CECILIA SARKOZY
Faute de pouvoir brosser un portrait de Madame de Villepin dont nous ne savons pas grand-chose, nous allons nous attarder sur l'épouse de son "adversaire" suite à un article trouvé sur le Nouvel Obs...
Même si Sarkozy nous est antipathique, nous posons néanmoins un regard humain et scrutateur sur lui. Il nous fait penser au héros interprété par Alain Delon dans "la Race des Seigneurs"... non pas physiquement bien sûr... mais l'histoire en elle-même est assez semblable à celle du Ministre de l'Intérieur. L'histoire d'un homme qui sacrifie tout à sa carrière, y compris son grand Amour. Nous conseillons fortement à nos lecteurs de voir ce film très peu connu de Delon mais où il excelle dans cette incarnation de l'homme politique ambitieux qui franchit allègrement toutes les marches, même les plus compromettantes pour accéder au Pouvoir. Même si la démarche de Sarkozy est différente car nous le pensons suffisamment strict pour ne pas tremper dans de sales affaires, il n'en reste pas moins qu'être sa femme ne doit pas être de tout repos au quotidien. Un véritable marathon, éprouvant à la longue. Or, le Pouvoir à bien y réfléchir, qu'est-ce ? Mérite-t-il que l'on y sacrifie tout ? Y compris ce qui fait l'essence même de la vie d'un homme ?
Nicolas Sarkozy évolue dans un monde de requins et il est bien évident que pour y survivre, il est obligé lui-même d'en avoir l'étoffe. Et c'est là que s'opère la "cassure" entre l'homme et le politique. Nous pensons fortement que Cécilia, mieux que personne, a du noter les changements de son époux. Et avec le temps, l'image se fissure... le charme n'opère plus... la magie exercée par la passion s'est peu à peu envolée... et Nicolas va se retrouver tout seul. Il va se retrouver tout seul car il a fait le terrible choix du politique délaissant par là-même le rôle de l'homme auprès de la femme qui l'aime et qu'il aime.
Lorsqu'elle avait émis la petite phrase "Je ne suis pas celle que l'on croit", nous avions très bien compris ce qu'elle voulait dire. Cécilia est une femme de passion... elle peut tout plaquer pour suivre les voies de son coeur mais si l'idéal ne s'avère pas idyllique et préfère la popularité à l'intimité, alors bien sûr elle n'hésitera pas à changer de cap une nouvelle fois. Nous pensons fortement que l'ambition de Nicolas Sarkozy est quelque peu destructrice pour ses proches. Que ses façons abruptes peuvent leur causer bien des déchirures. Il serait nécessaire qu'il oublie quelque peu son Ego pour se consacrer davantage aux vraies valeurs de la Vie. Pensées d'une idéaliste, certes...
CECILIA, LE POUVOIR ET LA VIE
Elle se rêvait en Hillary, on a voulu en faire une Jackie Kennedy... On la croyait ambitieuse et calculatrice, toute dévouée à la carrière de son mari... Aujourd’hui, Cécilia Sarkozy n’occupe plus de fonctions officielles auprès de lui
Elle plissait souvent ses petits yeux clairs et glissait d’un ton un peu snob: «Je ne suis pas celle que l’on croit.» Rengaine habituelle des gens célèbres, on n’écoutait pas. D’elle, on connaissait tout, ses origines distinguées, son passé de mannequin, ses jeunes années avec Jacques Martin, et surtout son amour fou pour Nicolas. Cécilia ne nous a rien épargné. Les petits baisers entre deux réunions à Matignon, les dix coups de fil par heure, les balades en amoureux, les après-midi Place-Beauvau avec le petit Louis, dans «Match», façon Kennedy. Omniprésente Cécilia à Lille et à Medellin, avec les flics, les patrons, au côté de Mandela, Clinton ou de Mère Teresa… Elle parlait peu, mais elle était là, toujours. Perfide et mystérieuse ambitieuse prête à tout pour mener son homme à l’Elysée.
