Paris dément vouloir lever 300 milliards d'euros pour les banques européennes

Publié le par Adriana EVANGELIZT




Paris dément vouloir lever 300 milliards d'euros pour les banques européennes

Une source gouvernementale européenne avait pourtant annoncé le contraire, indiquant que la proposition devait être faite samedi lors d'une réunion convoquée par Nicolas Sarkozy avec les quatre pays européens du G7 (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne), le président de la Commission européenne, le président de l'Eurogroupe, ainsi que le président de la BCE.

Le ministère français de l'Economie et des Finances "dément catégoriquement" les informations selon lesquelles Paris souhaiterait proposer un plan de sauvetage bancaire européen de 300 milliards d'euros, a-t-on indiqué mercredi 1er octobre dans l'entourage de la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Bercy "dément catégoriquement" cette information, a-t-il été précisé, en ajoutant que cette information venait "d'une source européenne qui n'est pas française".
Selon une source proche du dossier, le montant de 300 milliards d'euros évoqué serait en réalité une proposition néerlandaise, à laquelle la France ne s'associe pas.
Une source gouvernementale européenne a affirmé, mercredi à l'AFP, que la France voulait proposer à ses partenaires européens un plan de sauvetage d'un montant de 300 milliards d'euros pour venir au secours du secteur bancaire.

Proposition faite samedi

La proposition doit être faite samedi lors d'une réunion convoquée par le président français Nicolas Sarkozy avec les quatre pays européens du G7 (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne), le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président de l'Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ainsi que le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, selon cette source.
Un porte-parole du ministère allemand des Finances a pour sa part fermement rejeté cette idée: "L'Allemagne ne pense rien de bon d'un tel plan", a-t-il déclaré à l'AFP.
Dans une interview à paraître jeudi dans le quotidien allemand Handelsblatt, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde plaide en faveur d'un fonds de secours européen destiné à prévenir toute faillite bancaire.



Vers un système commun de protection des dépôts

 

 

 

 

 

 



Plus tôt dans la journée, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avait indiqué que les pays de l'UE réfléchissaient à l'éventuelle création d'un système commun pour protéger les dépôts bancaires des particuliers sur le continent face à l'ampleur de la crise financière.
Cette idée "est l'une des questions que nous discutons avec la présidence française (de l'UE) et avec d'autres pour tenter de parvenir à un accord sur un système commun, un mécanisme commun ou une coopération des différents systèmes annoncés ou prévus par les Etats membres", a déclaré José Manuel Barroso lors d'une conférence de presse.
Cette idée devrait être abordée en principe samedi à Paris lors d'un sommet convoqué par le président français Nicolas Sarkozy, auquel devraient participer les dirigeants des quatre pays européens du G8 (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie), Jose Manuel Barroso et le chef de file des ministres des finances de la zone euro Jean-Claude Juncker.

"Injecter de la crédibilité"


Le président de la Commission européenne a demandé "une coopération plus étroite" des gouvernements européens face à la crise financière, seule façon selon lui de restaurer la confiance des marchés.
Tout en saluant le rôle joué par la BCE qui a injecté les liquidités nécessaires, le chef de l'exécutif européen a jugé qu'il ne s'agissait "pas seulement d'injecter des liquidités mais d'injecter de la crédibilité dans la réponse européenne", lors d'une conférence de presse.
"C'est pour cela que nous demandons aux Etats membres de coopérer plus étroitement, c'est crucial pour la crédibilité", a-t-il expliqué.
"Nous avons besoin d'action très articulée des gouvernements de l'UE associés aux institutions européennes et aux régulateurs nationaux: nous sommes dans une situation où c'est seulement avec une action coordonnée de tous ceux qui sont impliqués que nous pouvons restaurer la confiance sur les marchés", a-t-il souligné.

"Autour de 1%"

Le président de l'Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a estimé sur Europe 1, que la croissance de la zone euro serait plus faible que prévu en 2009 où elle devrait s'établir "autour de 1%".
"Les prévisions de croissance 2009 doivent être corrigées vers le bas", a déclaré Jean-Claude Juncker, également ministre des Finances du Luxembourg.
Si la croissance mondiale "n'est pas en panne", elle est "freinée dans son élan", et la croissance des grands pays de la zone euro, notamment celle de la France, l'Allemagne et l'Italie, est nettement ralentie, a ajouté le président de l'Eurogroupe, qui regroupe les ministres des Finances de la zone euro.
Dans ses dernières prévisions de croissance publiées en avril, la Commission européenne tablait sur une progression du PIB de la zone euro de 1,5% en 2009.

Confiance en les banques

Jean-Claude Juncker a, par ailleurs, affirmé que les Européens pouvaient "avoir confiance dans leur système bancaire".
"Il n'y a pas de menace" sur le système bancaire européen, et les Européens "peuvent avoir confiance" en lui, a-t-il déclaré.
Il a ajouté que, selon lui, l'Europe n'avait pas besoin d'un plan de sauvetage des banques à l'image du plan Paulson que le gouvernement américain tente de faire adopter car l'état du système bancaire européen "n'a pas la même dimension dramatique" que celui des Etats-Unis.
Le président de l'Eurogroupe a indiqué que la réunion des quatre pays européens (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne), membres du G7 convoquée par Nicolas Sarkozy aura lieu samedi à Paris.

"Une décision spéciale"

Parralèlement, la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes a été autorisée à titre provisoire à prendre des décisions sur les aides aux banques en difficulté sans en référer à l'ensemble de la Commission européenne, afin de permettre des réactions plus rapide à la crise financière.
"Une décision spéciale a été prise", a indiqué Neelie Kroes lors d'une conférence de presse.
"J'ai été autorisée temporairement par la Commission à prendre mes responsabilités en matière de concurrence, en coopération étroite avec le président (de la Commission José Manuel Barroso), (les commissaires au Marché intérieur) Charlie McCreevy et (aux affaires économiques) Joaquin Almunia", a-t-elle ajouté.
Normalement, les décisions de Neelie Kroes, comme celles prises par n'importe lequel de ses collègues, ne prennent effet qu'une fois entérinées par l'ensemble des commissaires.
Neelie Kroes a en revanche prévenu que les règles européennes sur la concurrence continueraient d'être appliquées, alors qu'elle était interrogée sur la possibilité de se montrer plus souple. (avec AFP)

Sources
Nouvel Observateur

Posté par Adriana Evangelizt

 

Publié dans DETTE-DEFICIT-ECONOMIE

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