SARKO : AFFAIRE CLAIRSTREAM

Publié le par Adriana EVANGELIZT

LES ENIGMES DU LISTING CLEARSTREAM

 

Par Oliver TOSCER

 

 

Sur le listing de 19 pages censé retracer des comptes bancaires occultes transitant par le système Clearstream et envoyé au juge Renaud Van Ruymbeke, les noms de Stéphane Bocsa et de Paul de Nagy paraissent bien hermétiques aux non-initiés. Ils semblent néanmoins désigner soit Nicolas Sarkozy, dont le patronyme complet est Nicolas, Paul, Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, soit le propre père du ministre de l’Intérieur connu de l’état-civil sous le nom de Paul Sarközy de Nagy-Bocsa. Qui est visé? C’est le premier mystère.


Autre énigme que ni la DST ni la justice n’ont encore tranchée catégoriquement: la liste est-elle totalement bidon ? 3666


C’est le plus probable, ne serait-ce que parce que, organisme de compensation entre banques, «Clearstream ne dispose pas de documents d’ouverture des comptes indiquant le bénéficiaire économique final, similaires à ceux tenus par une banque universelle», comme l’indique la police luxembourgeoise dans un premier rapport d’enquête remis au juge Van Ruymbeke le 7 mai 2004. Pour tirer l’affaire au clair, la justice française a néanmoins demandé en septembre dernier à son homologue luxembourgeoise de vérifier si les comptes attribués par le corbeau aux hommes politiques étaient vraiment fictifs. Dix mois plus tard, elle n’a toujours pas reçu de réponse !

Sources : NOUVEL OBSERVATEUR

 

LE JUGE, LE MINISTRE ET LE CORBEAU

 

par Airy ROUTIER

 

Ou comment une manipulation grossière a débouché sur un véritable casus belli - un de plus - entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy

Pourquoi Nicolas Sarkozy s’est-il tant agité à propos de l’affaire Clear-stream, du nom de cette chambre de compensation interbancaire, basée au Luxembourg, suspectée d’avoir servi – peut-être à son insu – de vecteur et de paravent à d’immenses opérations de blanchiment? C’est là un des nombreux mystères de cette affaire ténébreuse sur laquelle se penchent deux juges d’instruction ainsi que plusieurs services secrets de l’Etat.


Rappel des faits: en avril 2004, le juge Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur les rétrocommissions versées à l’occasion de la vente, par Thomson-CSF (devenue Thales), des frégates à Taïwan, reçoit un courrier anonyme de deux pages qui affirme que l’argent a circulé sur des comptes de Clear-stream.

Plusieurs noms sont cités parmi lesquels celui d’Alain Gomez, ancien patron de Thomson-CSF, et Philippe Delmas, conseiller de Noël Forgeard, le patron d’Airbus. Une liste de numéros de compte est annexée. Le juge fait placer Delmas en garde à vue et vérifie ses ordinateurs et ses comptes: rien d’anormal n’est trouvé. En revanche, les numéros de compte de la liste sont exacts. Le corbeau connaît Clearstream de l’intérieur.


Quelques semaines plus tard, le juge reçoit un cédérom, qui contient des milliers de comptes Clearstream, associés à des noms. Puis une nouvelle lettre, qui met en cause, entre autres, quatre hommes politiques français. Trois en clair: Alain Madelin, accusé de détenir un compte à la Citibank à Terre-Neuve, Dominique Strauss-Kahn (Russian Bank à Chypre), Jean-Pierre Chevènement (Banque cantonale vaudoise). Le quatrième, Nicolas Sarkozy, a été, lui, grossièrement caché sous les pseudonymes de Paul Nagy et de Stéphane Bocsa (voir p. 51).


 

Le juge se méfie. Il a raison. Très vite, il apparaît que le cédérom a été falsifié. Il adresse des commissions rogatoires aux banques concernées, dont il attend toujours la réponse. Flairant le piège, Renaud Van Ruymbeke refuse de se rendre personnellement dans les établissements en question pour éviter de participer à une opération médiatique et de cautionner ainsi ce qui apparaît comme une manipulation. Il est en effet rapidement convaincu que l’abondance des noms et des comptes qui lui ont été adressés – dont certains sont à l’évidence faux – ainsi que la mise en cause d’hommes politiques français ont des airs de contre-feu. Il s’agit de détourner son attention des violentes batailles d’hommes qui se déroulent au sein des industries de l’armement, du conflit entre Alain Gomez et Jean-Luc Lagardère au bras de fer pour le contrôle d’EADS et d’Airbus, en le noyant sous des informations inexploitables et en agitant sous son nez le chiffon rouge politique. Généralement, ces méthodes fonctionnent bien avec les juges, comme on vient de le voir avec la mise en cause à grand spectacle de Thierry Breton, ministre des Finances mais petite roue du carrosse de l’affaire Rhodia.


Aussitôt, Villepin, ministre de l’Intérieur, diligente une enquête du service de contre-espionnage. Officiellement pour vérifier que la manipulation ne vient pas d’un service étranger. En réalité, selon Sarkozy alors en opposition frontale avec son successeur, pour essayer de trouver quelque chose contre lui. Mais les agents de la DST ne sont pas plus dupes que le juge. Ils estiment, sans apporter le début d’une preuve, que l’un des corbeaux est Jean-Louis Gergorin, directeur de la stratégie de EADS et que le cédérom aurait pu être trafiqué par Imad Lahoud, un informaticien de génie. L’affaire se complique lorsque l’on sait que Gergorin est un proche de Villepin, qui lui a remis l’ordre national du Mérite.
Mais alors que Chevènement, Madelin et Strauss-Kahn, le choc passé, ont laissé tomber, tant la manip leur a paru grossière, Nicolas Sarkozy a violemment réagi… en attaquant, au risque de relancer l’affaire. En novembre, il mobilise la une du «Monde», reprochant à Dominique de Villepin de garder sous le coude le «rapport» de la DST qui le blanchit de l’accusation de détenir des comptes à l’étranger afin de recevoir des commissions. Il révèle que le mois précédent une entrevue a eu lieu dans le bureau de Villepin, avec le patron de la DST, qui a promis de transmettre les notes de ses services à la justice, ce qui n’a pas été fait.


Dans les semaines qui ont précédé le changement de gouvernement, de fortes pressions – imputées pour partie à Sarkozy – ont été exercées sur la justice pour qu’elle place en garde à vue Imad Lahoud afin qu’il dénonce Jean-Louis Gergorin et sur celui-ci pour qu’il lâche le nom de Dominique de Villepin manipulateur. Lahoud a même fait l’objet de démarches précises et réitérées. L’affaire a fait long feu mais on murmure, dans les milieux judiciaires, que les éléments que détiennent Sarkozy et Villepin l’un sur l’autre ne sont pas étrangers au cessez-le-feu qu’ils ont décidé entre eux et qu’ils respectent désormais.

Sources : NOUVEL OBSERVATEUR

 

Posté par Adriana EVANGELIZT

Publié dans Villepin Sarkhozy

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G
explication de la photo.<br /> <br /> "C'est la consternation dans le clan sarko,nous sommes à qq heures de la clôtutre des inscriptions, et l'on vient d'apprendre qu'il y aura deux candidats à la candiduture du parti ump."<br /> <br /> "hortefeux, en bon chien de garde, demande déja la tête du félon!"
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