Depuis quelques semaines, sa longue silhouette a déserté les allées du pouvoir. Un communiqué a annoncé que Mme Sarkozy n’était plus chef de cabinet de son mari. Il confie, livide, sur France 3 qu’il a des «difficultés familiales». Elle part sans lui en Jordanie, dîne à Paris sous l’œil des paparazzis comme pour signifier à la France entière: «Regardez, je ne suis pas celle que l’on croit.»
Cécilia Maria Sara Isabel Ciganer-Albeniz naît le 12 novembre 1957 avec un cœur déjà usé. L’enfant est atteinte d’une grave malformation, petite reine fragile après trois frères, elle est adulée par ses parents. Le père, André, un aristocrate russede Roumanie exilé en 1917, l’a si longtemps rêvée… Il s’est marié tard avec une toute jeune femme, l’élégante Diane, petite-fille du célèbre compositeur Isaac Albeniz et fille de l’ambassadeur d’Espagne à la Société des Nations. A la naissance de Cécilia, il a 54 ans. L’aventurier qui dans sa jeunesse a traversé la Chine et l’Amérique a fait fortune dans la fourrure.
Cécilia grandit entre le magasin paternel, place Beauvau, et le grand appartement familial de la rue Marbeuf. Enfance cosmopolite et stricte dans les jupons de Julia, la nounou espagnole, école en uniforme chez les sœurs de Lübeck, messe et piano tous les jours. On la désigne heureuse héritière du génie de l’arrière grand-père…
Elle a aussi l’allure et la grâce de la tante Cécilia Albeniz, née elle aussi un 12 novembre et morte trop tôt dans un accident de voiture. Grande et brune, comme elle, des yeux bleus, des pommettes slaves. «Elle était si belle qu’on s’arrêtait de parler pour la regarder», se souvient une de ses plus vieilles amies. Pourtant, Cécilia a souvent confié qu’elle ne s’était «jamais aimée». Son corps a grandi trop vite, elle se sentait «mal dans cette grande carcasse». Fausse modestie, peut-être, mais tous ceux qui connaissent Cécilia évoquent cette grande timidité masquée sous l’arrogance. «Elle doutait tout le temps», se remémore l’amie d’enfance.
La petite reine a du mal à trouver sa place. Trop de sentiments rentrés, trop de pression inavouée. Chez les Ciganer on s’aimait, mais on parlait peu. La mère commandait en espagnol de «se tenir, ne rien montrer, jamais, jusqu’à la sépulture». Cécilia, qui aurait rêvé d’être pilote de ligne, s’inscrit en fac de droit à Assas, cherche sa voie dans la com puis le mannequinat. La rumeur l’a faite Coco girl, impensable, Mlle Ciganer est bien trop sage, bien trop austère. Elle pose en cabine chez Schiaparelli, fait quelques photos pour «Vogue». Vit entre les rallyes, le Polo Club et Deauville. Tombe amoureuse d’un photographe de mode à succès. Au mariage, on attend 600 personnes. Cécilia annule tout, trois semaines avant l’église.
Six mois plus tard, elle annonce qu’elle va «épouser l’homme le plus célèbre de France». Jacques Martin, la star de «l’Ecole des fans», son aîné de vingt ans. Il lui a fait la cour dans un restaurant, lui écrit des poèmes, l’emmène à l’opéra en Sicile. La jolie fille de la rue Marbeuf a toujours préféré les beaux esprits aux belles gueules. Elle tombe sous le charme de ce père de famille, drôle et cultivé, capable de concocter en cinq minutes un dîner pour dix. Mariage à Neuilly en 1986 devant M. le maire Nicolas Sarkozy.
