La liberté d'expression selon Sarkozy

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Avant le déclenchement des violences suite aux caricatures de Mahomet, Sarkozy a dit qu'il préférait «l'excès de la caricature à celui de la censure», voilà qui a de quoi surprendre quand on sait qu'il est l'un des premiers censeurs de France. Personne n'ignore plus combien il a pesé de tout son poids pour éviter la publication du livre de Cécilia mais en plus, il y a aussi un magistrat qui se fait sanctionner pour avoir "osé" critiquer Sarkozy. Donc la censure envers des caricatures méprisant la religion musulmane n'a pas lieu de d'être mais tout ce qui touche à la petite personne du potentat est sacré. Il n'est pas musulman, lui ! On notera là encore le deux poids deux mesures... faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais.

Un magistrat sanctionné pour avoir critiqué Sarkozy


Didier Peyrat va être sanctionné d'un avertissement pour avoir publié deux tribunes libres sur les émeutes de banlieue où il critiquait le ministre de l'Intérieur.

Un magistrat du tribunal de Pontoise va être sanctionné d'un avertissement pour avoir publié deux tribunes libres sur les émeutes de banlieue où il critiquait la politique sécuritaire de la droite et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a-t-on appris lundi 6 février de source judiciaire.


Comme l'affirme le Monde daté de mardi, le vice-procureur, Didier Peyrat, a été convoqué à cette fin par le procureur général de la cour d'appel de Versailles, Jean-Amédée Lathoud.
Jean-Amédée Lathoud estime que les termes des deux articles "paraissent contraires aux obligations de réserve et de prudence qui s'imposent aux magistrats", selon la lettre de la convocation prévue jeudi.
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a dénoncé cette sanction y voyant une "atteinte à la liberté d'expression des magistrats".

"Banlieues: Mai 68 ou Weimar"

Intitulée "Banlieues: Mai 68 ou Weimar", la première tribune a été publiée dans Libération le 8 novembre 2005.
"Les événements qui se déroulent dans les banlieues françaises prouvent l'échec radical de la droite dans ses politiques de sécurité depuis avril 2002", écrivait le magistrat du parquet.

Il qualifiait de "stigmatisants" les propos de Nicolas Sarkozy et évoquait "les démonstrations de virilité télégénique" du ministre de l'Intérieur.
Dans le Monde du 17 novembre, sous le titre "Incendiaires et cogneurs", Didier Peyrat appelait à lutter "contre les causes" de ces violences. "Bannissons les mots vulgaires, les insultes, la démagogie de Nicolas Sarkozy. Faisons de la prévention, donnons les moyens à la justice des mineurs de fonctionner", écrivait-il.

Devoir de réserve

Pour sa défense, Didier Peyrat estime que la "liberté d'expression reconnue par la Constitution à tout citoyen se combine avec le devoir de réserve des magistrats, sans que celui-là n'annule celle-ci", dans une lettre à Jean-Amédée Lathoud.
"Il n'est pas reprochable à un magistrat de contester - si la critique à lieu en dehors de la sphère professionnelle et qu'elle ne comporte aucun propos dépassant les bornes d'un débat rationnel et d'une polémique civile - certaines déclarations d'un ministre par ailleurs président d'une formation politique", ajoute-t-il.
Il estime également "que ne figure dans les deux articles aucune critique 'visant la politique pénale impulsée par le gouvernement pour lutter contre les violences urbaines' contrairement à ce que vous affirmez dans votre courrier".
Le SM a estimé que le magistrat "n'a pas manqué à la réserve que lui impose sa profession de magistrat, s'exprimant sur une question de politique générale en dehors de toute affaire particulière et sans remettre en cause les instructions du parquet auxquelles il était tenu".

Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LA LIBERTE EN DANGER

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