La mairie d'Amiens fait marche arrière sur le vote électronique

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors Gilles de Robien fait marche arrière sur les machines pour tenir compte de l'avis des citoyens. Pourquoi Santini et les autres ne font-ils pas de même ? De quel droit imposer ce que l'on ne veut pas ?

La mairie d'Amiens fait marche arrière sur le vote électronique

La mairie d'Amiens, qui avait décidé en 2006 de faire voter par machine électronique dans 18 des 68 bureaux de la commune, a annoncé, vendredi 20 avril, qu'elle y renonçait et que le vote pour l'élection présidentielle se ferait uniquement avec les traditionnels bulletins de papier. "Compte de tenu de la réticence exprimée par de nombreux administrés à l'égard de ce nouveau système de vote (...), [le maire UDF] Gilles de Robien a décidé que cette utilisation se ferait à titre purement expérimental", a déclaré la mairie dans un communiqué.

Après avoir déposé obligatoirement leur bulletin dans l'urne, les électeurs des bureaux concernés auront le choix d'expérimenter ou non les machines qui resteront en place. Ils seront également invités à expliquer ce choix sur des registres ouverts à l'occasion. Une telle expérience avait déjà été menée dans trois bureaux de vote d'Amiens lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne.

"Nous avons ressenti une certaine polémique sur la fiabilité des machines au niveau national, mais aussi écouté les réticences exprimées par certains de nos électeurs. C'est le rôle des élus d'en tenir compte", a expliqué à l'AFP l'adjointe au maire chargée des élections, Béatrice Leroux-Lepage. "Notre but est de cerner l'opinion de la population amiénoise quant à ce nouveau mode de vote", a-t-elle estimé.

Dix électeurs amiénois ont contesté devant la justice administrative la conformité des machines, mais le tribunal administratif a refusé, vendredi, de nommer un expert pour la vérifier. De son côté, la "pétition pour le maintien du vote papier" du site Ordinateurs-de-vote.org dépasse ce vendredi les 73 000 signatures.

LES MACHINES À VOTER NE SONT PAS "UNE ATTEINTE GRAVE À LA LIBERTÉ FONDAMENTALE"

A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les opposants à l'utilisation d'ordinateurs de vote pour l'élection présidentielle qui avaient été déboutés, jeudi, de leur demande d'interdiction de ces machines, ont annoncé avoir déposé une "requête en cassation" devant le Conseil d'Etat.

Le Conseil d'Etat, joint par l'AFP, a confirmé avoir reçu ce pourvoi. Il va faire l'objet d'une instruction et ne sera "pas jugé tout de suite", comme dans le cas d'un référé-liberté. Selon les requérants, la plus haute juridiction administrative devrait rendre son avis "sous quinze jours".

Selon Nicolas Barcet, animateur du site Internet betapolitique.fr opposé aux machines à voter, et Laurent Pieuchot, conseiller municipal PS d'Issy-les-Moulineaux, les ordinateurs de vote d'Issy "ne sont pas conformes à l'agrément du ministère [de l'intérieur] et utilisent plusieurs clefs au lieu de deux".

Jeudi, le tribunal administratif de Versailles, sans s'exprimer sur la conformité des machines utilisées à l'article L57-1 du code électoral, avait estimé qu'"à la supposer établie", leur non-conformité "ne permet pas, à elle seule, de caractériser une atteinte grave à la liberté fondamentale que constitue l'exercice du droit de suffrage".

Par ailleurs, Alain Mathioudakis, représentant à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de la candidate des Verts Dominique Voynet, a annoncé dans un communiqué avoir adressé vendredi un courrier au préfet pour demander un "moratoire" sur l'utilisation des machines. Il a assuré qu'il agissait également au nom de trois autres candidats, Ségolène Royal, Marie-George Buffet et José Bové.

Environ 1,5 million d'électeurs (sur 44,5 millions d'inscrits) utiliseront des ordinateurs de vote dimanche dans 82 communes de plus de 3 500 habitants. 

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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