Voeux de Chirac : un quasi-programme électoral pour la presse
Ah ah ! les choses se décantent. Comme nous le disions ICI, -et nous avions demandé à Vincent 75 son avis ???- nous pensons fortement que Jacques Chirac se trouve dans un cas de conscience. Il ne faut pas sous-estimer le Président, ce n'est pas un imbécile. Il voit très bien que Sarkozy a monopolisé l'UMP et qu'il est seul en lice. Il sait aussi que lui donner les rênes de la France serait une des pires catastrophes par les alliances que le Ministre de l'Intérieur nouerait au détriment du pays. Peut-il laisser faire cela ? Peut-il faire comme Ponce Pilate et s'en laver les mains ? Non, il ne peut pas. D'abord parce que c'est lui qui a hissé l'Ambitieux là où il est. Ce dernier ne s'est pas gêné pour le trahir. DDV, on le sait, dans l'immédiat est out. Mais il aura 5 ans pour se refaire une stature. Il y a bien sûr MAM qui s'y est pris fort tard pour faire campagne et dont nous ne savons pas encore si elle se présentera ou non ? Et il y a bien évidemment Royal dans l'utre camp. Mais que vont faire les Français ? Il y en a beaucoup qui pensent déjà "on sait ce qu'on a mais que nous réserve les autres ?" A notre avis, il va se présenter. Et d'ailleurs, c'est à souhaiter. Car là, ce serait vraiment le seul à pouvoir contrer Sarkozy.
Voeux de Chirac: un quasi-programme électoral pour la presse
Pour la presque totalité des éditorialistes de la presse française, les voeux de Jacques Chirac ont été l'occasion de présenter un quasi-programme sur cinq ans, programme qui "laisse peu d'espace à un certain Nicolas Sarkozy".
"Jacques Chirac nous étonnera toujours" estime François-Xavier Pietri dans la Tribune, et de pointer que ce président "usé par le pouvoir" a démarré "l'année par... un programme électoral". Pour l'éditorialiste du quotidien économique, "ce discours-programme laisse peu d'espace à un certain... Nicolas Sarkozy".
Dans Libération, Jean-Michel Thénard, lui aussi souligne l'antagonisme du président et du candidat de son camp: "Plus Sarkozy le dépeint en homme du passé, moins il est passif; plus Sarkozy veut rompre, plus il préempte l’avenir; plus Sarkozy veut effacer son bilan, plus il balise le futur. On n’échappe pas si facilement à Chirac", écrit-il.
Analyse partagée par Yves Thréard du Figaro: "Certains ne pourront s'empêcher de voir dans son attitude une façon de couper l'herbe sous le pied du ministre de l'Intérieur."
Pour Françoise Fressoz dans Les Echos, le président de la République "martèle un message: la France a besoin de bouger, pas de rompre. L'héritier rebelle entendra-t-il le message?" se demande-t-elle.
De son côté, Maurice Ulrich dans L'Humanité s'inquiète de Sarkozy dont "le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'était pas son jour. Quelques minutes en effet après le chef de l'Etat, la candidate socialiste présentait à son tour ses voeux pendant une demi-heure sous la forme d'un discours programme" ironise-t-il.
Le Républicain Lorrain va encore plus loin sous la plume de Philippe Waucampt qui estime que l'Elysée "à vider quotidiennement de sa substance le projet du président de l'UMP, semble indiquer clairement que Chirac vote Royal".
Georges Latil dans La Provence a entendu "comme un vrai discours de candidat présidentiel en somme" et s'interroge: "Jette-t-il donc là ses derniers feux, veut-il fusiller le président de l'UMP ou entretenir le suspense jusqu'en mars ?".
Quant à Jacques Camus dans La République du Centre, il juge la chose "carrément abracadabrantesque! Moins on sait si Chirac sera candidat et plus il semble avoir un programme."
Patrick Fluckiger le souligne dans L'Alsace, "A 74 ans, le chef de l'Etat n'a perdu la main ni quand il s'agit de savonner la planche de ses +amis+, ni quand il faut faire tourner la machine à promesses!".
Comme Gérard Noël de La Liberté de l'Est, les éditorialistes sont nombreux à se le demander "s'est-il projeté à cinq ans pour indiquer des pistes à celui qui, dans sa famille politique, est censé lui succéder ou bien est-ce un plaidoyer pro domo ?"
Hervé Chabaud dans L'Union rappelle que "Chirac n'est jamais aussi bon qu'en campagne électorale. Il prépare sa sortie. Ségolène, Nicolas, François et les autres doivent s'en méfier."
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt