Colombie : l'inquiétude grandit autour de la santé d'Ingrid Betancourt
Colombie: l'inquiétude grandit autour de la santé de Betancourt
L'inquiétude grandit autour du sort d'Ingrid Betancourt, l'otage de la guérilla des Farc en Colombie, où les révélations d'un médiateur sur son état de santé "très délicat" concordent jeudi avec une série d'informations alarmantes.
A la suite de plusieurs articles évoquant une aggravation de sa santé, parus cette semaine, ce médiateur colombien a confirmé la faiblesse de l'ex-candidate à la présidence, qui possède aussi la nationalité française.
"L'information dont nous disposons, du moins jusqu'au mois de février, c'est que son état est très délicat, que ses conditions physiques et sa santé se sont détériorées", a affirmé Volmar Perez, dans une déclaration à la radio privée colombienne Caracol.
L'otage, séquestrée depuis le 23 février 2002 par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a reçu des soins dans des postes médicaux situés dans le département de Guaviare (sud-ouest), selon M. Perez.
"Nous avons pu vérifier qu'Ingrid Betancourt avait été soignée dans certains postes de santé" dépendant des localités de José et El Retorno, a précisé ce fonctionnaire chargé des relations entre la population et les autorités.
Selon les informations fournies au médiateur, Mme Betancourt serait atteinte d'une hépatite B et de leishmaniose, une maladie de la peau transmise par des piqûres d'insectes.
"La vérité, c'est que nos informations démontrent que les conditions physiques et la santé d'Ingrid sont vraiment délicates", a insisté M. Perez, dont les services étudient les moyens de "faire parvenir sur place des médicaments pour les maladies tropicales".
Les témoignages des personnes qui l'ont approchée font état de "traits physiques proche des images que nous avons des enfants de Somalie" ravagés par la famine, a poursuivi le médiateur.
La famille de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt prend ces nouvelles informations sur l'état de santé de l'otage "avec une prudence extrême", a affirmé jeudi Hervé Marro, membre de son comité de soutien à Paris.
L'otage franco-colombienne fait partie d'un groupe de 39 prisonniers dits "politiques" que les Farc, en rébellion depuis 1964, proposent au gouvernement colombien d'échanger contre 500 guérilleros détenus.
Plusieurs journaux colombiens se sont récemment fait l'écho de l'aggravation de son état et de la possibilité d'une libération imminente.
Le quotidien El Colombiano, de la localité de Medellin, avait repris dans son édition de mardi des témoignages de paysans du département de Guaviare affirmant avoir aperçu l'otage dans un état de santé alarmant.
Le journal avait souligné que la guérilla marxiste pourrait la libérer "à court terme" dans cette région, où six otages ont déjà été relâchés unilatéralement par les rebelles depuis le début de l'année.
Parmi eux, l'ancien sénateur Luis Eladio Perez, qui fut le confident de Mme Betancourt durant sa captivité, avait dès sa remise en liberté lancé l'alerte sur la fragilité de son état.
Venu la semaine dernière en France exposer un plan au président Nicolas Sarkozy pour obtenir sa libération, l'ancien otage parie désormais sur un "changement de mentalité politique" des Farc.
De son côté, le gouvernement colombien assure ne pas détenir d'information concernant Mme Betancourt, le commandant des forces armées, le général Mario Montoya assurant même mercredi que les informations de la presse n'étaient que "des bruits et des rumeurs".
Au Venezuela, le président Hugo Chavez, qui mène une médiation non officielle auprès de la guérilla marxiste, a aussi confié le même jour qu'il n'avait "pas d'information", depuis la mort d'un haut dirigeant des Farc, abattu lors d'un raid colombien en Equateur début mars.
"Nous avons perdu les contacts, nous ne savons rien, nous espérons que les contacts (...) soient rétablis" avec les Farc, a admis M. Chavez. Selon lui, "un degré de probabilité de (parvenir) à la libération d'Ingrid avait été atteint, mais cette probabilité s'est écroulée".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt