Face à face entre chars Leclerc et Merkava israéliens
Alors qui de neuf au Liban ? Voilà des nouvelles fraîches avec deux articles du quotiden Libanais Lorient le Jour. Hier première rencontre entre chars français et israéliens. Comme d'habitude les Israéliens font comme s'ils étaient chez eux, ils ont installé des barrages au sud Liban, arrêtent les voitures des Libanais et contrôlent les papiers. Et les Français ne peuvent pas les déloger. La preuve.
Contrôle israélien à côté d'un char Leclerc...
Quand les soldats français leur demandent ce qu'ils font là, ils ne répondent pas. Et nous aussi, nous posons la question, qu'est ce qu'ils foutent là ? Pas un jour sans que ne se passe une violation terrestre ou aérienne. Pourquoi avoir envoyé nos soldats là-bas pour assister à ce spectacle ?
Il est clair et net que c'est de la provocation et qu'au train où vont les choses, il va forcément arriver des problèmes à nos soldats.
À Marouahine, face-à-face entre chars israéliens et de la Finul
Quatre chars Leclerc de l’ONU alignés sur une petite route et, à 50 mètres, deux chars Merkava israéliens postés de part et d’autre. Pendant 20 minutes, près de Marouahine, village encore occupé par Israël, six blindés lourds se sont fait face, rapporte Sylvie Groult de l’AFP.
C’est ici que, depuis deux jours, l’armée israélienne installe en milieu de journée un barrage qui arrête les véhicules, fait ouvrir les coffres et contrôle l’identité des passagers, sur une route qui longe la ligne bleue. Beyrouth a protesté, dénonçant une nouvelle violation de l’accord de cessez-le-feu.
Hier donc vers 14h20, le scénario habituel a pris une nouvelle tournure devant un groupe de journalistes et de photographes.
Alors que deux tanks israéliens font mouvement à environ 500 m du village, l’un descendant d’une colline et l’autre montant de la frontière, une patrouille de quatre chars Leclerc du bataillon français de la Finul apparaît sur la route.
Ils s’approchent, puis s’immobilisent, canons pointés droit devant.
Quelques soldats israéliens qui accompagnent les Merkava se mettent en position sur un petit carrefour, à une cinquantaine de mètres des chars Leclerc. Le dialogue est bref. « Que faites-vous ici ? » demande un militaire français descendu d’un blindé. Pas de réponse.
Entre-temps, des observateurs de l’Onust arrivent. L’un d’eux assure que la patrouille française de la Finul est arrivée là « par hasard ». Ils engagent la conversation avec les Israéliens. « Depuis trois jours vous êtes ici. Pourquoi ? » demandent-ils.
Un soldat israélien se plaint des visites répétées des journalistes en direction de leur position fixe sur une colline qui domine la route. « Ils viennent nous voir tous les jours. Nous avons peur qu’ils donnent les photos au Hezbollah », dit-il.
La carte d’identité d’un photographe libanais de l’AFP a été confisquée pendant une heure.
Un Casque bleu français explique qu’il s’agit de la deuxième journée de patrouille pour les chars Leclerc de la Finul.
« Nous avons été avertis hier soir, ajoute le soldat, que nous partions en patrouille dans ce secteur. » Déjà le matin, la colonne française avait fait un premier arrêt à Marouahine.
Il souligne que la mission de la Finul se limite pour le moment à un rôle d’observation : « Il s’agit d’une prise de contact, nous sommes là pour observer. Nous repérons tous les points situés en hauteur pour savoir comment positionner nos chars en cas de problème. »
Sur les moyens dont disposeraient les Casques bleus dans une telle éventualité, il reste vague. « Nous avons le droit de nous défendre si on nous tire dessus. » Mais sur les moyens de convaincre les Israéliens de quitter le secteur, pas de réponse. « Un jour peut-être nous réussirons à les faire partir. »
Les observateurs de l’Onust soulignent que le secteur de Marouahine est toujours sous contrôle israélien, aveu implicite que les moyens d’action de l’ONU sont plus que limités en pareille situation.
L’État hébreu contrôle encore dix positions au Liban-Sud et refuse de les quitter, réclamant des garanties sur le désarmement du Hezbollah, toujours présent, partout, mais sans armes.
Le face-à-face hier a duré une vingtaine de minutes. Il s’agit probablement du premier incident de cette nature depuis l’arrivée des Casques bleus de la nouvelle mission de paix de l’ONU.
Les Leclerc ont fait demi-tour et, plus tard, les chars israéliens sont retournés vers leurs positions. Sans avoir installé de barrage.
Sources : LORIENT LE JOUR
Premier face-à-face au Sud entre les chars français Leclerc
et les Merkava israéliens
Beyrouth attend toujours le retrait israélien du Liban-Sud, que l’ONU espère voir intervenir dans les prochains jours. Le gouvernement libanais a en tout cas fait savoir hier qu’il comptait saisir le Conseil de sécurité si Tel-Aviv retarde encore plus son retrait. Et dans le même temps, les autorités ont présenté à la Finul une dizaine de plaintes portant sur différentes violations israéliennes.
Le maintien par Tsahal de son occupation de certains territoires limitrophes de la frontière, s’il viole impunément les dispositions de la 1701, n’est d’ailleurs pas sans envenimer le climat sur le terrain. Preuve en est, c’est avec la Finul que la tension est nettement montée hier, près de Marouahine, où quatre chars Leclerc français qui patrouillaient dans la région ont fait face pendant vingt minutes à deux Merkava israéliens. Il s’agit du premier incident du genre depuis l’arrivée de la Finul Plus.
C’est dans ce contexte que le Premier ministre Fouad Siniora, qui a rencontré hier à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel, a mis l’accent, une fois de plus – rejoignant sur ce plan l’avis de Mme Merkel – sur la nécessité pour toutes les parties d’appliquer la résolution 1701, sans quoi aucun progrès n’est possible pour sortir le Liban de la crise.
De son côté, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui a été entendu hier par les membres de la commission d’enquête israélienne sur les ratés de la guerre, a exclu tout clash avec le Hezbollah dans l’immédiat, tandis que Damas, par la voix du quotidien al-Baas, réaffirmait son soutien au parti chiite.
Sources : LORIENT LE JOUR