Villepin tente de déminer le terrain social

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Villepin tente de déminer le terrain social pour la rentrée

Dominique de Villepin s'est efforcé de déminer la rentrée sociale en accordant un coup de pouce au pouvoir d'achat des Français, au coeur des revendications des syndicats et des critiques de la gauche en cette période d'embellie économique.

A huit mois des élections et à la veille d'une discussion budgétaire qui pourrait donner lieu à des débats animés sur l'affectation du surplus de recettes fiscales, le Premier ministre a promis lundi soir sur TF1 une revalorisation substantielle, début 2007, de la prime pour l'emploi, destinée aux salariés les plus modestes.

"C'est presque un treizième mois pour ceux qui sont au Smic", a-t-il lancé.

Il a en outre confirmé la création d'un chèque transport - une aide de 100 à 200 euros par an, financée à 50% par l'Etat mais facultative pour les entreprises - pour compenser la hausse du prix des carburants et annoncé une prochaine conférence sur les revenus et l'emploi.

Mi-août, le gouvernement avait versé l'allocation de rentrée scolaire plus tôt que d'habitude et, la semaine dernière, M. de Villepin avait annoncé une aide de 300 euros aux étudiants, limitée à 80.000 boursiers. Autant de mesures destinées à anticiper la grogne des salariés.

Jeudi, au lendemain de la publication des chiffres du chômage, en nette décrue ces derniers mois, sa conférence de presse mensuelle, délocalisée à Troyes, devrait être encore largement consacrée au social, avec l'annonce de la "troisième phase" de son plan emploi, ciblé sur les Français les "plus fragiles" (non diplômés et chômeurs de longue durée).

Prenant acte du "malaise" de la population en matière de revenus, le chef du gouvernement a conscience que les Français ne comprendraient pas que les rentrées fiscales aillent exclusivement au désendettement de l'Etat.

D'autant que les bons chiffres actuels de la croissance aiguisent les appétits syndicaux et risquent de mettre le gouvernement en difficulté face aux critiques du PS sur le thème du pouvoir d'achat.

Si le Premier ministre n'a pas précisé le coût pour l'Etat de son coup de pouce pré-électoral, il a assuré que ces nouvelles mesures seraient financées par des économies réalisées ailleurs.

Sans surprise, l'UMP a salué des mesures "justes et pertinentes". Le gouvernement fait "bénéficier les Français" de la reprise, s'est félicité Patrick Ollier.

A l'inverse, le PS a dénoncé un "saupoudrage" tandis que, pour les Verts, "cette attitude opportuniste, fruit de la crainte du rejet électoral, ne convainc pas".

Les syndicats ont pris acte des gestes en faveur des ménages mais jugent que ces mesures restent "floues" et ne règleront pas le problème de fond des bas salaires.

Surtout, ils ont regretté le caractère "facultatif" du chèque transport, porte ouverte à des "inégalités" accrues entre grandes entreprises et PME.

M. de Villepin, qui retrouve un petit peu d'oxygène dans les sondages après avoir connu un printemps calamiteux, entend également démontrer qu'il n'a pas renoncé à faire de 2006 une "année utile" et espère en engranger, à titre personnel, les dividendes.

Il a officiellement pour seule ambition son action à Matignon, qu'il accomplira "jusqu'à son terme", mais reste flou sur son avenir.

S'il concède à son rival Nicolas Sarkozy "une véritable popularité", il répète à l'envi qu'une présidentielle se joue dans la dernière ligne droite.

"Etre dans l'action jusqu'au dernier jour, cela permettra aux Français d'éclairer leur choix en responsabilité", a-t-il lancé lundi, comme s'il n'excluait rien pour lui-même.

Sources : AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article