DSK, minable mais pas coupable
S'il avait la moindre once d'honneur, de toute façon il aurait démissionné.
DSK, minable mais pas coupable
par Daniel Bouhours
Dominique Strauss-Khan a été blanchi hier de tout abus de pouvoir par le Conseil d'administration du FMI. Accusé d'avoir favorisé une collaboratrice devenue sa maîtresse, le Français a commis "une erreur de jugement" selon ses patrons. Même s'il est pardonné par sa femme Anne Sinclair, son image malmenée pendant plusieurs jours n'en ressort pas grandie
Dominique Strauss-Kahn n’aura finalement été jugé coupable que… d’avoir trompé sa femme. Cela lui coûtera sans doute une bonne scène de ménage avec Anne Sinclair, mais en tout cas, cela ne lui aura pas valu de perdre sa place à la tête du FMI. Suite à l’enquête interne diligentée en urgence, et qui sera rendue publique, le Conseil d’administration de l’institution a blanchi hier DSK de toute forme d’abus de pouvoir, de harcèlement sexuel ou de favoritisme. Le Conseil a retenu la thèse de l"’erreur de jugement", reconnue élégamment par DSK dès l’affaire rendue publique.
Le 18 octobre, le doyen du FMI, Shakour Shaalan avait décidé d’ouvrir une enquête dans le cadre d’un possible abus de pouvoir de Dominique Strauss-Kahn envers une subordonnée, Piroska Nagy. Cette dernière avec qui, il a admis avoir une liaison, a démissionné de ses fonctions de haute responsable du département Afrique au FMI, lorsque celui-ci réduisait ses effectifs. L’enquête menée visait à déterminer si DSK a exercé des pressions sur sa maîtresse afin d’obtenir son départ. Ou si au contraire elle aurait reçu une indemnité trop généreuse par rapport à sa fonction.
Tempête médiatique
Piroska Nagy a réfuté tout abus de pouvoir, mais Dominique Strauss-Kahn était attaqué de toute part, aussi bien sur l’affaire amoureuse que politique. Suite aux révélations de l’enquête interne dans le Wall Street journal, DSK s’est excusé publiquement auprès de ses employés, de son épouse et de sa famille. Sa femme, la journaliste Anne Sinclair, à la manière d’Hillary Clinton, a soutenu son mari dans cette affaire et a dit lui pardonner "cette aventure d’un soir" en assurant qu’ils s’aiment "comme au premier jour".
Un président qui dérange
Bien que soutenu par toute la classe politique française, il semblerait que Dominique Strauss-Kahn n’ait "pas que des amis" au FMI comme l’a déclaré Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris sur RTL. Cette affaire aurait donc visé à ternir l’image du président du FMI et sa popularité suite à sa bonne réaction face à la crise économique.
La polémique a fait en tout cas frémir les médias américains très friands de ce genre d'histoires, après l’affaire Monica Lewinsky ou encore plus récemment la démission, en mai 2007, de Paul Wolfowitz, l'ancien président de la Banque mondiale, suite à la promotion de sa compagne.
Damien Bouhours. (www.lepetitjournal.com) lundi 27 octobre 2008
Lire aussi
Dans Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/international/2008/10/26/01003-20081026ARTFIG00011-le-fmi-blanchit-dominique-strauss-kahn-.php
Dans l’Obs
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20081026.OBS7769/le_fmi_blanchit_dominique_strausskahn_mais.html
Sources Le Petit Journal
Posté par Adriana Evangelizt