Otages en Colombie: Sarkozy demande l'aide du président argentin

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Mais bien sûr qu'il va y aller... Nicolas Sarkozy aime jouer les héros. Mais, de toute façon, il faut le dire, pour cette cause-là, ça lui ira bien.


Otages en Colombie: Sarkozy demande l'aide du président argentin

 

Le président français Nicolas Sarkozy a demandé l'aide de son homologue argentin Nestor Kirchner pour obtenir la libération de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt aux mains de la guérilla colombienne des FARC depuis 2002, dans une lettre dont l'AFP a obtenu jeudi une copie.

Les éditorialistes de la presse française saluent unanimement ce vendredi l'appel lancé par Nicolas Sarkozy aux Farc, mais sont partagés entre l'espoir et la prudence quant à l'issue de l'affaire. Plusieurs éditorialistes estiment cependant que si Nicolas Sarkozy a pris une telle initiative, c'est en connaissance de cause.

"Pour atteindre mon objectif, j'ai l'appui de tous les Français. J'ai également besoin de votre soutien. Je vous en serais, tout comme l'ensemble de mes compatriotes, très reconnaissant", écrit le président français dans cette lettre en espagnol, traduite par l'AFP.

La publication de cette lettre intervient à quelques jours de la cérémonie d'investiture de la présidente argentine élue, Cristina Kirchner, épouse du président actuel, qui prend lundi ses fonctions. Le Premier ministre français François Fillon assistera à cette cérémonie et s'entretiendra à cette occasion avec plusieurs présidents sud-américains dont le Colombien Alvaro Uribe, le Brésilien Ignacio Lula Da Silva, la Chilienne Michelle Bachelet et Cristina Kirchner.

Dans ce dossier "prioritaire" pour lui, Nicolas Sarkozy s'est impliqué plus encore en enregistrant mercredi deux messages : l'un, à la radio pour les otages des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc), l'autre, à la télévision pour leur chef Manuel Marulanda. Nicolas Sarkozy en a appelé aux sentiments humanitaires des guérilleros colombiens pour "sauver une femme en danger de mort", Ingrid Betancourt, qu'il "rêve" de voir revenir parmi les siens pour Noël

Le premier a été diffusé trois fois jeudi par RFI et repris par deux radios privées colombiennes. L'initiative française intervient peu après la publication de "preuves de vie" de seize des otages, dont une lettre pathétique d'Ingrid Betancourt, prisonnière depuis plus de cinq ans dans la jungle colombienne, et une vidéo la montrant à bout de forces.

A Marulanda, le président Sarkozy "demande solennellement de relâcher Ingrid Betancourt et de ne pas porter sur (sa) conscience le risque que ferait peser sa disparition". Lui-même s'engage à rechercher "une solution humanitaire pour la libération de tous les autres séquestrés", alors que les Farc (17.000 hommes) demandent la libération de 500 des leurs en échange de 45 otages, dont 3 Américains et la Franco-Colombienne.

"Pour l'heure, Monsieur Marulanda, il faut sauver une femme en danger de mort. Je forme un rêve: voir Ingrid au milieu des siens pour Noël", affirme M. Sarkozy. Aux otages, il dit la "solidarité de la France". A sa "compatriote", il exprime son "admiration" pour son "courage dans une situation où des êtres plus faibles auraient perdu jusqu'à leur humanité". "Ingrid, nous ne vous laisserons jamais tomber", promet-il.

Astrid, soeur d'Ingrid, a salué un "geste fort, audacieux et empreint d'humanité". Du "jamais vu", s'est félicité le fils de l'otage Lorenzo Delloye. "Il fallait dire à Ingrid Betancourt, et le président de la République l'a fait, que les Français sont avec elle", a estimé le numéro un socialiste François Hollande.

Dans une missive à sa mère, la jeune femme exprimait sa confiance en la France et son président. "Quand la nuit était la plus obscure, la France a été le phare", écrivait-elle. "Le président Sarkozy est sur le méridien de l'histoire".

A Bogota, le gouvernement n'avait pas commenté dans l'immédiat les messages français, dont l'efficacité a cependant été mise en doute par des dirigeants de l'opposition de gauche. Ancienne médiatrice dans ce dossier, la sénatrice Piedad Cordoba a jugé que seul Hugo Chavez pouvait obtenir un résultat.

Dans l'activité qu'il déploie pour les otages colombiens, M. Sarkozy avait reçu le 2 novembre à l'Elysée le président du Venezuela, qui a été déchargé d'une mission de médiation par son homologue colombien Alvaro Uribe. Ce dernier devait s'entretenir lundi avec le Premier ministre français François Fillon à Buenos Aires - sans nul doute sur le dossier Betancourt - en marge de l'investiture de la présidente argentine.

Mardi, le gouvernement de Bogota avait fait savoir qu'il allait proposer à M. Sarkozy de participer à une réunion avec les Farc pour négocier la libération des otages. Le président n'exclut pas de se rendre sur place, mais réfléchit à "la meilleure stratégie", selon l'Elysée.

ources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Ingrid Betancourt

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