BUDGET OPTIMISTE MAIS...
Alors certes, certes Dominique de Villepin prend de bonnes initiatives, essaie de contenter les français dans ses nouvelles mesures mais d'un autre côté, Sarkozy prend, lui, ses aises et heurte par ses diktats. Que doit-on penser ? Sarkozy fait bien partie du gouvernement et ON le laisse faire même lorsqu'il "dérape". Ne peut-on pas se poser quelques questions et croire que Jacques Chirac et Dominique de Villepin sont d'accord pour le laisser faire ? Nous n'écartons certes pas le côté "stratégique" pour que le Nettoyeur s'enfonce mais en attendant, c'est le Peuple qui trinque. Il nous semble que le chef de l'Etat devrait remettre à sa place le Ministre de l'Intérieur lorsqu'il dépasse les bornes. Il prend plus d'initiatives que Chirac et elles sont mauvaises. Très mauvaises pour notre Liberté et notre Démocratie. Comme le dit si bien Patrice Biancone, il fait comme s'il était déjà Président. C'est intolérable. Et cela noircit quelque peu, l'image de Dominique de Villepin... il est quand même Premier Ministre et il peut mettre des limites au dictateur en puissance qui effraie davantage qu'il ne nous incite à rigoler... et nous pesons nos mots !
BUDGET OPTIMISTE
par Jean-Marcel Bouguereau,
rédacteur en chef
au Nouvel Observateur
et éditorialiste
à la République des Pyrénées,
pour laquelle a été
rédigé cet article
« LES PREVISIONS SONT DIFFICILES, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir », disait en 1993 Jacques Chirac. Une phrase qu’aurait dû méditer Thierry Breton en présentant hier son projet de budget, construit sur une hypothèse de croissance de 2,25%. Un chiffre bien optimiste aux yeux de la plupart des économistes, étant donné la mollesse des indicateurs de conjoncture. Coincé entre ces données peu optimistes et les exigences du pacte de stabilité, Dominique de Villepin disposera que d’une faible marge de manœuvre. A cela s’ajoute pour le premier ministre diverses avanies dont le rappel à l’ordre du ministre de la Justice par le conseil constitutionnel. Le Garde des Sceaux devrait donner l’exemple du respect de la Constitution, or il la bafoue en prônant ouvertement ce qu’il nomme le « risque d’inconstitutionnalité » et en faisant un chantage auprès des députés qui seraient tentés de faire un recours. C’est une première dans l’histoire de la république. D’ordinaire, il y a une sorte de division du travail entre le ministre de l’intérieur, porté par sa fonction, voire par sa nature, à jouer les cow-boys et le Garde des Sceaux qui joue le modérateur et le gardien de la loi.
Or là, on a le sentiment que dans sa surenchère, Sarkozy a entraîné Pascal Clément, de crainte de ne pas en faire assez. Son prédécesseur, Dominique Perben, désormais aux transports, s’est montré plus timoré face aux grévistes de la SNCM. Son pas de deux à propos du maintien d’une participation de l’état dans la SNCM a obligé le premier ministre a monter lui-même au créneau, laissant le sentiment que le dossier n’était « pas clos », alors qu’on avait cru comprendre que la privatisation de la compagnie était déjà dans les tuyaux. Et l’on apprend ainsi qu’il y avait un troisième repreneur que préféraient certains acteurs locaux du conflit. Qui plus est un groupe industriel, capable, peut-être, de mettre enfin en valeur le patrimoine de la société et non un fonds d’investissement comme Butler, dont le but est plus sûrement de faire des profits à court terme. Selon Bernard Thibault, à sa sortie de Matignon, « le gouvernement, manifestement, continue de réfléchir ». Il serait temps. J.-M. B.
Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR
Posté par Adriana Evangelizt
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