Quand le chômage remet en question la criminalité

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un article intéressant qui remet en question la théorie selon laquelle le chômage serait générateur de délinquance.

Une enquête sur la France criminelle contredit des à-priori

En 500 cartes détaillées, "la géographie de la France criminelle", réalisée par le président de l'Observatoire national de la délinquance et criminologue Alain Bauer, et qui vient de paraître aux éditions Odile Jacob, montre la diversité du crime dans l'Hexagone. L'enquête met à mal un certain nombre d'idées reçues selon lesquelles, par exemple, le chômage et la densité d'étrangers seraient corrélées à la délinquance.


Cet ouvrage de 280 pages "remet en cause un certain nombre d'a priori et de préjugés sur les motivations des phénomènes criminels", observe l'auteur. Ainsi, poursuit-il, "on a souvent considéré le chômage comme un synonyme d'oisiveté et, au-delà, comme une antichambre de la criminalité". Selon son enquête, il n'en est rien : la corrélation entre les cartes du chômage et celles de la criminalité n'est pas significative. Par exemple, alors que le taux de chômage varie de 7,50 % à 9,20 % de la population dans le sud-ouest de la France, le taux de délinquance pour 100 habitants y est inférieur de près de la moitié. Au contraire, alors que le taux de chômage est relativement bas dans une partie nord-est de la France, situé aux alentours de 5,5 %, la délinquance est globalement équivalente à la moyenne nationale, à l'exception des cambriolages qui y sont aussi nombreux qu'en région PACA.

Autre idée reçue démentie dans l'ouvrage d'Alain Bauer : la correspondance supposée entre le taux de criminalité et la part de population étrangère. En Bretagne par exemple, où le nombre d'étrangers n'excède pas 1 % de la population totale, le nombre de faits criminels enregistrés rapportés au nombre d'habitants y est près de cinq fois supérieur à la moyenne hexagonale.

LA RÉPARTITION DES CRIMES PAR RÉGIONS

A l'inverse, les régions qui comptent une population immigrée importante ne comptabilisent pas nécessairement un taux de criminalité élevé. Ainsi, dans une large bande nord-sud qui traverse le Nord - Pas-de-Calais jusqu'au Var, la densité d'étrangers avoisine 15 %, tandis que la criminalité rapportée au nombre d'habitants n'excède pas 6 %. La corrélation entre les infractions n'est pas non plus la règle. On ne tue pas plus là où on cambriole davantage et les voitures ne brûlent pas là où les autres biens sont attaqués, démontre Alain Bauer.

Les homicides sont principalement commis dans une zone verticale allant de l'Eure-et-Loir au Nord - Pas-de-Calais ainsi que sur le littoral Sud.

La géographie des vols à main armée épouse quasiment la même cartographie, mais se développe également dans le couloir rhodanien, tandis que les coups et les blessures volontaires se répartissent équitablement sur l'ensemble du territoire.

Quant aux viols, ils sont surtout constatés dans et autour de la région parisienne, en Languedoc-Roussillon, sur une partie du couloir rhodanien et une ligne allant du Jura à une partie de la Normandie.

Les cambriolages touchent davantage les résidences principales du pourtour méditerranéen, de la région parisienne, du Nord - Pas-de-Calais et de l'Alsace, alors que ceux des résidences secondaires sont plus fréquents en Normandie, sur le littoral atlantique, en Auvergne et dans le Centre.

Enfin, alors que le taux d'élucidation est de 28,83 % pour la moyenne nationale, les enquêtes couronnées de succès sont proportionnellement plus importantes (de 47 % à 60 %) en Corse, Normandie, Bretagne et Auvergne-Quercy, que dans une dizaine de départements (moins de 23,50 %), répartis sur le littoral atlantique, en PACA et sur la façade Est.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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