Récession, un mot qui divise

Publié le par Adriana EVANGELIZT



Récession, un mot qui divise


La récession, qui menace la France pour la première fois depuis 1993, se définit techniquement comme au moins deux trimestres consécutifs de croissance négative, mais cette approche ne fait pas l'unanimité.

L'Insee se refuse ainsi à employer ce terme dans ses dernières prévisions, bien qu'elle table sur une régression du produit intérieur brut (PIB) sur les trois derniers trimestres de cette année.

Selon l'Institut national de la statistique, la croissance serait de -0,1% au troisième et au quatrième trimestre, après une baisse de 0,3% au deuxième trimestre.

Un cas de figure toutefois très différent du scénario vécu à partir de la fin de 1992. Le PIB avait reculé de 0,46% au dernier trimestre 1992, puis de 0,67% au premier trimestre de 1993. Sur l'ensemble de 1993, le PIB avait perdu 1,0% en raison de la crise mondiale, alors qu'il progresserait de 0,9% en 2008 si les prévisions de l'Insee se réalisent.

"A l'Insee, nous préférons ne pas parler de récession à ce stade. Le terme que nous employons, c'est +la croissance qui cale+, c'est-à-dire pas de croissance, ça me paraît déjà assez fort", explique Eric Dubois, chef du département de la conjoncture.

 La première raison invoquée par M. Dubois, "c'est qu'il existe plusieurs définitions de la récession", au delà des deux trimestres consécutifs de croissance négative. Ainsi, aux Etats-Unis, on définit la récession "comme une baisse significative répandue dans l'ensemble de l'économie qui dure plus que quelques mois et qui affecte à la fois la production industrielle, l'emploi, les revenus et le commerce de gros et de détail", rappelle-t-il.

Et de donner l'exemple d'un scénario hypothétique dans lequel la croissance baisserait de 1% un trimestre, remonterait de 0,1% le suivant, puis baisserait de nouveau de 1%.

"Avec cette définition, on n'est pas en récession alors qu'avec deux trimestres consécutifs à -0,1%, on y serait. Pourtant le premier cas est beaucoup plus grave que le second", explique M. Dubois.

"La deuxième raison, c'est que nous faisons des prévisions. Et il s'agit d'une prévision très modérée, de -0,1 point, avec une chance sur trois pour que la croissance soit finalement positive", fait-il valoir.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans DETTE-DEFICIT-ECONOMIE

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