Peyrelevade : Sarkozy a « tout faux »

Publié le par Adriana EVANGELIZT



Peyrelevade : Sarkozy a « tout faux »


L'ancien patron du Crédit Lyonnais, proche aujourd'hui de François Bayrou, livre une analyse sans complaisance de l'économie française.

 

« Le capitaine tout-puissant de l'équipe au pouvoir est, en matière économique, un amateur qui croit être un pro. Ce champion de la navigation superficielle, ignorant des profondeurs et de la complexité, enfile acrobaties et virages le long d'une pente qui est celle du recul de la France. » Quand Jean Peyrelevade enfile, lui, les gants du polémiste ça fait mal, très mal.

Pour l'ancien PDG du Crédit Lyonnais, Nicolas Sarkozy a tout faux sur la politique économique. Il se trompe de diagnostic, il s'illusionne sur le remède. Il « s'agite » sur « le pouvoir d'achat qui ne se décrète pas plus qu'un taux de croissance », alors que le vrai boulet français c'est le manque de compétitivité de son économie, lisible évidemment dans tous les bilans du commerce extérieur ou l'atonie de ses investissements. Le Président flatte les ménages et la consommation, alors que c'est la production et les entreprises qu'il faudrait chouchouter. Comme tous ses prédécesseurs, il continue à fabriquer des déficits publics, alors que leur résorption est la condition première pour faire redémarrer l'économie.

Résumons la casse : « Nous ne travaillons ni n'investissons assez. » Soyons clairs : Jean Peyrelevade plaide pour un plan de rigueur qui ose dire son nom, avec notamment une politique salariale du même nom. Provocation, utopie ? Regardez l'Allemagne, répond le pamphlétaire anti-Sarkozy sans doute le plus affûté du moment. « Au début des années 2000, elle était aussi malade que nous. » En contenant avec sévérité tout particulièrement les salaires, elle a remis son budget, ses comptes sociaux et surtout son économie sur pied. Son industrie est à l'offensive sur les marchés du monde entier.

La démonstration est assez brutale et un rien péremptoire. Il n'empêche. Antidémagogique et anticonformiste au possible, elle ouvre un bon débat... dans un pays où la pensée unique a imposé, depuis plus de vingt ans, la relance par la consommation, comme l'alpha et l'oméga de toute politique digne de ce nom.

Paul BUREL.

Sources
OUest France

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans DETTE-DEFICIT-ECONOMIE

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