La France frappée par la récession et le chômage en 2009, avertit l'OCDE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 

 

La France frappée par la récession et le chômage en 2009, avertit l'OCDE

 

 

 

La France subira de plein fouet l'impact de la crise internationale l'an prochain, avec une économie en nette récession, un retour en force du chômage et une rapide dégradation du déficit et de la dette, a averti mardi l'OCDE.

D'après l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), la croissance française serait de seulement 0,9% en 2008, "les gains enregistrés au premier trimestre" ayant été annulés "dans une large mesure par une dégradation marquée de la situation durant le reste de l'année".

Selon ses prévisions, le PIB reculerait ensuite de 0,4% l'an prochain, pour se redresser nettement en 2010 (+1,5%), tout comme la moyenne des 30 pays les plus industrialisés.

Le gouvernement français table, lui, dans son projet de budget sur une croissance entre 0,2 et 0,5% en 2009 et de 2% en 2010.

"Ce repli de l'activité se répercute rapidement sur le marché du travail, puisque les pertes nettes d'emplois au second semestre 2008 devraient faire grimper le taux de chômage aux alentours de 7,5% d'ici à la fin de l'année", estime encore l'OCDE.

Le taux de chômage continuerait ainsi de grimper en flèche en 2009 (8,2% de la population active), atteignant 8,7% en 2010.

Jusqu'à présent, la remontée du chômage a surtout touché les jeunes et les intérimaires "mais elle va probablement prendre un caractère plus généralisé dans un avenir proche" et pèsera sur la consommation des ménages, principal moteur de la croissance française, prévient l'OCDE.

Autre pilier de la croissance, l'investissement des entreprises pâtira quant à lui de la "perte de confiance" et du "resserrement de l'accès au crédit" provoqués par la crise financière, ajoute l'organisation.

Selon l'Insee, le moral des industriels français a en effet chuté en novembre à son plus bas niveau depuis 15 ans, confirmant les craintes d'un fort ralentissement.

Le bâtiment devrait être l'un des secteurs les plus touchés par la crise, tous les indicateurs publiés mardi étant au rouge et risquant encore de se dégrader.

Les mises en chantier de logements sont ainsi en net recul en octobre et les ventes de logements neufs ont chuté de 44% au troisième trimestre. Du jamais vu même au début des années 90, relèvent des experts.

Autant d'éléments lourds de conséquences pour les finances publiques françaises.

Ce "repli marqué de l'activité en 2008 et 2009 devrait entamer sensiblement les recettes budgétaires", tandis que "la montée du chômage exerce des pressions à la hausse sur les dépenses sociales", analyse l'OCDE.

Le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) devrait donc passer de 2,9% du PIB cette année à 3,7% l'an prochain, puis 3,9% en 2010, bien au-delà de la limite de 3% autorisée par la Commission européenne.

Dans le même temps, la dette publique devrait dépasser 70% du PIB d'ici 2010 alors que le pacte de stabilité européen préconise 60% au plus.

L'objectif du gouvernement français est de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2010, après l'avoir laissé se creuser à 3,1% en 2009.

"Il serait préférable que les autorités maintiennent le cap sur la maîtrise des dépenses publiques et la réforme de l'administration", recommande l'OCDE, soulignant que les "marges de manoeuvre" budgétaire du gouvernement pour soutenir l'économie en temps de crise apparaissent "limitées".

Seule bonne nouvelle dans ces sombres perspectives, l'inflation, qui s'était envolée au-delà de 3% en 2008 devrait nettement ralentir dès l'an prochain, autour de 1%.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

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