Borloo fait durer le suspens sur son soutien à Sarkozy

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Le problème c'est que Sarkozy peut promettre à Borloo toutce qu'il voudra et ne rien tenir du tout... espérons que Jean-Louis Borloo sera suffisamment prudent et clairvoyant...

Borloo fait durer le suspense sur son soutien éventuel à Sarkozy


Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, fait durer le suspense sur son soutien éventuel à Nicolas Sarkozy, à qui il veut d'abord soumettre son "programme de gouvernement", fondé sur un Etat rénové et plus efficace.

Il a annoncé lundi avoir défini dans un livre des objectifs et méthodes de gouvernement qu'il propose au candidat UMP Nicolas Sarkozy, afin que ce programme soit appliqué.

"J'ai fait cet effort de mettre noir sur blanc les objectifs et la méthode d'un programme de gouvernement. Naturellement, je le propose à Nicolas Sarkozy. Je suis dans une famille politique, je ne change pas de famille politique", a déclaré M. Borloo qui est un des derniers ministres du gouvernement Villepin à ne pas avoir apporté son soutien à M. Sarkozy.

"Je l'adresse à Sarkozy demain. On se verra dans les jours qui viennent", a ajouté M. Borloo sur France 2, coprésident du Parti radical, formation associée à l'UMP. "Je souhaite qu'on ait avec le candidat de l'UMP un programme qui soit compatible, parfaitement clair et que je sois absolument certain qu'on l'appliquera. Moi mon engagement, c'est très lié à cela", a-t-il précisé.

A propos de François Bayrou qui lui a fait un appel du pied dimanche, M. Borloo a affirmé: "François Bayrou fait une bonne campagne. Deuxièmement c'est quelqu'un de parfaitement estimable". Mais, a ajouté M. Borloo, "le problème que j'ai, c'est quels candidats il soutiendra aux législatives." "Ce sera forcément un camp ou un autre et je ne suis pas moi dans l'hésitation", a-t-il précisé.

Le livre de M. Borloo, "L'architecte et l'horloger" (Editions du Moment), se divise en quatre chapitres: emploi, formation, équité, logement. "Le nouveau rôle de l'Etat, c'est de mobiliser les forces vives de la nation", a-t-il dit. "Je suis convaincu qu'avec cette méthode, on peut parfaitement y arriver".

Alors que la quasi-totalité de la chiraquie a rallié le candidat UMP à l'élection présidentielle - Dominique de Villepin en tête - probable prélude à un soutien du chef de l'Etat, le ministre radical joue sa partition. Il se retrouve ainsi quasi en solo, puisque des ministres ultrachiraquiens comme Philippe Bas, ex secrétaire général de l'Elysée, ou Hamlaoui Mekachera (Anciens combattants) ont rejoint la cohorte des sarkozystes.

Tout comme les très villepinistes députés Georges Tron, Hervé Mariton et Jean-Pierre Grand, jusqu'ici extrêmement critiques envers M. Sarkozy. Certains ont été prompts à lier cette réserve du ministre - aujourd'hui co-président du Parti radical, associé à l'UMP, mais issu de l'UDF - à la popularité grandissante de François Bayrou, président de son ancien parti.

"Cette réflexion n'est pas illégitime, mais je ne suis pas en train de jouer avec Bayrou", a dit M. Borloo lundi, lors d'un entretien avec quelques journalistes. Il n'a pas ménagé ses critiques envers le candidat centriste à la présidentielle. "Avec quelle majorité pourrait-il gouverner ?", s'est-il interrogé, dubitatif.

Mais, a-t-il observé, "si je n'ai pas l'intime conviction que Nicolas Sarkozy me suive, je reste chez moi. Je ne m'engage pas dans la campagne", a ajouté ce ministre souvent qualifié d'atypique, par sa liberté de ton et d'action.

La semaine dernière avait été marquée par deux couacs dans les relations entre le candidat-ministre et son collègue aux questions sociales: Rachida Dati, porte-parole de M. Sarkozy, avait assuré que M. Borloo le soutenait "sans faille" et qu'il serait présent à ses meetings de campagne "dans les dix jours à venir".

Réplique immédiate de l'intéressé: "Rachida Dati n'est pas ma porte-parole. Je déments formellement. Aucun accord (avec M. Sarkozy) n'est intervenu à ce jour".

Ce week-end, les deux hommes étaient convenus de se rencontrer. Nouveau couac. Ils se sont vus à peine dix minutes, M. Borloo assurant avoir eu un "problème d'avion en retard". M. Borloo conditionne son ralliement à la prise en compte de "la méthode et des mesures" qu'il détaille dans un livre à paraître mardi, "L'architecte et l'horloger" (éditions du Moment).

"J'en ai marre qu'on n'affiche pas les priorités", affirmait-il lundi, en allusion aux trois principaux candidats, Sarkozy, Bayrou et la socialiste Ségolène Royal. Il leur reproche par exemple de ne pas avoir de projet clair sur le logement ce qui, selon lui conditionne presque tout. Le logement est précisément l'un des "quatre piliers" sur lesquels repose "la méthode" par laquelle il entend remettre la France sur les rails, avec emploi, éducation-formation et équité entre territoires.

Lui qui reconnaît avoir "réfléchi à une candidature à la présidentielle", va jusqu'à qualifier son travail de "programme pour un Premier ministre".

"Quand je m'engagerai, je le ferai à fond. Si je suis convaincu, je peux convaincre", assure-t-il.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans François Bayrou

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article