Dans un hommage national, Nicolas Sarkozy promet la vérité
Quelle vérité Nicolas Sarkozy peut-il nous donner pour expliquer que nos soldats n'ont rien à faire en Afghanistan ? La seule victoire que l'on peut constater dans l'immédiat, c'est celle de l'opium, comme l'a constaté en son temps Michel Chossudovski. Il faudrait que Sarkozy nous explique pourquoi avant l'invasion étatsunienne, soit avant 2001, la production d'opium était de 185 tonnes -sous les talibans qui avaient réussi à en faire baisser le niveau de 96 pour cent- et qu'après l'invasion la récolte a atteind un niveau record ? En effet, en 2002, la récolte se montait à 3400 tonnes pour atteindre 4200 tonnes en 2004 et 6100 tonnes en 2006. En 2006, on lisait, comble de l'ironie : L'Afghanistan s'apprête à inonder l'Europe d'héroïne. En 2008, "L'Afghanistan aura une nouvelle récolte d'opium record". On nous prévient à l'avance du pic que l'opium va atteindre mais malgré tout on laisse faire. On nous prend pour qui ? D'autant que le général Jones avait invoqué, au départ, l'éradication de la drogue pour que les pays européens envoient davantage de soldats sur le sol afghan. Or, peu de temps après, l'on apprenait que l'ONU demandait à l'OTAN de lutter contre la culture d'opium et 'Jaap de Hoop Scheffer, a cependant repoussé cette demande, arguant que la lutte contre la culture et la production d'opium relevait des compétences du gouvernement afghan'. Ceci ne s'invente pas, nous avons sous les yeux la preuve de la forfaiture de cette organisation mafieuse qu'est l'OTAN. Simon Petite, dans son article "A qui profite l'opium afghan" enfonce le clou en précisant : Le paradoxe est de taille. Depuis l'intervention des forces occidentales, l'Afghanistan produit des narcotiques comme aucun Etat ne l'avait fait depuis la Chine au 19ème siècle. Et en 2007 déjà le mystère était bien éclairci dans Afghanistan : les barons de l'héroïne par la grâce des États-Unis. Michel Chossudovsky quant à lui précisait que Les forces d'occupation appuient le trafic de stupéfiants afghans. Thierry Meyssan -que tout le monde ostracise parce qu'il ne dit que la vérité et qu'il dérange- affirme que "Sous le contrôle du frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l'US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo). Là, la drogue est prise en charge par les hommes d'Haçim Thaçi qui l'écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis [10]. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA." Il est donc de notoriété publique que les forces de l'OTAN sont là-bas pour protéger les hectares d'opium qui rapportent des milliards aux officines US. Va-t-on nous prendre encore longtemps pour des veaux ?
Est-ce pour ça que les enfants de France vont casser leur pipe en Afghanistan ? Il semble que Nicolas Sarkozy ne soit pas au fait des vrais évènements afghans. A moins qu'il ne soit complice d'un gouvernement US que tout le monde sait criminel. Comment peut-on le croire lorsqu'il ose dire que la France défend la liberté du monde en Afghanistan ? Le mot "liberté" aurait-il, dans sa bouche, le même sens que le mot "démocratie" mis par Bush à toutes les sauces pour justifier l'invasion et le pillage des pays qu'il ruine ? Et que dire de la pseudo guerre au terrorisme quand on sait que le terrorisme est généré par ceux-là même qui prétendent l'éradiquer ?
Notre pays et toutes les nations du monde ont besoin d'hommes responsables ayant des idéaux purs et un grand sens des valeurs. Un grand sens de la Justice. Mais là, qu'a-t-on ? Des menteurs qui manipulent les masses pour faire fructifier leurs alliances nocives.
"Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent."
Georges Orwell
Dans un hommage national, Nicolas Sarkozy promet la vérité
par Eric Dussart
Dans la cour d'honneur des Invalides, les mains des militaires ont claqué sur leurs armes présentées, « La Marseillaise » et « La Sonnerie aux morts » ont résonné le long des arcades et de longs soupirs familiaux ont déchiré les silences cérémonieux. Les dix soldats tués en Afghanistan ont eu droit à un hommage militaire profondément humain.
Seul au milieu de cette immense cour pavée, Nicolas Sarkozy fait face aux dix cercueils drapés de tricolore. Il s'adresse à eux, d'ailleurs il leur parle comme s'ils étaient là, debout, dévoués et décidés comme ils l'étaient encore au début de cette semaine.
Derrière lui, des détachements des trois régiments auxquels ils appartenaient serrent les mâchoires, au garde-à-vous, le coeur gros mais masqué par les regards d'acier qui conviennent à la circonstance. Ils ont aussi, sans doute, une pensée pour ceux qui sont encore là-bas, « sur le terrain », comme on dit chez les militaires. C'est-à-dire à la guerre.
« Je veux que vos collègues ne se retrouvent jamais dans une telle situation. Je veux que tous les enseignements soient tirés de ce qui s'est passé. » Nicolas Sarkozy est ici le chef des armées et il veut rassurer ses troupes. Leur répéter que ces dix-là ne sont pas morts pour rien, que le combat est légitime, qu'il en va de l'honneur de la France.
« Nous n'avons pas le droit de perdre là-bas, de renoncer à défendre nos valeurs, de laisser les barbares triompher, car la défaite à l'autre bout du monde se paiera d'une défaite sur le territoire de la République française. » Sur sa gauche, il voit les rangs des familles touchées, les mères, les épouses, les enfants de ces dix-là, le regard souvent caché derrière des lunettes noires, mais la tête haute. Il les voit et les englobe, le verbe soudain un peu plus compassé, dans une manière de confidence : « Jamais à un tel point, je n'ai mesuré ce que peut être la solitude d'un chef de l'État face aux décisions qu'il doit assumer. J'ai pris mes responsabilités, j'en mesure la gravité. » Le gouvernement est quasiment au complet. Des porte-drapeaux égrènent des noms de régiments, des guerres anciennes et des devises martiales, et c'est à ce moment-là, peut-être, alors que Nicolas Sarkozy dodeline une nouvelle fois, que « l'émotion étreint chaque Français », que ce pays touche à la cruauté des combats qui font rage dans les lointaines montagnes afghanes.
C'est à ce moment-là que l'on mesure à quel point on avait peut-être oublié que la France est impliquée dans une guerre, que des hommes sont à la merci de moments d'enfer, ces déluges de fer et de feu, comme ces dix-là, dont le président répète les noms, pris en tenaille entre les tirs meurtriers des talibans.
« C'est un combat contre la barbarie, l'obscurantisme et le terrorisme », justifie le chef de l'État. L'heure n'est pas aux polémiques. Il a promis « toute la vérité » aux familles et fait, chacun des dix morts, chevalier de la Légion d'honneur. « J'aurais préféré l'épingler sur la poitrine d'un homme debout », lâche-t-il.
La Sonnerie aux morts tranche net les quelques rayons d'un soleil qui voudrait réchauffer tous ces coeurs meurtris. Puis les dix cercueils s'en vont, portés au pas et suivis par la douleur des leurs et l'hommage de toute une nation.
Sources La Voix du Nord
Posté par Adriana Evangelizt