni communauté, mais simplement « l’autre moitié de l’humanité », les femmes font l’objet d’une antique discrimination négative que l’égalité proclamée en droit et le droit de vote acquis en 1944 n’ont pas suffi à corriger. La discrimination positive socio-économique est donc, selon Éric Keslassy, « indispensable pour (re)donner un contenu à notre idéal démocratique ».

Lire la suite dans Politis n° 806

De la discrimination positive, d’Éric Keslassy, éditions Bréal, 95 p., 7,50 euros

Sources : POLITIS

Posté par Adriana Evangelizt

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