Sarko, principale attraction du carnaval en Martinique

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Sarkozy, attraction N°1 du carnaval en  Martinique

par Laure MARTIN-HERNANDEZ


Pantin, textes satiriques, les Antillais moquent le ministre qui leur rend visite aujourd'hui.

«Promenons-nous à Fort-de-France, pendant que Sarko n'y est pas. Si Sarko y était, on l'aurait kärchérisé.» La chanson a été diffusée dix fois par jour sur les radios martiniquaises. Elle a résonné dans les rues, sortant des murs d'enceintes portés sur des chars, et dans les soirées privées qui attirent des milliers de fêtards costumés pendant les «jours gras», la semaine dernière. Alors que Nicolas Sarkozy arrive aujourd'hui aux Antilles, l'air Sarko, signé Eric Virgal, a contribué à faire de l'épisode de la première visite annulée du patron de l'UMP aux Antilles en décembre l'un des thèmes centraux du carnaval 2006 en Martinique.

Zouk. Le musicien compositeur de zouk perpétue ainsi une longue tradition de satire politique pendant le défouloir annuel du carnaval. L'an dernier, la crise de la banane antillaise avait dominé. Auparavant, les parades s'étaient emparées du passage à l'euro et de son taux de change de 6,55957 francs «qui donne mal à la tête». L'Europe avait déjà été mise à mal en 1992, l'année du référendum de Maastricht, avec la chanson Voici le loup qui vient nous dévorer. Et la vie politique locale fourmille de thèmes humoristiques qui s'expriment pendant cinq jours de délires.

Vaval et bwabwa. Chaque année, le thème du carnaval est symbolisé par Vaval, un «bwabwa», personnage de carton-pâte, construit par une association de Fort-de-France. Porté dans les parades jusqu'au mercredi des Cendres, il est brûlé à la nuit tombée devant cent mille carnavaliers, mettant le point final aux festivités et ouvrant la période du carême. Avant sa première sortie, la rumeur courait : Vaval serait Sarko. Les paris étaient lancés. Finalement, le ministre de l'Intérieur n'est visé qu'indirectement. Vaval fait référence à «la loi de la honte» sur les aspects «positifs» de «la présence française outre-mer». Le texte du 23 février 2005, proposé et voté par l'UMP, avait déchaîné la colère des descendants d'esclaves des Antilles, obligeant Sarkozy à reporter son voyage en décembre. Vaval 2006 est un nostalgique de la colonisation, un personnage double, mi-colon maniant le fouet, mi-député bombant le torse. Son oeuvre, la «loi de la honte», repose à ses pieds. Un membre de l'association explique avec ironie : «On aurait pu choisir Sarko, mais une superstition veut que le bwabwa porte chance à celui qui est représenté...» Ils n'ont pas couru le risque.

«Sarko Phage». Les attaques contre Sarko s'expriment aussi dans «les vidés», des défilés spontanés dans lesquels des centaines d'anonymes costumés s'élancent derrière un groupe de musiciens. Ici, un homme porte un écriteau «Sarko Phage». Il est coiffé d'un chapeau en plastique imitant la peau de crocodile et se dit «chasseur de reptiles». Plus loin, un groupe a composé des textes autour des déboires conjugaux du ministre de l'Intérieur sur une mélodie de Claude François. «Cette année-là» a cédé la place à «Cécilia». Enfin, Nicolas Sarkozy a aussi figuré en bonne place dans le carnaval aux côtés des groupes aux couleurs de la nature et des traditionnels travestis.

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Nicolas Sarkozy

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