Qui finance les Talibans ?
Il faut voir dans quoi on est embourbé tout de même. On se demande si Sarkozy sait tout ça.
Qui finance les Talibans ?
Dans un article paru hier, Le Monde suggère un lien entre l’offensive en cours des Talibans et la désintégration du Pakistan, qui culmine avec l’éviction de Musharraf. « Les talibans ont pour tactique en Afghanistan de "fixer" les troupes américaines dans les régions du Sud, en les soumettant à des attaques croissantes, tandis que de nouveaux groupes djihadistes, liés à Al-Qaida et protégés par l’ISI [services secrets de l’armée pakistanaise, ndlr], se déploient dans les zones de l’est du pays », affirme l’auteur, citant des sources occidentales officielles.
« La crise relève désormais d’un emballement régional, et non plus du seul face-à-face, en Afghanistan, entre un contingent international et une guérilla locale », poursuit t-il, reconnaissant que « les tensions se cristallisent entre Pakistan d’un côté, Afghanistan et Inde de l’autre ». La raison ? « Une partie de la hiérarchie militaire pakistanaise, animée d’un vieux réflexe obsidional, redoute l’apparition en Afghanistan d’une armée nationale équipée et formée par les Occidentaux, et réagit très mal à ce qu’elle perçoit comme une pénétration de l’Afghanistan par l’Inde ».
Dans le même temps, l’armée pakistanaise, déstabilisée par l’éviction de Musharraf et en prise avec les groupes terroristes de la zone tribale, « agit de moins en moins contre les islamistes ». Et ces derniers se retrouvent d’autant plus libre pour mener leurs opérations contre l’armée du gouvernement afghan, à partir de cette zone tribale pakistanaise. Et Le Monde explique, citant les services occidentaux, que « l’ISI est à l’origine de l’attentat contre l’ambassade d’Inde à Kaboul », et de la tentative d’assassinat du président Karzaï en avril dernier.
Faisant une allusion à peine voilée au financement des Talibans par les réseaux britanniques BAE-Bandar, Le Monde écrit qu’« en Afghanistan, tandis que les talibans engrangent les revenus de la drogue (auxquels s’ajouteraient des financements en provenance de réseaux salafistes basés dans le Golfe), le pouvoir du président Hamid Karzaï reste rongé par la corruption ». Le terme salafiste est connu en France comme étant un euphémisme pour les opérations britanniques BAE-Bandar.
Cette connection Salafistes-Bandar avait notamment été exposée par le Prince Hassan de Jordanie, frère de feu le Roi Hussein et oncle du Roi Abdullah, en 2007, lors d’une interview sur Al Jazeera au sujet de la stratégie du vice-président américain Cheney et du prince Bandar de financer les Salafistes sunnites du Liban pour détruire le Hezbollah chiite.
L’ancien ministre libanais des télécommunications, Issam Naam, a confirmé ces accusations dans une tribune publiée dans Al Quds al-Arabi, où il relate sa conversation avec la délégation américaine menée par Nancy Pelosi : « On a appris de la délégation américaine que des services de renseignements de Washington avaient commencé à rassembler, armer et entraîner des groupes islamistes extrémistes pour effectuer des attaques contre le Hezbollah, conformément au plan de l’administration Bush consistant à opposer les populations sunnites et chi’ites, dans les régions où elles cohabitent habituellement. Et cela sera organisé en camouflant les vrais commanditaires et exécutants de ces opérations qui pourront être facilement attribuées à Al-Qaïda. »
Comment l’Otan peut-elle affirmer combattre les Talibans tout en laissant le Pakistan aux mains des réseaux britanniques BAE-Bandar ?
Sources Alterinfo
Posté par Adriana Evangelizt