PORTRAIT DE DOMINIQUE DE VILLEPIN
UNE EQUIPE RESSERREE AUTOUR DE DOMINIQUE DE VILLEPIN
Le fils préféré. Dominique de Villepin doit désormais incarner le sursaut de la dernière partie du quinquennat de Jacques Chirac. Cela faisait des mois que le ministre de l’Intérieur rêvait de relever le défi. Lui qui n’a jamais eu à affronter la sanction des urnes, se retrouve aujourd’hui à la tête de l’exécutif. Chargé de la mise en oeuvre de l'"impulsion nouvelle et forte" promise par le chef de l'Etat pour l'après-référendum, Dominique de Villepin, 51 ans, va tenter de réconcilier "deux France", de trouver des réponses à la coupure confirmée entre les Français et la classe politique, sur fond de malaise social et d'inquiétudes croissantes sur la situation économique. L'osmose est réelle entre le chef de l'Etat et son ancien secrétaire général de 1995 à 2002, que vingt ans séparent. En 2000, un Jacques Chirac paternel et admiratif estimait à propos de Dominique de Villepin qu'il était "très rare de rencontrer un homme qui, comme lui, soit à la fois un poète et un très bon capitaine d'escadron de commando". Il saluait aussi "une loyauté en béton". Des proches du président soulignent que Jacques Chirac n'ignore rien des faiblesses de son hussard trop prompt à s'enflammer. Les détracteurs de Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy en tête, rappellent que ce diplomate énarque n'a jamais été élu. Ils évoquent le mot d'Alain Juppé, qui aurait dit que son ancien collaborateur au Quai d'Orsay ferait "un bon Premier ministre en temps de guerre". Il semble pourtant loin le temps où Bernadette Chirac qualifiait Dominique de Villepin de "Néron" pour son rôle -exagéré - dans la dissolution de 1997.
Sa carrière politique. Après des années dans l'ombre, Dominique de Villepin a émergé au grand jour en 2002, à la faveur de la réélection de M. Chirac, qui le charge alors de diriger le ministère des Affaires étrangères. En mars 2003, en pleine crise irakienne, il avait défendu avec fougue devant l'ONU les choix de la France et de Jacques Chirac, fermement opposé à la guerre américaine en Irak. Né le 14 novembre 1953 à Rabat (Maroc), M. de Villepin a passé sa jeunesse à l'étranger (Amérique latine, Etats-Unis, Italie) avant de faire ses études à Paris. Licencié en lettres et en droit, il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques et de l'Ecole nationale d'administration, l'ENA (1978-80), vivier des élites françaises. Il effectue ensuite son service militaire dans la Marine comme officier sur le porte-avions Clemenceau, puis entre au ministère des Affaires étrangères. Conseiller pour le Moyen-Orient de 1984 à 1987, il dirige jusqu'en 1989 le service de presse et d'information de l'ambassade de France à Washington. Après son passage aux Affaires étrangères, il dirigeait le ministre de l’Intérieur depuis un an. Plus discret que son prédécesseur Nicolas Sarkozy, il poursuivait une politique très sécuritaire avec un renforcement des mesures contre l’immigration clandestine.
Ses héros et inspirations politiques. Quand un étudiant de l'Ecole supérieure de commerce de Paris lui demande de citer trois "modèles", Dominique de Villepin va puiser dans ses légendes: le comte de Labédoyère, fusillé en 1815 à 29 ans, pour avoir rallié Napoléon pendant les Cent-Jours, et deux poètes, le surréaliste Jean-Pierre Duprey, suicidé au même âge, et Roger Bernard, un compagnon de maquis de René Char fusillé par les Allemands. Marié et père de trois enfants, ce passionné de sport, d'histoire et de littérature est aussi un écrivain. Il a publié des recueils de poésie, un ouvrage sur l'épopée napoléonienne et plusieurs essais. "Les Cent-Jours" relate les derniers instants de l'épopée napoléonienne. "Le requin et la mouette" est un éloge de la réconciliation des contraires dans un monde 'de rupture' menacé par le choc des civilisations. "L'homme européen", écrit avec Jorge Semprun, est un vigoureux plaidoyer pour l'Europe.
Source : RADIO FRANCE
Posté par Adriana Evangelizt