Villepin, l'ami de Berlin
On voit déjà la diplomatie française, on parle de tout justement sauf des sujets qui fâchent, à savoir la Constitution Européenne. On comprend bien qu'il ne peut pas faire autrement mais en attendant, ce n'est pas en taisant les sujets de discorde que la France pourra les faire avancer. Lorsque DDV dit que la France n'a pas dit NON à l'Europe, il convient bien d'expliquer que nous avons dit NON à la Constitution. Que les choses soient claires. Le texte en l'état, n'est qu'un texte qui prône le libéralisme en se foutant pas mal du droit des peuples. Et ceci est inadmissible. La preuve en est que le principal sujet abordé est encore et toujours la "sécurité". Il est totalement dans l'axe de Sarkozy. La sécurité et la grippe aviaire. Cette maladie dont on nous fait tout un randam n'est qu'un écran de fumée pour camoufler ce qui se prépare à l'horizon, à savoir que les USA vont attaquer l'Iran et sûr, on aura besoin des masques car cela va entériner une guerre mondiale...
Villepin, l'ami qui s'accroche à Berlin
par Odile BENYAHIA-KOUIDER
En visite, il déverse un flot de propositions pour consolider le duo franco-allemand.
Dominique de Villepin se cramponne au couple franco-allemand. Dans une Europe à «l'horizon troublé», Paris et Berlin doivent être «au coeur d'une véritable Europe des projets», a lancé hier le Premier ministre, invité à prononcer un discours à l'université Humboldt de Berlin sur les perspectives de l'Europe. Affichant sa volonté de renouer avec le «pragmatisme» des fondateurs de l'Union, il s'est gardé de tout commentaire sur l'avenir de la Constitution européenne, estimant simplement que les Vingt-Cinq devaient pousser leur réflexion le plus loin possible en respectant les «aspirations» des peuples.
Après le non français au référendum, il a vanté les vertus de l'«insatisfaction créatrice». «La France n'a pas dit non à l'Europe, a-t-il assuré. Elle a dit non à une Europe dont elle ne comprenait plus la vocation et où elle ne savait plus imaginer ni son rôle ni sa place.» Villepin a par ailleurs assuré «comprendre Angela Merkel, qui ne souhaite pas renoncer à un traité que le Bundestag et le Bundesrat ont ratifié». Il a souligné les exigences sociales des Français, attachés à leur service public et partisans d'un «modèle économique équilibré». Ces explications visent à rassurer les Allemands sur les intentions de la France, au moment où de nombreux pays, notamment les Etats-Unis, ont exprimé le souhait de voir la chancelière Angela Merkel prendre les rênes d'une Europe en déshérence. «La France a tout à craindre d'une intensification des relations germano-américaines qui la placerait en position de second rôle», commente un diplomate.
Villepin a insisté hier sur l'«esprit de communauté» franco-allemand. Il a esquissé plusieurs pistes pour avancer de façon «tangible». Dans le domaine de la sécurité, la France et l'Allemagne pourraient être les premières à créer une véritable «police franco-allemande des frontières».
Pour le développement des échanges universitaires, le Premier ministre préconise le doublement des bourses d'échange Erasmus. En matière économique, il a insisté sur la nécessité que la France et l'Allemagne redeviennent les moteurs économiques de l'Europe en intensifiant la concertation. Il espère des «décisions concrètes» pour l'harmonisation rapide de l'impôt sur les sociétés.
En novembre 2003, le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin était nettement plus audacieux : il avait fait sensation en évoquant son projet d'union franco-allemande qui devait permettre la fusion des politiques des deux pays dans certains domaines. Berlin n'avait pas jugé utile de donner suite. Hier, Angela Merkel a accueilli avec politesse ce flot de propositions françaises. Les détails seront discutés lors du prochain Conseil des ministres franco-allemand qui se tiendra le 14 mars à Berlin. En attendant, la chancelière aura rencontré Jacques Chirac lundi à Versailles. Le président français veut surtout obtenir de l'Allemagne qu'elle lui permette de tenir sa vieille promesse de campagne électorale : une baisse à 5,5 % de la TVA dans la restauration. Il sera donc, comme son Premier ministre, on ne peut plus «pragmatique».
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt