« Sarkozy est une sorte de Giuliani français »
Le comparer à Rudolf Giuliani n'est pas très flatteur... quand on connaît vraiment le personnage...
« Sarkozy est une sorte de Giuliani français »
par Isabelle Lesniak
La presse américaine semble juger le Sarkozy élu mieux qu'elle n'estimait le Sarkozy candidat. Elle lui reconnaît une réelle volonté de réforme mais attend de juger sur pièces...
« Le Rudy français » : pour mieux traduire le style Sarkozy à ses lecteurs, la presse américaine a rapidement trouvé une comparaison-choc. « Sarkozy est une sorte de Giuliani français », expose notamment le tabloïd le New York Post dans une longue description de ce qui rapproche l'ex-« Premier flic de France » et l'ancien maire de New York : une volonté commune d'en finir avec une situation passablement dégradée; un profil décalé et un discours de terrain éloigné des grandes phrases des élites; une même croyance dans la responsabilité personnelle et une même foi dans le travail…
Les journaux et télévisions américains qui ont, surtout depuis le débat de mercredi, largement couvert le scrutin français, insistent surtout sur la force de caractère de celui dont ils doutaient de la carrure ces dernières semaines. « Combatif et charismatique » (selon le Chicago Tribune), « carré et sans compromis » (pour le magazine économique Forbes), « passionné et pugnace, rempli d'une énergie nerveuse » (dixit le New York Times), Sarkozy est un « derviche tourneur dont les idées suscitent à la fois espoir et crainte ». « Il est l'une des personnalités les plus polarisantes à s'installer à l'Elysée depuis la fin de la guerre », avertit aussi le quotidien new-yorkais.
Sarko réformera-t-il aussi brutalement la France que Giuliani a « nettoyé » New York ? La presse lui en prête la ferme intention à défaut des moyens. « Le peuple français l'a clairement mandaté pour réformer la société », juge la chaîne MSNBC. «Son élection marque un virage à droite et pourrait annoncer une transition majeure de la société française », poursuit le Washington Post qui souligne que le programme libéral de Sarkozy est « un acquis » aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne mais a longtemps été « évité » par la classe politiques française.
Mais attention : il ne sera pas aisé de « redresser une nation qui a tant perdu confiance en elle », prévient le conservateur Forbes, qui se plaît à décrire une France « paralysée par sa peur de la mondialisation, amère quant à la domination américaine et pétrie de tensions sociales ». « Sarkozy doit s'attendre à bien des résistances alors qu' il veut faire travailler les Français plus et permettre aux entreprises d'embaucher et de licencier plus facilement », résume l'hebdomadaire Time. « La pilule sera amère », conclut le Minneapolis Star. « Les Français vont devoir retrousser leurs manches s'ils veulent se transformer en véritables acteurs de la mondialisation ».
Sources 18 H com
Posté par Adriana Evangelizt