Chirac rappelle MAM à l'ordre

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Jusqu'à quand Jacques Chirac va-t-il supporter de se faire rabrouer comme s'il était le majordome de Sarkozy ? "Je fais ce que je veux !" lui a-t-il répondu alors que le Président demandait des explications sur le voyage de MAM à Londres. On a bien remarqué qu'il faisait ce qu'il voulait depuis longtemps déjà mais ça commence à bien faire. Qu'il n'oublie pas que Jacques Chirac est le Président de notre pays et qu'il n'est que son subordonné. Cette impudence devient de plus en plus intolérable.  

 

Chirac rappelle MAM à l'ordre

 

par Claire Bommelaer

Le chef de l’État a ordonné au ministre de la Défense de ne pas accompagner Nicolas Sarkozy à Londres aujourd’hui.

 
LA SCÈNE se passe au début du Conseil des ministres, mercredi dernier. Chacun constate que Jacques Chirac a l’air irrité. Le président de la République fait venir Michèle Alliot-Marie à ses côtés, d’un geste de la main. «Annulez votre déplacement du 30 janvier à Londres avec Nicolas Sarkozy. Le ministre de la Défense n’a rien à faire à l’étranger avec le candidat de l’UMP !», lui dit-il en substance. Se tournant alors vers Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac demande au ministre de l’Intérieur la raison pour laquelle il avait proposé à MAM de l’accompagner. «Je fais ce que je veux !», aurait répondu Sarkozy. Résultat, MAM a fait savoir qu’elle resterait aujourd’hui à Paris «afin d’assister à une réunion à l’Élysé».
 
Difficile de concilier campagne électorale et présence au gouvernement, engagement auprès de Sarkozy et loyauté envers Villepin. Les ministres – qui sont de plus en plus nombreux à réclamer un rôle dans la campagne – l’apprennent à leurs dépens.
 
«Évitez le mélange des genres»
 
C’est notamment le cas de Xavier Bertrand, ministre de la Santé et porte-parole du candidat, et de Jean-François Copé, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, qui assistent quotidiennement à des réunions au QG. L’un et l’autre assurent que le cumul des tâches ne provoque aucune difficulté. «Je parle beaucoup du bilan de Villepin, ça ne me pose aucun problème», explique Copé.
 
Hier matin, lors d’un séminaire à Matignon sur l’action gouvernementale dans les trois prochains mois, Xavier Bertrand s’est fait remettre à sa place par le premier ministre. Le matin, dans le quotidien La Tribune, le ministre de la Santé avait critiqué le contrat nouvelles embauches instauré par Villepin à l’été 2005. Le CNE a « aussi des défauts », a-t-il indiqué, et en cas de victoire de Sarkozy, « notre intention n’est donc pas de le généraliser » à toutes les entreprises.
 
« L’amélioration de l’emploi pèse lourd dans notre bilan. Il est ridicule de polémiquer sur le CNE », lui a rétorqué le premier ministre devant le gouvernement réuni quasiment au grand complet. «Il n’y a pas de reculade», s’est défendu, dans la soirée, Xavier Bertrand, précisant que le CNE « va inspirer le contrat de travail unique» car il «favorise le retour au plein-emploi».
 
Dominique de Villepin a également profité de l’occasion pour rappeler les « règles républicaines en période électorale». «Évitez le mélange des genres entre budgets ministériels» et frais de campagne, leur a-t-il lancé. «Cette fois-ci, la remarque s’adressait plutôt à Sarkozy, mais ce dernier n’a même pas levé la tête», raconte un ministre présent au séminaire.
 
Depuis plusieurs semaines, Jacques Chirac ne manque pas une occasion de rappeler aux membres du gouvernement qu’ils doivent travailler jusqu’au bout. « Il est légitime de participer à la campagne, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’action gouvernementale », a-t-il par exemple indiqué lors de ses vœux à la presse, le 11 janvier. 

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans JACQUES CHIRAC

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