Trois Français assassinés au Brésil
Trois Français, membres d'une ONG,
assassinés au Brésil
Trois Français, deux hommes et une femme, ont été sauvagement assassinés mardi matin à coups de couteau au siège d'une ONG située près de la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, victimes d'un sanglant règlement de compte interne à l'organisation.
Les trois Français, le couple formé par Delphine Douyère, 36 ans et Christian Doupes, 42 ans, et leur ami Jérôme Faure, 38 ans, dirigeaient depuis plusieurs années l'organisation non gouvernementale brésilienne Terra Ativa d'assistance aux jeunes des favelas de Rio de Janeiro, en particulier pour les soustraire à l'influence des trafiquants de drogue.
Les trois victimes ont été tuées par trois Brésiliens, dont l'ancien trésorier de l'association, Tarsio Wilson Ramirez, 25 ans, collaborateur pendant plusieurs années et licencié de l'organisation en septembre pour détournements de fonds, selon le consulat de France.
La police, alertée par les voisins, a arrêté Tarsio à sa sortie de l'immeuble, en possession d'un coffre de l'ONG, a expliqué aux journalistes le commissaire de la police civile Marcus Castro, en charge de l'enquête.
L'homme, dont les vêtements étaient maculés de sang, a rapidement reconnu être l'un des trois auteurs de l'agression. C'est lui qui avait recruté deux hommes de main pour, a-t-il dit, "faire peur" aux dirigeants de l'association. Mais pour la police, l'homicide était prémédité. "Ils sont allés là-bas pour tuer les trois membres de l'ONG, pour cacher les détournements", a affirmé le commissaire Castro. Le comptable de l'organisation a confirmé à la police que Delphine Douyère lui avait récemment fait part l'an dernier de ses soupçons à l'encontre de Tarsio.
Elle lui avait demandé de procéder à une vérification des comptes d'une organisation dont le fond de roulement mensuel était d'environ 20.000 reals (7.500 euros). Tarsio a lui-même reconnu auprès de la police avoir détourné au total environ 80.000 reals (30.000 euros). Les trois hommes avaient acheté la veille des masques de carnaval et des gants chirurgicaux, pour ne pas laisser d'empreinte, et quatre couteaux. Tarsio a avoué aux policiers avoir recruté ses deux complices pour 1.000 reals (370 euros) chacun. Selon la police, les agresseurs sont entrés sans difficulté dans l'immeuble, car le gardien connaissait l'un d'entre eux.
Les hommes ont trouvé Jérôme seul dans le local et l'ont attaché sur un lit. La police pense que les hommes ont tenté de lui extorquer des informations sur des documents compromettants pour Tarsio. Christian et Delphine sont ensuite arrivés en provenance de leur appartement, situé au neuvième étage du même immeuble, où ils avaient laissé leur fils Max, 2 ans, en compagnie d'une nourrice. C'est à l'arrivée du couple que s'est alors probablement engagé une lutte au corps à corps ayant abouti à la mort des trois Français.
Les deux complices de Tarsio ont été eux aussi arrêtés peu après par la police. L'un d'entre eux, Luiz Gonzaga Gonçalves de Oliveira, a été capturé alors qu'il se faisait soigner pour des blessures à la main dans un hôpital de la banlieue nord. Le troisième homme José Gonçalves Cardoso a été cueilli sur son lieu de travail après avoir été dénoncé par ses complice.
Les trois hommes ont été présentés à la presse, avec les armes du crime et les masques de carnaval utilisés pour l'agression. Tarsio et Luiz Gonzaga sont apparus les mains bandées et ensanglantées. Interrogé par les journalistes, Tarsio a reproché à Delphine "d'être payée avec un gros salaire" tandis que le sien était "très bas".
Le consulat de France a indiqué que la mère de Delphine était attendue sous peu à Rio. C'est elle qui doit prendre en charge le petit Max, recueilli depuis mardi par un couple d'amis français résidents à Rio. A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a exprimé sa "profonde émotion".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt