Crise financière: nouvelle journée noire sur les marchés d'Asie

Publié le par Adriana EVANGELIZT


Crise financière: nouvelle journée noire sur les marchés d'Asie


Le club de pays riches du G7 s'est déclaré prêt lundi à coopérer pour freiner l'envolée du yen, tandis que les marchés d'Asie vivaient une nouvelle débandade dans le sillage de Tokyo.

Le G7 --Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie Japon et Royaume-Uni-- s'est inquiété dans un communiqué de la "volatilité excessive du yen" et s'est déclaré prêt à "coopérer" pour rétablir le calme et la stabilité sur les marchés.

Ce bref communiqué n'a eu presque aucun effet sur le marché des changes. Après une très légère dépréciation, la devise japonaise continuait à grimper face au dollar à Tokyo en début d'après-midi.

Cette déclaration du G7 survient alors que les marchés s'interrogent sur la possibilité d'une intervention du gouvernement japonais pour tenter de calmer la hausse du yen, nuisible pour les exportations nippones. Le Japon n'est pas intervenu sur le marché depuis mars 2004.

Si le Japon est pénalisé par la crise, ce sont les économies émergentes qui s'avèrent les plus violemment frappées. Appelé à la rescousse, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé dimanche soir une aide "substantielle" à la Hongrie, quelque heures après l'octroi d'un prêt de 16,5 milliards de dollars à l'Ukraine conditionné par l'adoption d'un programme anticrise. Auparavant, le FMI avait déjà secouru l'Islande et la Géorgie.

A l'aube de cette semaine délicate, les marchés asiatiques ont replongé dans la panique lundi. Tokyo s'est effondré de 6,36% en clôture, l'indice Nikkei passant sous les 7.600 points pour la première fois en 26 ans.

Les investisseurs tokyoïtes sanctionnaient durement les titres des trois plus grandes banques du pays, Mitsubishi UFJ, Mizuho et Sumitomo Mitsui. Un article de presse a prêté à ces institutions financières l'intention de lancer des augmentations de capital massives pour relever leurs ratios de solvabilité.

Le Premier ministre japonais, Taro Aso, a dévoilé lundi un nouveau train de mesures anticrise, dont l'augmentation d'un fonds destiné à injecter des capitaux dans les banques en cas d'urgence. Le marché y est resté sourd.

La Bourse de Séoul chutait de 1,16% vers 05h55 GMT. Après un très mauvais début de journée, le marché a brièvement rebondi après l'annonce par la Banque Centrale de Corée du Sud d'une baisse surprise et record de 75 points de base de son taux directeur, à 4,25%, avant de retomber profondément dans le rouge.

En Australie, la banque centrale est intervenue lundi pour soutenir le dollar australien, qui a perdu 37% de sa valeur face au dollar américain depuis juillet. On ignore toutefois le montant de cet achat de monnaie australienne.

Vers 05H55 GMT, la Bourse de Sydney dégringolait de 3,22%, Bombay 5,31% et Bangkok 6,96%. A la mi-séance, Hong Kong perdait 4,22%, Shanghai 3,61%. Manille a terminé sur un plongeon de 12,3% et Taipei a perdu 4,65%. Les Bourses de Singapour et de Kuala Lumpur étaient fermées lundi en raison d'un jour férié.

A l'affût de tous les signes de détérioration de la conjoncture, les marchés attendent aussi une avalanche de résultats d'entreprises américaines, européennes et japonaises. Certaines risquent d'annoncer des plans d'économies, des réductions d'effectifs et des abaissements d'objectifs.

A New York, ce sera le tour d'ExxonMobil, la première capitalisation du Dow Jones, Kraft Foods ou encore Procter & Gamble. Egalement annoncés, les géants pétroliers BP et Shell à Londres. A Francfort, Lufthansa, Bayer, puis la Deutsche Bank ou encore Volkswagen. A Paris, Alcatel-Lucent, France Télécom, Michelin, L'Oréal et Pernod Ricard.

Après une révision à la baisse des perspectives de Sony vendredi, les géants japonais Panasonic, Honda, Nissan, Toshiba ou encore Hitachi publient aussi cette semaine leurs performances pour le trimestre de juillet à septembre.

Les investisseurs surveilleront de près jeudi la publication de la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, attendu en recul. Plusieurs autres indicateurs économiques-clés sont attendus d'ici vendredi aux Etats-Unis, en Europe et au Japon.

La Réserve fédérale américaine devrait encore abaisser son taux directeur mercredi, actuellement fixé à 1,5%, et le gouvernement japonais a annoncé dimanche qu'il était prêt à multiplier par cinq, jusqu'à 110 milliards de dollars, le montant à injecter dans les banques en difficulté.

En Europe, les cinq Premiers ministres des pays nordiques devaient tenir une réunion extraordinaire lundi à Helsinki consacrée à l'Islande. Le FMI avait volé vendredi au secours de ce pays ruiné par la déconfiture de son système bancaire, en lui accordant un prêt de 2,1 milliards de dollars, le premier consenti à un pays d'Europe de l'Ouest depuis 1976.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt  

Publié dans DETTE-DEFICIT-ECONOMIE

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