SNCM : SARKOZY SE DEMARQUE DE VILLEPIN

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Sarkozy se démarque de Villepin sur la SNCM

par Emmanuel Georges-Picot

Nicolas Sarkozy se démarque de Dominique de Villepin sur le dossier de la SNCM. Le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP a proposé lundi de relever la participation des salariés dans l'entreprise pour leur permettre de disposer d'une minorité de blocage de 33% avec l'Etat.


"Chacun sait bien qu'il y a des seuils de minorité, je pense aux 33%", a-t-il expliqué sur RTL. L'ancien ministre de l'Economie a évoqué la possibilité d'une augmentation de la part du capital réservée aux salariés -qui est de 5% dans la dernière proposition du gouvernement- "pour obtenir, entre l'Etat et les salariés, une minorité qui garantirait les intérêts des uns et des autres".


Nicolas Sarkozy, qui a critiqué la gestion du conflit de la SNCM par Dominique de Villepin lors de son voyage à La Réunion en fin de semaine dernière, a affirmé qu'il n'avait "n'a jamais cru possible de passer du 100% Etat au 100% privé".


En matière de "changement de statut en France, la progressivité de la démarche est une chose comprise des uns et des autres", a-t-il dit, en citant l'exemple d'EDF. Le gouvernement a annoncé lundi dernier la privatisation à 100% de la SNCM, avant de faire marche arrière le lendemain devant l'opposition syndicale.


Nicolas Sarkozy a cependant affirmé qu'il n'était "pas question" de remonter la participation de l'Etat au capital de la SNCM à "50 ou 51%", comme le réclament les syndicats, car cela mettrait la France "en contradiction" avec la réglemention européenne.


Le plan de sauvetage présenté jeudi dernier par Dominique de Villepin, et rejeté par les syndicats, prévoit le maintien d'une participation minoritaire de 25% de l'Etat dans le capital de la SNCM, dans lequel deux groupes privés feraient leur entrée, le fonds d'investissement Butler Capital Partners à hauteur de 40% et la société Connex, filiale transport public du groupe Veolia (30%). Les salariés se verraient proposer 5% du capital. La proposition de Nicolas Sarkozy reviendrait à relever cette participation à un peu plus de 8%.


Malgré les protestations violentes en Corse et à Marseille, Matignon refuse de revoir son plan de sauvetage. A la demande de Dominique de Villepin, les ministres Thierry Breton (Economie) et Dominique Perben (Transports) se sont rendus lundi à Marseille pour expliquer aux salariés qu'il n'était pas question pour l'Etat d'aller au-delà de 25%.


Le gouvernement assure que toute autre solution se heurterait à un refus de la Commission européenne, qui n'a accepté en 2003 le dernier plan de recapitalisation (69 millions d'euros) de la compagnie maritime qu'à condition qu'aucune nouvelle aide ne soit versée avant dix ans.


Nicolas Sarkozy a envoyé lundi une autre pique à Dominique de Villepin en revendiquant la paternité de l'assaut contre le "Pascal-Paoli", cargo mixte de la SNCM détourné mercredi dernier sur Bastia par des militants du Syndicat des travailleurs corses (STC).


Le ministre de l'Intérieur a dit avoir "envoyé le GIGN et sans une goutte de sang, les fauteurs ont été arrêtés et le bateau rendu à Toulon". Matignon avait pourtant fait savoir mercredi dernier que Dominique de Villepin avait ordonné l'opération.


En renouvelant ses critiques sur la gestion du dossier SNCM par Matignon, Nicolas Sarkozy s'efforce d'exploiter le premier faux pas de son rival, alors que Dominique de Villepin, confronté mardi à la première journée nationale d'action contre la politique de son gouvernement, traverse une passe difficile.


A gauche, on ne se privait pas lundi de dénoncer "l'amateurisme" dont a fait preuve le gouvernement. "Ce dossier, depuis le début, est mal géré et à ce jour rien n'est réglé", a remarqué la porte-parole du PS Annick Lepetit.

Sources :  NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

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