L'EGALITE DES CHANCES EN QUESTION

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Des associations dénoncent le texte

par Catherine COROLLER

«L'objet est rassembleur : qui peut être contre l'égalité des chances ?» ironise Jean-Paul Dubois, de la Ligue des droits de l'homme. Mouloud Aounit, du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) parle lui d'«affichage positif». Hier, les responsables de ces associations se sont publiquement opposés au projet de loi pour l'égalité des chances qualifié par Laurent Giovannoni, de la Cimade (service oecuménique d'entraide), de «vaste fourre-tout». A ce refus s'associent les salariés des trois établissements visés par ce texte (Fasild, Délégation interministérielle à la ville et Agence nationale de lutte contre l'illettrisme), puisqu'ils seront regroupés au sein de la future Agence nationale pour la cohésion sociale. Jusque-là, le Fasild (Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations) pratiquait le paritarisme et les associations étaient associées à sa gestion. La nouvelle agence étant placée sous la houlette du ministère de l'Intérieur, les personnels craignent que le dossier soit piloté selon une logique plus répressive.

Sources : LIBERATION

 

Au bazar de "l'égalité des chances"

par Muriel GREMILLET


Apprentissage, zones franches... la réponse législative à la crise des banlieues brasse large.

C'est la réponse du gouvernement aux troubles qui ont touché certaines banlieues en novembre. Le projet de loi «égalité des chances» est présenté ce matin au Conseil des ministres. Un texte qui reprend les annonces faites par le Premier ministre, Dominique de Villepin, à l'issue de la crise. Et qui brasse large : il s'attache à la création de l'apprentissage junior dès 14 ans, pose la création d'une agence nationale pour la cohésion sociale et va jusqu'à prôner l'instauration d'un «contrat de responsabilité parentale», assorti d'une éventuelle mise sous tutelle des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire.

Un texte assez foutraque qu'ont déjà dénoncé de nombreuses associations (lire ci-contre). En effet, quel rapport y a-t-il entre l'accompagnement des parents d'enfants ayant des difficultés sociales et la création de 15 nouvelles zones franches urbaines ouvertes aux entreprises de plus de 50 salariés ? «L'inégalité, répond Philippe Bas, le ministre délégué à la Famille. La première inégalité sociale, c'est d'avoir des parents incapables d'assurer votre développement physique, intellectuel...» Du coup, le troisième pilier du plan de cohésion sociale, après l'emploi et le logement, fixe un certain nombre de cadres légaux pour des mesures déjà très critiquées, comme l'ouverture de l'apprentissage dès 14 ans.

Du point de vue de l'emploi, le texte prévoit aussi d'ouvrir plus largement le dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise (Seje) aux jeunes issus de zones urbaines sensibles, histoire d'y faire baisser un taux de chômage qui concerne 36 % des garçons et 40 % des filles de moins de 25 ans. Fin janvier-début février, le gouvernement devrait décider la création de 15 zones franches urbaines et l'extension d'un certain nombre de celles existant déjà. Mais la Commission européenne doit encore donner son aval au dispositif qui pourrait bénéficier aux entreprises comptant jusqu'à 250 salariés, contre 50 aujourd'hui. En contrepartie d'allégements de charges, ces entreprises doivent s'engager à compter au moins 30 % de salariés issus des zones sensibles dans leurs effectifs.

Au-delà des mesures qui doivent permettre d'attaquer de front les discriminations ­ tel le CV anonyme ­ et le chômage des jeunes, la loi entérine aussi la création d'une «agence de cohésion sociale». Défendu par Jean-Louis Borloo, ce concept vise à encourager «des missions plus coordonnées et des actions plus ciblées». Difficile pourtant de savoir aujourd'hui comment cette nouvelle agence va trouver sa place au milieu de structures existantes, comme le Fasild (Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations), la DIV (Délégation interministérielle à la ville) ou l'ANLCI (Agence nationale de lutte contre l'illettrisme). Le ministre a réfuté toute idée de «fusion des structures».

Enfin, le texte prévoit la création de six postes de préfet «à l'égalité des chances», doit trois seront affectés à l'Ile-de-France. Ils seront chargés de la coordination des différentes politiques, notamment de la vérification de l'affectation des crédits. Vu la complexité des textes et l'empilement des mesures, il n'est pas sûr que la nomination de six fonctionnaires soit suffisante.

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans PRIVATISATION

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