Des agriculteurs bloquent la préfecture de Rennes avec des caddies

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Les agriculteurs ont commencé à bloqué les bases des grands magasins comme Intermarché, etc... leur revenu de 15 % depuis 2008, on comprend donc leur colère. Si les grands magasins ne sont plus livrés, imaginez la répercussion sur la population.





Des agriculteurs bloquent la préfecture de Rennes avec des caddies



Quelque 200 agriculteurs, selon la police, ont bloqué dans la nuit de mercredi à jeudi l'entrée de la préfecture de région à Rennes avec plusieurs centaines de chariots de supermarché.


Les agriculteurs, qui protestent contre les marges trop importantes prélevées, selon eux, à leurs dépens par les grandes surfaces, ont ainsi déposé pêle-mêle sur la chaussée deux remorques de chariots et enseignes publicitaires "symboles de l'arnaque" de la grande distribution.


"Le caddie, c'est l'outil qui contribue à faire plumer le consommateur et le producteur. C'est la grande distribution qui garde toute la marge", a dénoncé Nathalie Marchand, secrétaire générale de la FDSEA d'Ille-et-Vilaine, déplorant la suppression des "outils de régulation des marchés". "La dérégulation des prix entraîne de nombreux agriculteurs dans la tourmente. On enrichit la grande distribution. Les premières fortunes de France, on les trouve dans ce secteur", a-t-elle insisté.


"Nos charges augmentent à grande vitesse mais, pour nos prix, c'est le contraire", a souligné de son côté un manifestant souhaitant conserver l'anonymat. "Aujourd'hui, tout s'est effondré. Beaucoup vont vers la faillite avec des millions d'euros de découvert", a-t-il témoigné. "On n'acceptera pas d'être la variable d'ajustement des grandes surfaces et des industriels", a commenté le président de la FDSEA René Collin, alors que la présidente des Jeunes Agriculteurs Nathalie Macé réclamait l'intervention de l'Etat pour "faire respecter le partage et jouer le rôle d'arbitre".


Les manifestants se sont dispersés sans autre incident après qu'une délégation a été reçue par le préfet.

Après le conflit sur le lait, les agriculteurs vont bloquer à partir de jeudi soir pour 48 heures près de la moitié du réseau d'approvisionnement des grandes surfaces qu'ils rendent largement responsables de la baisse de leurs revenus.


Les opérations ont en fait déjà commencé depuis plusieurs jours dans l'Ouest de la France, première région laitière, avant même l'entrée en vigueur du mot d'ordre national de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Mercredi, des échauffourées ont eu lieu dans la région avec les forces de l'ordre.


Principal syndicat agricole français, la FNSEA, avec les Jeunes Agriculteurs (JA) qui lui sont proches, appelle à cette opération "vérité sur les marges" pour dénoncer l'opacité pratiquée selon elle par la grande distribution sur la formation des prix.


L'accusation, maintes fois réitérée par les agriculteurs, prend une nouvelle dimension après l'accord sur les prix du lait, jugé très insuffisant par nombre de producteurs. Dans l'Ouest en particulier, première région laitière française, les éleveurs n'ont pas cessé leurs actions sur le terrain depuis la signature du compromis mercredi dernier. Ils ont été rejoints par d'autres agriculteurs dont les productions sont également en difficulté.


La FNSEA a annoncé que les 22 régions françaises seraient touchées avec le blocage dans chacune d'entre elles d'une ou deux plateformes. Ces actions devraient perturber les achats des consommateurs, notamment lors des traditionnelles courses du samedi.


Aux yeux des distributeurs, cette opération est "contre-productive". L'enseigne Intermarché, dont quatre ou cinq bases sont déjà bloquées, s'est ainsi estimée "injustement pénalisée". Elle a mis en garde contre d'éventuels débordements de la part de patrons de magasins qui "menacent d'en découdre pour libérer" les bases.


La FNSEA a appelé à éviter toute violence sur le terrain.


Le revenu des agriculteurs a baissé en moyenne de 15% en 2008 en raison de la flambée des charges des exploitations et de la baisse de la plupart des prix à la production.

 


Sources AFP

Publié dans Résistance

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