JACQUES CHIRAC TRES EXPLICITE SUR LES AMBITIEUX
Et oui, comme on peut le lire dans cet article de Libé, les choses se précisent... quant au combat que sont sensés se livrer DDV et Sarko, il nous semble que le plus belliqueux n'est pas le Premier Ministre. Et qu'il a eu même beaucoup de patience avec tout ce qu'il a subi comme piques en public. L'autre point qui nous semble important c'est la sortie "anticipée" de Sarko du gouvernement pour se consacrer à sa campagne présidentielle... nous n'aurons qu'une phrase : Qu'il sorte, ça nous fera des vacances.
Lors des voeux du gouvernement, le Président refuse une bataille anticipée pour 2007.
Chirac ramène les impatients au terminus des ambitieux
par Antoine Gural
Du calme les ambitieux pour 2007. Jacques Chirac l'a dit de manière solennelle, hier matin à l'Elysée, aux membres du gouvernement venus lui présenter leurs voeux. Un rappel à l'ordre alors que le combat total que se livrent en coulisses Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy s'amplifie de jour en jour. En visant tout particulièrement son intenable ministre de l'Intérieur, le chef de l'Etat a donc mis les pieds dans le plat dans un style direct : «Les échéances viendront à leur heure. L'expression des ambitions, qui sont parfaitement légitimes, doit venir elle aussi à son heure.» Et de compléter son recadrage par cette mise en garde : «Aujourd'hui, notre honneur, notre exigence, c'est de redoubler d'efforts au service du pays. C'est d'être solidaires et rassemblés dans l'action. Nos concitoyens attendent cela de nous : gouverner, agir, répondre à leurs difficultés et à leurs aspirations, et de le faire dans la cohésion et l'unité.»
Première fois. En évoquant ainsi pour la première fois la lutte ouverte pour sa succession, Jacques Chirac semble de fait s'exclure du jeu présidentiel pour 2007. Mais, en contrepartie, il prévient son gouvernement qu'il ne tolérera pas d'être un Président spectateur d'une bataille de pouvoir anticipée paralysant l'action de sa dernière année de plein exercice.
Conscient que le temps lui est désormais compté dans son palais et qu'il serait bienvenu de pouvoir afficher quelques résultats en fin de mandat, le président de la République a également réclamé «l'approfondissement, mais aussi l'accélération de l'action en 2006». Signe qu'il pense d'ores et déjà à préparer son bilan de sortie, il a évoqué les «progrès» de ses «trois chantiers» prioritaires de début de quinquennat (sécurité routière, lutte contre le cancer, aide aux handicapés), en demandant à ses ministres «de redoubler d'efforts».
Jacques Chirac, qui a vu la dette publique exploser sous son règne, aimerait aussi rester comme le Président qui aura mis en place les outils pour la contenir. Il a donc insisté pour que l'Etat retrouve «des marges de manoeuvre» financières et en finisse avec le «cercle vicieux de la dette». Il a confirmé la création d'un «conseil d'orientation des finances publiques».
Bronzage. Pour les membres du gouvernement, cette première séance de voeux à l'Elysée est traditionnellement l'occasion d'un concours de bronzage hivernal (vainqueur hier, Nicolas Sarkozy, de retour de l'île Maurice), tout en se poussant du coude pour les photographes à l'arrivée dans la cour de l'Elysée (Nicolas Sarkozy, en tête de cortège, à nouveau champion).
Mais, hier, Dominique de Villepin s'est amusé à tester les nerfs de son collègue de l'Intérieur. En présentant les voeux de son équipe, le Premier ministre a insisté sur le devoir de «fidélité» des ministres à l'égard de Jacques Chirac. «Une fidélité personnelle, celle du chef de gouvernement et de l'ensemble des ministres à votre personne, et nous en ressentons une grande fierté», a dit Villepin au Président. Mais aussi une «fidélité institutionnelle, dans l'esprit et dans la lettre de la Constitution de la Ve République [...] Nous procédons tous de votre décision et de votre autorité». Là encore, la pique était destinée à Sarkozy, dont l'éventuelle sortie anticipée du gouvernement pour se consacrer à sa campagne présidentielle alimente toutes les conversations à droite.
Hier, Chirac et Villepin lui ont par avance signifié que s'il envisageait de jouer davantage les trublions au sein du gouvernement, la porte était déjà ouverte.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt