M. Sarkozy doit s’adapter à la politique de M. Obama

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Eh oui... la grande différence entre Sarkozy et Obama est que le premier suit la politique sioniste, ce que ne fera pas Obama sur les conseils d'ailleurs de Rahm Emmanuel, lui-même juif israélien mais qui ne porte pas Netanyahou dans son coeur.






M. Sarkozy doit s'adapter à la politique de M. Obama



par Nathalie Nougayrède




C
haque fois que dans le monde tombe un soldat américain, je pense à ce que l'armée d'Amérique a fait pour la France." Ces mots,
Nicolas Sarkozy les a prononcés en novembre 2007 devant le Congrès américain, lors d'un discours visant à sceller la fin de la brouille franco-américaine survenue en 2003 à propos de la guerre en Irak.

Samedi 6 juin, la première visite bilatérale en France du président américain
Barack Obama (sa venue en avril à Strasbourg était d'ordre multilatéral, pour le sommet de l'OTAN), a précisément comme toile de fond l'évocation de l'esprit de sacrifice américain, avec la commémoration du Débarquement sur les plages de Normandie, en juin 1944. Avec en filigrane, ce message lancé dès le mois de février par la nouvelle administration américaine : les Etats-Unis seront certes plus à l'écoute de leurs alliés, mais ils leur demanderont plus aussi, quitte à agir seuls si la nécessité s'en présente.

Face à un président américain jeune et charismatique, qui entend rétablir le leadership de son pays, M. Sarkozy s'efforce de tirer profit du renouveau qu'il a impulsé dans la relation avec les Etats-Unis depuis 2007. Par conviction, et pour accroître les marges de manœuvre de la diplomatie française, il a multiplié les gestes : retour dans les structures militaires intégrées de l'OTAN, renforts militaires en Afghanistan, accueil d'un ex-détenu de Guantanamo, préparatifs pour d'éventuelles nouvelles sanctions contre l'Iran.

M. Sarkozy sait que l'Europe n'est pas, pour M. Obama, qui a grandi en Indonésie et concentre sa politique étrangère sur les grandes zones de crise, un centre d'intérêt naturel, ni un penchant personnel.

Certains, à l'Elysée, se sont rassurés de voir qu'autour de lui figuraient bon nombre d'"anciens" de l'administration Clinton, des familiers de l'Europe, avec lesquels la coopération avait été étroite dans les années 1990 dans les Balkans.

Le président français a cherché, comme d'autres dirigeants européens, à capter l'attention de M. Obama, à valoriser le lien bilatéral. Parfois, cela s'est fait avec maladresse, comme lorsque l'Elysée a insisté, ces derniers mois, pour que la cérémonie au cimetière militaire de Colleville relève d'une mise en scène "coproduite" avec les Français, alors que ce lieu de mémoire est un territoire français concédé aux Etats-Unis.

Côté américain comme français, chacun se félicite aujourd'hui d'une grande convergence de vues sur les dossiers importants. Jamais les relations franco-américainess n'ont été aussi bonnes, avance-t-on. A Paris comme à Berlin, la tentation existe d'interpréter les orientations prises par M. Obama, notamment sur l'Afghanistan (accent mis sur l'approche régionale, renforcement du volet civil), ou sur le Proche-Orient, comme un glissement américain vers ses propres positions nationales.

REHAUSSER LE RÔLE FRANÇAIS

Mais jusqu'où l'administration Obama sera-t-elle soucieuse d'accommoder les demandes de partenaires européens, qu'elle continue, dans l'ensemble, de trouver trop divisés et frileux à l'égard de la lointaine guerre afghane ? Le récent remplacement, sur décision américaine, du commandant de la force de l'OTAN en Afghanistan s'est fait sans grande consultation avec les alliés. Les frappes au Pakistan, par des drones américains, se font à titre unilatéral. Les opérations en "Afpak" sont devenues une affaire américaine avant tout. M. Sarkozy veut maintenant rehausser le rôle français en lançant des initiatives en direction du Pakistan, où il devrait se rendre en septembre.

"On va avoir une partie difficile à jouer avec Obama", commentent des responsables français. Des nuances existent avec Washington mais Paris évite de les exposer. Sur l'Iran, les Français ont mis en garde contre une politique américaine qui ne fixerait pas de délais à Téhéran, ou qui céderait trop sur la question de l'enrichissement d'uranium. La France a aussi des réserves sur l'ambition proclamée par M. Obama d'un "monde sans armes nucléaires" – un slogan qui ne suffira pas, juge-t-on, pour amener des pays comme l'Iran et la Corée du Nord à renoncer à leurs activités contestées.

A cela s'ajoutent quelques contrariétés, comme la concurrence féroce que livrent les Américains aux Français sur les marchés d'armement dans les pays du Golfe. "Obama défend très bien les intérêts de son pays. Il est de notre devoir d'en faire autant", commentait, fin mai, un haut responsable français. L'Elysée n'a pas, non plus, remporté de soutien américain à son idée d'accueillir un jour à Paris une grande conférence de paix pour le Proche-Orient, alors que M. Sarkozy nourrissait des espoirs dans ce sens après sa tournée dans la région en janvier.

Washington a eu des interrogations sur la rapidité et l'ampleur des ouvertures françaises à la Syrie en 2008. Moscou veut en outre accueillir "sa" conférence, et dans les grandes tractations autour de l'Iran, Washington pourrait juger plus utile de s'y montrer attentif. "Les Américains, constate un diplomate français, nous ont dit qu'ils prenaient les choses en main."

Sources
Le Monde

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