L'étoile vacillante de Rachida Dati

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Sur la photo... un regard qui en dit long... Si un jour Rachida écrit ses "mémoires", on pourrait en apprendre de belles...



L'étoile vacillante de Rachida Dati


par Louis-Bernard Robitaille




Rachida Dati fut indéniablement la grande vedette du gouvernement nommé au lendemain de l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence. Aujourd'hui, son étoile vacille dangereusement et elle est sur un fauteuil éjectable.

À cause de son exceptionnel parcours, à cause de son culot et de son charme, elle a été pendant de longs mois l'une des personnalités politiques favorites des Français. Le vent a tourné.

Dans un éditorial du Monde paru le 7 juin, Patrick Jarreau écrit: «Rachida Dati est victime du piège des ministres de la «société civile», choisis pour leur notoriété ou leur exemplarité. Certains démissionnent, d'autres disparaissent au prochain remaniement gouvernemental. Dans le cas de la Garde des Sceaux, la seconde option commence à ressembler à une hypothèse.»

Dernier incident de la liste: le pas de deux de la Garde des Sceaux, fin mai, à la suite de l'annulation d'un mariage entre deux musulmans français, par un tribunal de Lille. Motif invoqué: mensonge sur une «qualité essentielle» de la jeune mariée, qui s'était dite vierge et qui ne l'était pas.

Certes, la mariée avait «menti», comme de jeunes époux ont pu le faire sur un mariage antérieur, des antécédents judiciaires lourds, etc. Mais la virginité est-elle une qualité «essentielle»? Dans un premier temps, la ministre de la Justice décide de ne pas faire appel de la décision, comme si elle était parfaitement légitime.

Devant le tollé, elle se rétracte et, le 3 juin, devant un Parlement déchaîné, elle explique d'un seul souffle que la jeune mariée a été «protégée par cette décision des juges» mais qu'il n'est «pas question qu'une procédure en nullité soit fondée sur le seul motif de la non-virginité». Donc appel.

Goutte d'eau superflue? Depuis sa nomination fracassante à 41 ans à la tête de la Justice, ministère lourd et traditionnel par excellence, cette autodidacte qui s'en est sortie à la force du poignet a fait irruption dans le monde politique avec une énergie et un autoritarisme parfois imprudents.

Au bout de quelques mois, en imposant une réforme brutale de la carte judiciaire, elle s'était mise à dos la quasi-totalité des magistrats. Au passage, ses manières autocratiques ont provoqué en un an la démission de 12 de ses collaborateurs proches.

Un jeu à la fois payant car les Français apprécient le culot et les contes de fées sociaux et dangereux. Mais Rachida Dati est une impétueuse qui n'en fait qu'à sa tête. Était-ce raisonnable de poser pour Paris Match, comme elle l'a fait, en robe rose Christian Dior et en vertigineux talons aiguille dans son bureau de ministre? Elle l'a fait contre l'avis de son entourage.

Mais l'ancienne petite immigrée de Châlons-sur-Saône était la favorite de Sarkozy par excellence. Elle avait été la seule ministre invitée aux vacances privées présidentielles dans le New Hampshire l'été dernier. Ce qui lui permettait, imprudence supplémentaire, de court-circuiter le premier ministre Fillon et de snober les députés de son propre camp.

Aujourd'hui, la faveur présidentielle n'est plus ce qu'elle était. Pour cause de compétence discutable, on lui a retiré récemment le projet de révision constitutionnelle devant le Parlement.

Plus grave: Nicolas Sarkozy, toujours aussi peu prévenant vis-à-vis de son premier ministre, avait décidé au mois de mai de réunir tous les jeudis sept ministres clés de son gouvernement. Une réunion aussi baptisée «G7» par les élus de l'UMP. Et cette fois, Rachida n'était pas invitée. Une manière de dire qu'elle ne fait plus vraiment partie du premier cercle sarkoziyen.

Sources
Cyberpresse

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Rachida Dati

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