La suite, on la connaît. L’actuel ministre de l’Intérieur l’a souvent racontée: «Ce jour-là, j’ai su qu’elle était pour moi.» Quelque temps plus tard, elle plaque tout. Part vivre dans un studio avec ses filles âgées de 2 ans et demi et de 6 mois, en attendant que Nicolas divorce. «Quand ça ne va plus, confie-t-elle à ses proches, je prends mes poussins sous le bras et je pars.» Elle est comme ça, Cécilia, sans manières, dure et volontaire. «On ne comprend rien à cette femme si on occulte son caractère entier, insiste un de ceux qui la côtoient depuis l’enfance. Par amour, elle est capable de tout envoyer balader. Elle trouve dans la passion une forme de stabilité, une manière d’exister.»
Nicolas lui ressemble, même passé d’exilé des beaux quartiers, même sensibilité, même ambition d’être les meilleurs, tout le temps. Un ami de trente ans l’assure: «Cette fille est faite pour pousser un homme.» Cécilia ne l’a jamais caché, elle a toujours senti un «énorme potentiel» chez Nicolas.
Etrange créature qui conseille à ses filles de ne jamais dépendre d’un mari et qui confie, à qui veut l’entendre, qu’elle ne respire pas sans le sien. Mélange d’amour propre et d’abnégation, c’est une midinette sous ses grands airs, une matrone à la fois réac et hyper moderne. Femme libérée du protocole, en jean et santiag, mère louve ultrapossessive, épouse fidèle et dévouée… tant qu’elle est amoureuse. «Une vraie bonne femme», résume, admiratif, Jacques Chancel, qui la fréquente depuis dix-huit ans.
Pour Nicolas, elle a tout accepté, jusqu’à délaisser parfois ses amis et sa propre famille. Elle a épousé le clan Sarkozy, les deux fils, pas toujours faciles, du premier lit, la belle-mère, qui ne l’a jamais vraiment aimée, et surtout sa passion pour la politique.
Quand ils se rencontrent, il n’est qu’un jeune maire, étoile montante du RPR. Il lui promet qu’ils graviront ensemble les marches de l’Assemblée. Elle lui tient la main les bons jours, et les mauvais – en 1995, quand les militants crachent «Sarko, salaud!» après son ralliement à Balladur, dans les années de doute et de disgrâce, jusqu’à l’échec cuisant des européennes. Heureuse traversée du désert, dira plus tard Cécilia. Martin Bouygues et Bernard Arnault sont les témoins de leur mariage en 1996. Louis naît un an plus tard.
Elle pense un moment convaincre Nicolas de tout lâcher. «Mais elle savait qu’il serait malheureux loin de la politique, explique un de leurs proches. Et elle a trouvé une raison d’être à ses côtés. Ils se sentaient sélectionnés dans la même équipe olympique.» Cécilia se donne à fond. Elle est la maman du petit Nicolas, celle qui choisit ses cravates et l’empêche de manger trop de chocolat. Le coach qui gère l’agenda, organise les dîners en ville et entretient les réseaux. L’œil de lynx qui repère les ennemis. La diplomate qui arrondit les angles. Elle l’humanise, le rattache au concret, l’apaise, le rassure. Chacun a son expression: «l’âme sœur», «la bouée d’amarrage», «la quille affective» pour Brice Hortefeux, le fidèle bras droit du ministre de l’Intérieur.
On croyait à une mise en scène et on s’est trompé. Les amis du couple ont promis à Nicolas «no comment». Mais, hors micro, tous ne résistent pas à l’envie de parler de ce «couple de légende». Lui si brillant, elle si peu séductrice et tellement belle. Les deux tellement fiers l’un de l’autre. Oui, il étaient comme ça dans la vraie vie, «le yin et le yang», juvéniles, fusionnels. Ça rendait les gens fous, envieux, moqueurs, mais c’était pas du cinéma. «Au départ, je n’y croyais pas, raconte un journaliste politique. Après plus de quinze ans de démonstration passionnelle, je me suis rendu à l’évidence: de tels couples existent.»
