Dray : "La France est une cocotte-minute au bord de l'explosion"

Publié le 14 juin 2008 par Adriana EVANGELIZT

Il est sûr que lorsque l'on entend dire que tous les Français doivent faire des efforts alors qu'en Haut Lieu on jette l'argent par les fenêtres à tel point que les dépenses de l'Elysée ont augmenté de 2,5 millions d'euros ce qui représente 1 637 500 000 de centimes, excusez-nous du peu mais il y a quelque chose qui cloche. A ce régime-là -si l'on puit dire- à combien se montera la dette sous la présidence de Sarkozy. Ah il peut supprimer les "frais de bouche" et le vin contrairement à Dati qui elle ne supprime rien du tout ! Dati qui a demandé une rallonge de 100 000 euros en 2007 -une paille !- et qui en Mars 2008 avait déjà épuisé les deux tiers de son crédit annuel. Combien faut-il à un ouvrier pour gagner ne serait-ce que la rallonge soit 655 000 francs ? Si encore elle les méritait, avons-nous envie d'ajouter. Mais pour nous, ce n'est pas le cas. C'est beaucoup d'argent pour quelqu'un qui finalement est loin de mériter ce salaire. D'autant que, comme l'a dit Philippe Bilger, avocat général près de la Cour d'appel de Paris : "Rachida Dati n'a pas été choisie par le Président pour sa compétence". Certes, il y aurait beaucoup à dire sur le sujet Dati de ce côté-là quant à sa relation avec Sarkozy mais on s'abstiendra. Ce qui nous importe, c'est tout ce gaspillage de l'argent du contribuable qui, lui, se serre la ceinture pendant que ceux -qui sont censés nous gouverner- se vautrent dans le luxe sans états d'âme. Alors oui, la colère gronde. Mais où va-t-on là ? Croient-ils, ces profiteurs, que cela va durer indéfiniment ? Croyez-vous que les Français sont tous sourds, aveugles et pas conscients de ces dérives ? De surcroît, lorsqu'on lit le communiqué de Dosière L'Elysée manque de transparence, une réalité s'impose, rien n'est clair. Toujours la tromperie et la duperie. Mais avec le grand cachottier Sarkozy devait-on s'attendre à autre chose ? Parce que finalement, il sait très bien ce qui ne plaît pas aux Français, mais il le fait quand même. Et ce qu'ils en pensent, il n'en a rien à faire. Il le dit lui-même. Cependant, il faut bien se dire aussi que ce qui se passe en France se passe dans tous les pays. Alors l'explosion ne sera pas que française, elle sera bientôt planétaire. Et elle représente un danger pour les élites comme l'avait souligné Brzezinski en 2006. Nous en avons déjà parlé sur un autre blog. Il ne faut pas oublier que Brzezinski est un peu le Machiavel des grands de ce monde, notamment aux Etats-Unis. Il nomme cela le réveil politique mondial et dit : «L'Amérique a besoin de regarder en face une nouvelle réalité mondiale d'importance capitale : le fait que la population du monde entier connaît un réveil politique sans précédent dans son ampleur et son intensité et qui a pour résultat que la politique du populisme est en train de transformer la politique du pouvoir» «Il n'est pas exagéré de dire qu'à présent, au 21e siècle, la population de la plus grande partie du monde developpé se trouve dans un état d'agitation politique et que dans beaucoup d'endroits elle est en effervescence. C'est une population au plus haut point consciente de l'injustice sociale et ce, à un degré jamais vu jusqu'à présent, et qui garde souvent rancune du manque de dignité politique qu'elle éprouve. Ces énergies dépassent les frontières nationales et sont un défi tant pour les Etats que pour la hiérarchie mondiale existants et au sommet de laquelle est toujours perchée l'Amérique..»

Il souligne bien que c'est un défi pour la hiérarchie mondiale et ses propos se rapprochent de ceux de Rothkopf dans le Financial Times et de sa mise en garde : l’oligarchie financière doit sauver sa peau en réfrénant ses excès. « En reconnaissant qu’il y a un intérêt général auquel elle doit répondre, la superclasse financière peut échapper au sort des élites du passé. Pour réussir à le faire, elle doit éviter de donner ses explications arrogantes, du type "c’est le marché qui décide" pour expliquer les inégalités qu'elle a contribué à favoriser. » Voir l'article ICI. Et Rothkopf enfonce bien le clou en spécifiant : « La crise du crédit amplifie la réaction brutale naissante contre les abus des grandes entreprises. Les élites se font des milliards sur les marchés, que ceux-ci soient à la hausse ou à la baisse, avec le soutien du gouvernement alors que monsieur Tout-le-monde perd sa maison et se retrouve à la rue. Il y a 30 ans, les dirigeants des multinationales gagnaient 35 fois plus qu’un employé moyen, maintenant ils gagnent plus de 350 fois plus. La crise a mis en évidence les iniquités indécentes dans ce domaine. – les 1100 personnes les plus riches du monde ont presque deux fois plus de biens que l'ensemble des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres. » Il nous semble que ces deux politologues ont bien cerné le problème et mettent en garde les "grands de ce monde" de ce qui pourrait leur arriver s'ils persévèrent dans cette voie. L'ombre de Louis le seizième et des Romanoff plane encore dans la conscience collective. Or quand la masse se déchaîne, où se trouve la parade ? N'est-il pas surprenant de constater, sous prétexte de la guerre au terrorisme, l'instauration subite et très rapides des mesures sécuritaires visant à davantage contenir les Peuples. Le danger serait-il imminent ? Et tous les révoltés du monde ne seraient-ils pas des terroristes potentiels pour ces élites plus ou moins dévoyées qui aiment tant le luxe et le confort ? La question mérite réflexion.

Par Marc Vignaud (avec agence

"Nous mettons le gouvernement et le parti majoritaire en garde : la France est aujourd'hui une cocotte-minute au bord de l'explosion, et leur responsabilité sera entière s'ils persistent à conduire des politiques injustes et ne répondant pas aux besoins réels du pays." Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, n'a pas mâché ses mots, mardi matin, pour dénoncer la politique du gouvernement. Il rejoint ainsi le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui avait annoncé le 3 juin dernier, "une explosion sociale [...] à un moment ou l'autre" tant "les mécontentements s'accumulent " .

Julien Dray réagissait aux déclarations, un peu plus tôt, d'un de ses homologues de l'UMP, Frédéric Lefebvre, qui avait mis en cause "certains conservatismes" à propos de la grève dans la Fonction publique, prônant "la diète" pour l'État et affirmant que "tous les Français doivent faire des efforts".

"Six ans d'efforts des Français, mais aucune amélioration de leur pouvoir d'achat"

"Il semble que l'UMP ait décidé de devenir le chantre attitré de la pensée unique néolibérale, comme en attestent les réactions de ses responsables jour après jour", a encore attaqué Julien Dray. Selon lui, "c'est justement parce que les Français ont enduré six ans d'efforts sans voir aucune amélioration de leur pouvoir d'achat, et même au contraire une dégradation constante des services de l'État, qu'ils sont aujourd'hui littéralement à bout, et qu'il ne se passe plus une semaine sans que des mouvements de protestation ne s'organisent".

Sources : Le Point

Posté par Adriana Evangelizt