10 mai : Commémoration de l'esclavage
De toute façon, pour dire notre avis personnel, on assiste à une surenchère de lois et de commémorations dont nous savons très bien où elle prend sa source. Les orchestreurs communautaires peuvent se féliciter. La France est le seul pays civilisé -avec les Etats-Unis- où l'Histoire se trouve muselée sous prétexte que l'on ne peut plus dire ce que l'on pense de notre passé. Et quand on parle d'auto-flagellation, il nous semble encore que ce sont plutôt certains qui nous flagellent en nous rappelant la triste époque de l'Occupation où les victimes sont toujours les mêmes. En tant que petits-fils de résistants dont certains de nos grands-parents ont été déportés, on l'a un peu amère. Et quoiqu'il en soit, à quoi bon nous rappeler des choses pour laquelle nous ne sommes pour rien. Quand on voit tous les sites qui revendiquent ouvertement leur racisme notamment envers les musulmans, il nous vient à l'esprit que toutes ces lois et ces commémorations n'éradiqueront jamais ce fléau. On on aime tous les humains quelque soit leur religion ou la couleur de leur peau, on est alors Universaliste mais le grand malheur de notre siècle c'est que la xénophobie est une tare bien présente chez les esprits sectaires ou fermés à une intelligence supérieure. Ils suivent aveuglément un courant ou un mouvement et se laissent aller à la haine de l'autre plutôt que d'essayer de le comprendre. Facile.
L'abolition de l'esclavage commémorée le 10 mai
par Philippe Goulliaud
Depuis presque un an, le gouvernement cherchait une date consensuelle pour organiser une Journée nationale de commémoration.
ASSUMER l'histoire, sans pour autant «s'autoflageller». Hier, Jacques Chirac a choisi la voie de l'apaisement, sans tomber dans la repentance. «Dans l'histoire de l'humanité, l'esclavage est une blessure. Une tragédie dont tous les continents ont été meurtris», a déclaré le président de la République devant des ministres, des responsables associatifs, les écrivains Maryse Condé, Edouard Glissant et Daniel Picouly, les parlementaires d'outre-mer et des lycéens de Bordeaux, de La Courneuve et de Châteaubriant ayant travaillé sur l'esclavage.
«La grandeur d'un pays, c'est d'assumer, d'assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi sa part d'ombre. Notre histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu'elle a été», a dit le chef de l'Etat.
Les émeutes dans les banlieues et la polémique autour de l'amendement proclamant «le rôle positif» de la colonisation française ont mis en évidence l'extrême sensibilité des «domiens» aux questions de mémoire. Au point que Nicolas Sarkozy avait dû annuler, en décembre, sa visite aux Antilles. Pour Jacques Chirac, qui entretient depuis toujours des relations d'affection avec l'outre-mer, il était urgent de ne pas laisser le climat se pourrir davantage.
Adoptée le 10 mai 2001, la loi Taubira faisant de l'esclavage un crime contre l'humanité, attendait toujours une concrétisation. Alors ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin avait confié à la Guadeloupéenne Maryse Condé la présidence d'un comité pour la mémoire de l'esclavage, chargé de proposer une date de commémoration nationale. Car l'événement est célébré à des dates différentes dans les quatre départements d'outre-mer. D'autres proposaient la date du 23 mai, jour d'une manifestation de fils d'esclaves en 1998.
Anniversaire de la loi Taubira de 2001
Pour mettre fin à ce débat, le comité a proposé en avril dernier à Jean-Pierre Raffarin le 10 mai, jour de l'adoption de la loi Taubira. Mais en pleine campagne référendaire, l'ex-premier ministre a convaincu Jacques Chirac que cette date, coïncidant avec l'anniversaire de l'élection de François Mitterrand, risquait de troubler les électeurs de droite. Du coup, la décision a été bloquée, au grand dam de Brigitte Girardin.
Hier, Jacques Chirac a solennellement entériné la proposition du comité. Dès cette année, le 10 mai sera donc Journée nationale de commémoration de l'esclavage. Le chef de l'Etat l'a reconnu, «aucune date ne saurait concilier tous les points de vue». «Mais ce qui compte, avant tout, c'est que cette journée existe», a-t-il dit, en précisant qu'elle ne se substituerait pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d'outre-mer.
«Le racisme, c'est la pire des déviations humaines»
Il a confié à Edouard Glissant la présidence d'«une mission de préfiguration d'un Centre national consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions», qui serait «un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public». Il a également souhaité que l'esclavage trouve «sa juste place dans les programmes de l'Education nationale, à l'école primaire, au collège, au lycée».
A l'issue de son discours, le président s'est attardé avec les lycéens, qu'il a invités à «poursuivre le travail engagé». «Vous avez la chance qu'on vous ait donné un peu d'information : ne laissez pas la petite graine s'étioler, faites la fructifier et, où que vous soyez, continuez à transmettre ce que vous savez !», a-t-il dit aux jeunes qui l'entouraient. «Car, derrière l'esclavage et sa justification, il y a une pensée raciste qui est dangereuse et qui réapparaît toujours. Le racisme, c'est la pire des déviations humaines.»
Sources : LE FIGARO
Posté par Adriana Evangelizt