Cécilia est longtemps restée dans l’ombre. C’est un portrait de «Libération», publié en août 2002, qui l’en a sortie. Les médias s’emballent, les pros du marketing politique aussi. Cette fille-là, avec son mètre soixante-dix-huit et cette classe incroyable… Il faudra seulement lui apprendre à sourire. «Elle ne cherchait pas à être médiatisée, témoigne un conseiller de l’ex-maire de Neuilly. On l’a poussée à cette com à la Kennedy.» Nicolas en fait une philosophie: plus de frontière entre ses vie privée et publique.
Cécilia la timide se prend au jeu. Elle qui a toujours eu si soif de reconnaissance se sent pousser des ailes. Moments de gloire Place-Beauvau, dans les lieux de son enfance. Cécilia est heureuse, elle se trouve un rôle à elle, au chevet des victimes. Reçoit les filles des cités, les mères de délinquants, les épouses de policiers. Travaille sans relâche, sans titre et sans salaire. Elle disait facilement: «Ces vingt-deux mois au ministère de l’Intérieur ont changé ma vie.» Le retour à Bercy, dix ans après son premier passage, n’en fut que plus dur. Cécilia a désormais un titre officiel, mais «elle peinait à trouver sa place parmi tous ces énarques», explique un de ces proches. Son poste de chef de cabinet à l’UMP ne l’épanouit pas plus. «Tous ces ego, ces machos, ces petites querelles ne l’intéressaient guère. Ce n’est pas une femme de parti.»
La jeune épouse a vieilli. Elle est lasse de devoir toujours défendre sa légitimité. A l’approche de la cinquantaine, son statut de «femme de» ne lui suffit plus. Elle envisage un moment de reprendre des études, regarde du côté de la politique. Elle pense aux régionales, à la mairie de Neuilly, puis abandonne, officiellement pour ne pas sacrifier sa famille. En réalité, Nicolas juge sa candidature inopportune. Il l’adore, loue ses talents de diplomate et d’organisatrice, mais ne la voit pas prendre son envol. Elle se rêve en Hillary, on la cantonne au rôle d’une Jackie Kennedy. Et encore, il faudrait travailler l’image. Dans son livre (1), Michaël Darmon rapporte une conversation entre Jacques Seguela et les Sarkozy. Le gourou de la com les prévient: s’ils veulent rivaliser avec Ségolène et Francois, Cécilia doit se détendre. L’opinion la perçoit encore trop hautaine, trop arrogante. Elle le sait, elle en souffre. «Je n’ai pas le cuir épais», a-t-elle souvent confié dans les interviews. Cette grande fille myope qui n’a jamais fait de crise d’ado et ne boit pas une goutte d’alcool a du mal à se lâcher. Mme Sarko voudrait tellement la jouer cool, casser cette image de beauté froide qui lui colle à la peau.
Elle a encore essayé tout récemment dans l’émission de Paris Première «Petites Confidences entre amis», tentative de déhanché, en cuir et santiags, sur Robbie Williams. Ariane Massenet, l’animatrice, a eu mal pour elle «Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi raide et d’aussi stressé.» Sans doute avait-elle déjà décidé de s’éloigner un peu du pouvoir. Quelques jours plus tard, elle confiait à «Télé Star» qu’elle ne se voyait pas en first lady: «Ça me rase», disait-elle. Ces derniers temps, Cécilia se plaignait ouvertement des pesanteurs de la vie politique. «Elle réalisait que la présidentielle, c’était une lutte à mort, croit savoir une de ses confidentes. Avec la pression, son mari devenait plus nerveux, moins attentif. Ils étaient observés sans cesse, ils n’avaient plus d’intimité.» Contrairement à Bernadette, Cécilia n’est pas une femme de compromis. Elle qui a toujours pensé qu’elle ne vivrait pas vieille n’a de cesse de répéter à ses enfants qu’il faut profiter. La vie est trop courte, et son cœur trop fragile.
(1) «Sarko star», Seuil, 2004.
Sources : NOUVEL OBSERVATEUR
Posté par Adriana EVANGELIZT