De Villepin se déclare favorable à un conseil des ministres "télévisés"

M. de Villepin se déclare favorable

à un conseil des ministres "télévisé"

par Christophe Jakubyszyn

Le conseil des ministres va-t-il devenir le décor d'une version politique de télé-réalité ? Lors de sa conférence de presse mensuelle, délocalisée à Cergy-Pontoise, le premier ministre Dominique de Villepin s'est dit favorable à ce que "le conseil des ministres soit télévisé et que les Français puissent voir fonctionner en direct leur instance démocratique".

Rebondissant sur la proposition des "jurys citoyens" de la candidate à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle, Ségolène Royal, M. de Villepin a estimé que "nous sommes devant un défi démocratique". Certes, le premier ministre a rejeté la formulation de Mme Royal, qu'il juge "d'un autre âge" : "Tout ce qui prend une forme juridictionnelle, un sentiment juridictionnel en court-circuitant le fonctionnement normal d'une démocratie à travers ses élus doit faire l'objet d'une réflexion attentive", a observé M. de Villepin.

Mais le premier ministre s'est retrouvé dans le débat ouvert par la candidate socialiste. "La question du renforcement de la démocratie, de son renouvellement, de sa modernisation, à défaut de formules rapides, doit faire l'objet d'un travail approfondi" estime M. de Villepin.

Bref, "nous avons besoin de bousculer les habitudes" a estimé le chef de gouvernement. Il a cité l'exemple des Nations unies où, en 2003, l'ouverture "des portes du Conseil de sécurité aux caméras du monde entier (a été) le point de départ de leur reconquête des consciences".

"Il faut ouvrir les portes et les fenêtres" pour pallier "l'ignorance de la vie et des responsabilités des élus et des ministres" a lancé le premier ministre. Celui-ci a d'ailleurs fait remarquer qu'il était "le premier premier ministre" à rendre compte chaque mois de son action, lors de ses conférences de presse. "Viendra un jour où le président de la République fera aussi cela systématiquement", a ajouté M. de Villepin, alors que Jacques Chirac a une parole publique rare. M. de Villepin a indiqué que la décision de médiatiser le conseil des ministres ne lui appartenait pas entièrement - puisque cette réunion se tient à l'Elysée - et qu'"il y a dans le conseil des ministres une partie délibérative qui, par définition, comporte une part de secret".


ASSOUPLIR LE PERMIS À POINTS

A défaut de l'Elysée, M. de Villepin lancera son idée depuis Matignon. Il a annoncé que le prochain conseil interministériel sur l'Europe, dans deux semaines, serait "ouvert". Cette réunion n'est pas choisie par hasard : l'ordre du jour porte sur la directive "temps de travail" débattue par les Vingt-Cinq et la remise en cause d'une clause qui permet à certains pays de s'affranchir de la durée hebdomadaire maximale en jouant sur la spécificité de certaines professions. "Je souhaite que les Français puissent voir comment nous défendons nos intérêts en Europe", a affirmé le premier ministre.

Un conseil interministériel télévisé sur la sécurité routière pourrait permettre d'assouplir les règles et les modalités du permis à point. Certains conseillers du premier ministre comptent sur les prochains conseils interministériels sur l'immigration ou la sécurité qui réuniraient notamment le premier ministre et le ministre de l'intérieur... "Chaque Français pourra ainsi voir comment chacun des ministres de la République apporte ses compétences et ses connaissances", estime M. de Villepin.

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt