Sarkozy et les juifs : le ministre algérien ne dément pas
Sarkozy et les juifs : le ministre algérien ne dément pas
Mohamed Cherif Abbés, ministre des Anciens combattants, a affirmé lundi que les juifs étaient les "architectes de l'arrivée de Sarkozy au pouvoir". Il se dit aujourd'hui "étonné" et "mécontent" de ses propos rapportés dans la presse, sans démentir.
Mohamed Cherif Abbés, le ministre algérien des Moudjahidine, affirme mercredi 28 novembre "avoir appris avec beaucoup d'étonnement et de mécontentement certains propos" qui lui ont été attribués par le quotidien El Khabar, dans lequel il évoque le soutien du "lobby juif" au président français Nicolas Sarkozy et ses "origines".
Alors que Nicolas Sarkozy effectue une visite d'Etat du 3 au 5 décembre à Alger, le ministre algérien des Anciens Combattants accuse à mots couverts le président français de devoir son élection au "lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France", selon des déclarations rapportées par Le Figaro mercredi.
Selon Le Figaro, Mohamed Cherif Abbés a tenu ses propos dans un entretien accordé lundi à El Khabar, le principal quotidien du pays, sans que cela ne déclenche de réaction dans les milieux politiques algériens.
Les origines du président
Mohamed Cherif Abbés affirme au quotidien algérien : "Vous connaissez les origines du président français et ceux qui l'ont amené au pouvoir". "Saviez-vous que les autorités israéliennes avaient mis en circulation un timbre à l'effigie de Sarkozy, en pleine campagne électorale?" [Ndlr : la vérité sur l'histoire du vrai-faux timbre] interroge ce ministre issu du Rassemblement national des démocrates (RND), un parti de l'alliance soutenant le président Abdelaziz Bouteflika.
"Pourquoi Bernard Kouchner, une personnalité de gauche, a décidé de sauter le pas (en entrant dans le gouvernement)? Cela ne s'est pas fait pour des croyances personnelles. C'était le résultat d'un mouvement qui reflète l'avis des véritables architectes de l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France".
"Obligation de réserve"
Mercredi, dans une déclaration à l'agence de presse algérienne APS, Mohamed Cherif Abbés affirme "avoir appris avec beaucoup d'étonnement et de mécontentement certains propos" qui lui ont été attribués, sans démentir formellement les déclarations publiées par El Khabar.
Il ajoute qu'il "ne peut assumer les spéculations irresponsables d'un quelconque journal sur un chef d'Etat ami, plus spécialement à la veille de sa visite en Algérie".
"Dans cet entretien il n'a jamais été dans mon intention d'enfreindre le principe que respectent tous les responsables algériens et que m'impose mon obligation de réserve, celui de ne jamais porter atteinte à l'image d'un chef d'Etat étranger", a souligné le ministre des Moudjahidine (anciens combattants), lui même vétéran de la guerre d'indépendance algérienne (1954-62).
Enrico Macias renonce
Dans le même entretien à El Khabar, Mohamed Cherif Abbés estime que "la venue d'Enrico Macias est une provocation". Le premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, a lui aussi tenu des propos hostiles à la venue du chanteur pied-noir. Le chanteur originaire de Constantine devait faire partie de la délégation française mais a finalement renoncé à la demande de Nicolas Sarkozy, précise Le Figaro.
Enrico Macias a ainsi déclaré qu'il ne se "rendra pas dans un pays" où il "ne serait le bienvenu", ajoutant cependant qu’il était prêt à patienter et qu'il "se rendrait un jour en Algérie quel qu’en soit le prix". (avec AP)
Alors que Nicolas Sarkozy effectue une visite d'Etat du 3 au 5 décembre à Alger, le ministre algérien des Anciens Combattants accuse à mots couverts le président français de devoir son élection au "lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France", selon des déclarations rapportées par Le Figaro mercredi.
Selon Le Figaro, Mohamed Cherif Abbés a tenu ses propos dans un entretien accordé lundi à El Khabar, le principal quotidien du pays, sans que cela ne déclenche de réaction dans les milieux politiques algériens.
Les origines du président
Mohamed Cherif Abbés affirme au quotidien algérien : "Vous connaissez les origines du président français et ceux qui l'ont amené au pouvoir". "Saviez-vous que les autorités israéliennes avaient mis en circulation un timbre à l'effigie de Sarkozy, en pleine campagne électorale?" [Ndlr : la vérité sur l'histoire du vrai-faux timbre] interroge ce ministre issu du Rassemblement national des démocrates (RND), un parti de l'alliance soutenant le président Abdelaziz Bouteflika.
"Pourquoi Bernard Kouchner, une personnalité de gauche, a décidé de sauter le pas (en entrant dans le gouvernement)? Cela ne s'est pas fait pour des croyances personnelles. C'était le résultat d'un mouvement qui reflète l'avis des véritables architectes de l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l'industrie en France".
