SARKOZY TIRE SUR LA CORDE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Nous nous répétons encore mais vraiment le bonhomme est loin de nous paraître sympathique. Et plus le temps passe, davantage l'impression se confirme. "Gracieux comme une porte de prison..." telle pourrait être la phrase qui lui va à ravir. Déjà auparavant, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, son attitude nous semblait "grave" mais là, cela devient sérieusement critique...

Une chose nous interpelle néanmoins, Jacques Chirac n'était pas sans savoir que l'animal n'allait pas se départir de son comportement "Moi je..." tout comme il n'était pas sans savoir que l'attelage Dominique de Villepin-Sarkozy est aussi bien appareillé qu'un éléphant et un pur sang... excusez la comparaison un peu simpliste pour donner l'avantage à l'aristocrate aussi sommes-nous en train de nous demander si ce n'est pas une "manoeuvre" pour le discréditer davantage  -Sarkozy s'entend - auprès de l'opinion publique. Car au train où vont les choses et s'il persiste dans cette voie, il aura beau passer à la télé tous les jours, sa côte risque fort de baisser à vue d'oeil.

La dernière remarque que nous nous permettrons c'est que pour un avocat, il a vraiment l'air de rien connaître dans les lois, il aurait plutôt tendance à penser "La loi c'est moi..."

 

 

UN CONCOURS SIMPLISTE DENATURANT LA VERITE

par Jean-Marcel Bouguereau,
rédacteur en chef
au Nouvel Observateur
et éditorialiste
à la République des Pyrénées

 

SI LA DEMAGOGIE est l'art de mener le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours simpliste dénaturant la vérité, Nicolas Sarkozy est un démagogue. Quand il vient dire, comme hier soir, au journal de France 2 que "les multirécidivistes maintenant, ça suffit", le ministre de l’intérieur essaye de surfer sur la peine des victimes en essayant de faire croire qu’ils sont nombreux, alors qu’il sait que seuls 4,7% des condamnés pour crimes sont des récidivistes ! Quand il vient demander la suppression des sursis, il sait pertinemment, lui, l’ancien avocat, que les aménagements de peine constituent justement l’un des moyens de favoriser la réinsertion. Comme avocat, il sait également que demander la sanction des magistrats qui ont remis en liberté l’assassin de Nelly Cremel n’a pas de sens, mais il persiste. Comme s’il ne savait pas "le caractère intangible" du "principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs" et du "respect de l'indépendance de la justice", que Jacques Chirac, lui répondant hier, a rappelé.

 

Quand il fait mine de s’interroger : "qu'est-ce qui est choquant, que je pose que cette question" de la responsabilité des magistrats ou que "cette femme ait été assassinée?", il sait que devant pareille alternative - poser une question ou assassiner une femme - la réponse est évidente, peu importe la question. Quand il propose qu'un représentant des associations de victimes soit systématiquement présent lors des décisions de remise en liberté conditionnelle, il cache le fait que les associations de victimes sont déjà représentées lorsqu'il est fait appel d’une décision de libération conditionnelle concernant un détenu condamné à plus de 10 ans ou dont le reliquat de peine est supérieur à trois ans. Mais il caresse dans le sens du poil ces sentiments qui dans d’autres circonstances donnent naissance non à l’état de droit mais à la loi du talion. Lorsqu’il s'en prend à "certains responsables politiques, bien au calme, bien au chaud, qui ne connaissent pas les problèmes d'insécurité" qui sont choqués par ses propos alors que lui – qui évidemment n’est pas "au chaud" - est "choqué par la mort d'un enfant de 11 ans", veut-il dire que ces responsables politiques ne sont pas choqués par la mort d’un enfant de 11 ans ? Qu’est ce d’autre que de la démagogie ?

 

SourcesLE NOUVEL OBSERVATEUR

 

SARKOZY NE CONNAIT PAS LES LOIS

 

Après les propos violents de Nicolas Sarkozy à l'égard d'un juge dans l'affaire Crémel, Jacques Chirac a rappelé notamment que "le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs" et "le respect de l'indépendance de la justice" étaient "intangibles". Cette réaction vous satisfait-elle ?

- Elle prouve que Nicolas Sarkozy a véritablement dérapé lorsqu'il a déclaré que le juge qui a libéré le meurtrier présumé de Nelly Crémel devait 'payer' pour sa 'faute'.
Le ministre de l'Intérieur a été rappelé à l'ordre deux fois aujourd'hui (vendredi 24 juin, ndlr) : par le chef de l'Etat et par le Premier ministre Dominique de Villepin qui a affirmé que "rien ne saurait mettre en cause l'indépendance de la justice" et que les juges avaient "appliqué la loi".

Justement Nicolas Sarkozy, et Jacques Chirac, demandent une réforme de la loi sur la libération conditionnelle…

- Mais Nicolas Sarkozy oublie qu'il a lui-même voté cette loi! Il va à l'encontre de ses propres décisions.
Il n'a pas voté contre la loi Guigou sur la présomption d'innocence. A l'époque, Patrick Devedjian, un de ses proches, dénonçait même un texte qui n'allait pas assez loin ! Et aujourd'hui, ils voudraient des détentions provisoires quasi automatiques et la fin des libérations conditionnelles.
Nicolas Sarkozy a préparé le budget 2005, il est responsable du manque de 3.000 éducateurs. Quant à Pascal Clément, il était le premier à dénoncer le manque de moyen avant d'être nommé Garde des Sceaux. Lorsqu'il était président de la commission des lois de l'Assemblée nationale, il a dirigé un rapport sur le traitement de la récidive des infractions pénales. Il déplorait alors que la société française paie ses choix budgétaires. Ils sont 250 juges d'application des peines pour suivre 170.000 personnes, dénonçait-il dans la presse. Maintenant qu'il est membre du gouvernement, on ne l'entend plus sur ce sujet.
Notre société est une société d'espoir et l'immense majorité des détenus libérés ne récidivent pas. C'est cela qu'il faut avoir en tête.

Et pour le juge personnellement mis en cause, existe-il des recours ?

- Mais de qui parle -t-on ? Ce n'est pas un juge qui a autorisé la libération de Patrick Gateau mais trois ! Sarkozy ne connaît même pas la procédure, ni le dossier d'ailleurs. A l'époque, le parquet de Colmar, celui de Mulhouse, les psychologues, les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont tous donné un favorable. On peut difficilement faire plus en matière de précaution.

Propos recueillis par Laure Gnagbé
(le vendredi 24 juin 2005)

 

Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

Publié dans Nicolas Sarkozy

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article