Hollande invite Fillon à cesser les subterfuges sur les déficits
Hollande invite Fillon à cesser les subterfuges sur les déficits
François Hollande appelle le Premier ministre à cesser les "subterfuges" et les "dissimulations" sur les conséquences de la baisse de la croissance et du dérapage des déficits publics.
"François Fillon doit dire maintenant la vérité aux Français", a-t-il déclaré dimanche sur radio J, à quelques heures d'une intervention télévisée du Premier ministre.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste a estimé que François Fillon devait expliquer "non plus la réalité des chiffres, nous les connaissons", mais les "conséquences de cette situation" pour les Européens et les Français.
"Il ne peut plus y avoir d'autres dissimulations ou des subterfuges", a-t-il dit. "Avant la présidence de l'Union européenne que la France va détenir, il y aura nécessairement un ajustement, je dis un plan de rigueur".
Le gouvernement a relevé vendredi sa prévision de déficit public pour 2008 à 2,5% du produit intérieur brut (PIB), contre 2,3% auparavant, après un dérapage à 2,7% en 2007.
Le déficit "légèrement supérieur" aux prévisions admis cette semaine par le pouvoir se révèle être un dérapage de 0,3 point qui place la France dans une situation difficile vis-à-vis de ses partenaires européens alors qu'elle s'apprête à prendre, le 1er juillet, la présidence de l'Union européenne.
Pour François Hollande, si le Premier ministre maintient son objectif d'équilibrer les finances publiques en 2012, alors que le déficit est en train de dériver autour de 3% en 2008, "ça veut dire qu'il faudrait avoir un plan de rigueur de 15 milliards d'euros par an."
"Ou il confirme l'objectif de l'équilibre des finances publiques en 2012, et alors il y aura des mesures d'ajustement, ce que nous appelons un plan de rigueur. Ou il ne le confirme pas et il sera condamné par les autorités européennes", a-t-il estimé.
Parmi les subterfuges, François Hollande relève que le Premier ministre a exclu une augmentation des prélèvements obligatoires liée au déficit de la sécurité sociale, alors "que la loi lui en fait obligation."
"Ou le Premier ministre ne peut pas appliquer la loi qu'il a lui-même fait voter en 2004, et ce serait grave, ou, et c'est peut-être encore plus grave, il va y avoir un transfert de la dette de la sécurité sociale vers la dette de l'Etat."
Pour François Hollande, le gouvernement va inévitablement engager un plan de réduction de la dépense publique, augmenter les prélèvements obligatoires sur la sécurité sociale et "laisser filer la dette."
Gérard Bon
Sources Le Point
Posté par Adriana Evangelizt