"Obligation de réserve"
Mercredi, dans une déclaration à l'agence de presse algérienne APS, Mohamed Cherif Abbés affirme "avoir appris avec beaucoup d'étonnement et de mécontentement certains propos" qui lui ont été attribués, sans démentir formellement les déclarations publiées par El Khabar.
Il ajoute qu'il "ne peut assumer les spéculations irresponsables d'un quelconque journal sur un chef d'Etat ami, plus spécialement à la veille de sa visite en Algérie".
"Dans cet entretien il n'a jamais été dans mon intention d'enfreindre le principe que respectent tous les responsables algériens et que m'impose mon obligation de réserve, celui de ne jamais porter atteinte à l'image d'un chef d'Etat étranger", a souligné le ministre des Moudjahidine (anciens combattants), lui même vétéran de la guerre d'indépendance algérienne (1954-62).
Enrico Macias renonce
Dans le même entretien à El Khabar, Mohamed Cherif Abbés estime que "la venue d'Enrico Macias est une provocation". Le premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, a lui aussi tenu des propos hostiles à la venue du chanteur pied-noir. Le chanteur originaire de Constantine devait faire partie de la délégation française mais a finalement renoncé à la demande de Nicolas Sarkozy, précise Le Figaro.
Enrico Macias a ainsi déclaré qu'il ne se "rendra pas dans un pays" où il "ne serait le bienvenu", ajoutant cependant qu’il était prêt à patienter et qu'il "se rendrait un jour en Algérie quel qu’en soit le prix". (avec AP)
Sources Nouvel Observateur
Les propos de Mohamed Cherif Abbés sur Sarkozy et le "lobby juif"
Voici l'interview parue lundi 26 novembre dans le quotidien algérien El Khabar, dans laquelle le ministre algérien des Anciens combattants, Mohamed Cherif Abbés, déclare que Nicolas Sarkozy doit son élection au "lobby juif".
El Khabar : Dans quel contexte placez-vous la visite de Nicolas Sarkozy, le mois prochain ?
Mohamed Cherif Abbés : C’est une visite de courtoisie, sans plus, qui vise à garder les relations bilatérales actuelles en attendant de voir ce que nous réserve l’avenir.
El Khabar : Cela signifie-t-il que des relations de parité entre Alger et Paris ne sont pas envisageables ?
Mohamed Cherif Abbés : Au jour d’aujourd’hui cela n’est pas envisageable, les français ne son pas prêts et en particulier durant le mandat de M. Sarkozy. Vous connaissez les origines du président français et les parties qui l’ont amené au pouvoir. Saviez-vous que les autorités israéliennes avaient mis en circulation un timbre à l’effigie de Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale ? Le gouvernement d’ouverture que dirige M. Sarkozy, qui a vu plusieurs personnalités de gauche rejoindre un gouvernement de droite soulève plusieurs interrogations comme pourquoi Bernard Kouchner a décidé de sauter le pas, cela ne s’est pas fait pour des croyances personnelles. Ceci était le résultat d’un mouvement qui reflète l’avis des véritables architectes de l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France.
El Khabar : Certains estiment que la remise des plans des mines de l’ère coloniale est un geste qui reflète les bonnes intentions de la France, alors que d’autres voient que cela ne vise qu’à racheter des erreurs. Etes-vous d’accord ?
Mohamed Cherif Abbés : Je crois que la remise des plans des mines n’est rien d’autre qu’un coup de pub et je ne vois en aucun cas de bonnes intentions en cela. Cependant cela peut être perçu comme un aveu de la France, elle reconnaît ainsi que la guerre menée en Algérie n’a rien d’honorable, car elle a utilisé des procédés barbares comme les mines.
El Khabar : Sarkozy a appelé les pays du bassin méditerranéen, anciennes colonies de son pays, à tourner la page et à se concentrer sur le projet de l’union méditerranéenne qu’il considère comme l’avenir de la région. N’est ce pas une approche pragmatique qui sert l’Algérie dans un monde d’intérêts ?
Mohamed Cherif Abbés : Il cherche une politique qu’il peut "sarkoziser" et je crois qu’il s’est un peu précipité. En tout cas il a le droit de lancer tout les projets qu’il veut, mais ce qui nous importe c’est sa politique vis-à-vis de l’Algérie. A mon avis, si la France ne reconnaît pas les crimes qu’elle a commis en Algérie, une normalisation ou une réconciliation n’est pas envisageable. Les relations ne dépasseront pas le cadre des échanges commerciaux. Parler d’un traité d’amitié ou de réconciliation sans excuses ?...impossible.
El Khabar : Que pensez-vous de la position algérienne concernant ce projet ?
Mohamed Cherif Abbés : Certains responsables se sont précipités en approuvant ce projet. La position de l’Etat n’a pas changée, il ne reconnaît pas ces projets car il ne connaît pas leur contenus. Pour faire court nous n’approuvons pas et nous ne refusons pas…telle est la position officielle.
El Khabar : L’arrivée d’Enrico Macias en Algérie a déclenché une polémique, que pensez-vous de cette visite ?
Mohamed Cherif Abbés : l’arrivée de Hamlaoui Mekracha, ex ministre des anciens combattants avec Jaques Chirac était une provocation. La venue d’Enrico Macis est une provocation mais à un degré moindre car il n’est pas d’origine algérienne, contrairement au premier qui a été considéré comme un traitre. Je crois qu'Enrico Macias ne fera pas partie de la délégation qui va accompagner M. Sarkozy.
El Khabar : Que diriez-vous à Nicolas Sarkozy, si vous venez à parler de l’histoire commune et des relations entre les deux pays ?
Mohamed Cherif Abbés : Je ne lui dirai que "faute avouée est à moitié pardonnée".
El Khabar : Dans quel contexte placez-vous la visite de Nicolas Sarkozy, le mois prochain ?
Mohamed Cherif Abbés : C’est une visite de courtoisie, sans plus, qui vise à garder les relations bilatérales actuelles en attendant de voir ce que nous réserve l’avenir.
El Khabar : Cela signifie-t-il que des relations de parité entre Alger et Paris ne sont pas envisageables ?
Mohamed Cherif Abbés : Au jour d’aujourd’hui cela n’est pas envisageable, les français ne son pas prêts et en particulier durant le mandat de M. Sarkozy. Vous connaissez les origines du président français et les parties qui l’ont amené au pouvoir. Saviez-vous que les autorités israéliennes avaient mis en circulation un timbre à l’effigie de Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale ? Le gouvernement d’ouverture que dirige M. Sarkozy, qui a vu plusieurs personnalités de gauche rejoindre un gouvernement de droite soulève plusieurs interrogations comme pourquoi Bernard Kouchner a décidé de sauter le pas, cela ne s’est pas fait pour des croyances personnelles. Ceci était le résultat d’un mouvement qui reflète l’avis des véritables architectes de l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France.
El Khabar : Certains estiment que la remise des plans des mines de l’ère coloniale est un geste qui reflète les bonnes intentions de la France, alors que d’autres voient que cela ne vise qu’à racheter des erreurs. Etes-vous d’accord ?
Mohamed Cherif Abbés : Je crois que la remise des plans des mines n’est rien d’autre qu’un coup de pub et je ne vois en aucun cas de bonnes intentions en cela. Cependant cela peut être perçu comme un aveu de la France, elle reconnaît ainsi que la guerre menée en Algérie n’a rien d’honorable, car elle a utilisé des procédés barbares comme les mines.
El Khabar : Sarkozy a appelé les pays du bassin méditerranéen, anciennes colonies de son pays, à tourner la page et à se concentrer sur le projet de l’union méditerranéenne qu’il considère comme l’avenir de la région. N’est ce pas une approche pragmatique qui sert l’Algérie dans un monde d’intérêts ?
Mohamed Cherif Abbés : Il cherche une politique qu’il peut "sarkoziser" et je crois qu’il s’est un peu précipité. En tout cas il a le droit de lancer tout les projets qu’il veut, mais ce qui nous importe c’est sa politique vis-à-vis de l’Algérie. A mon avis, si la France ne reconnaît pas les crimes qu’elle a commis en Algérie, une normalisation ou une réconciliation n’est pas envisageable. Les relations ne dépasseront pas le cadre des échanges commerciaux. Parler d’un traité d’amitié ou de réconciliation sans excuses ?...impossible.
El Khabar : Que pensez-vous de la position algérienne concernant ce projet ?
Mohamed Cherif Abbés : Certains responsables se sont précipités en approuvant ce projet. La position de l’Etat n’a pas changée, il ne reconnaît pas ces projets car il ne connaît pas leur contenus. Pour faire court nous n’approuvons pas et nous ne refusons pas…telle est la position officielle.
El Khabar : L’arrivée d’Enrico Macias en Algérie a déclenché une polémique, que pensez-vous de cette visite ?
Mohamed Cherif Abbés : l’arrivée de Hamlaoui Mekracha, ex ministre des anciens combattants avec Jaques Chirac était une provocation. La venue d’Enrico Macis est une provocation mais à un degré moindre car il n’est pas d’origine algérienne, contrairement au premier qui a été considéré comme un traitre. Je crois qu'Enrico Macias ne fera pas partie de la délégation qui va accompagner M. Sarkozy.
El Khabar : Que diriez-vous à Nicolas Sarkozy, si vous venez à parler de l’histoire commune et des relations entre les deux pays ?
Mohamed Cherif Abbés : Je ne lui dirai que "faute avouée est à moitié pardonnée".
Sources Nouvel Observateur
Posté par Adriana Evangelizt