DDV s'abstrait de toute perspective politique

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Dominique de Villepin s'abstrait de toute perspective politique


PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin a laissé entendre qu'il pourrait quitter la scène politique après les élections présidentielle et législatives en excluant de participer au gouvernement de Nicolas Sarkozy, si le candidat de l'UMP est élu, et de briguer un siège de député.

"Dans son gouvernement, certainement pas", a dit le Premier ministre sur RTL, en réponse à la question d'une auditrice qui lui demandait s'il accepterait un poste gouvernemental sous Nicolas Sarkozy.

"Je ne crois pas qu'il soit souhaitable que ceux qui se sont engagés à un moment donné continuent. Je ne crois pas vraiment que la politique, ce soit la logique du tourniquet", a-t-il souligné.

"Il ne faut pas revenir en arrière. Il faut constamment avancer dans la vie. Il y a beaucoup d'autres façons de servir ses idéaux, sa famille politique", a-t-il poursuivi. "Il faut inventer de nouvelles choses, de nouvelles façons de servir".

Le chef du gouvernement est resté flou sur ses intentions, mais il a salué les "voies originales" choisies par le Bangladais Mohammed Yunus, "le banquier des pauvres" et prix Nobel de la paix, et l'Américain Al Gore, héraut de la lutte contre le réchauffement climatique.

"J'ai envie de m'engager dans des domaines très divers, au service de la paix, de la justice, de la culture. Notre monde a besoin d'idées, d'imagination et il y a plusieurs façons de servir la planète et la France", a dit Dominique de Villepin.

Quant aux spéculations sur sa possible candidature aux élections législatives, notamment dans la circonscription de l'Eure de Jean-Louis Debré, Dominique de Villepin les a rejetées sans détour : "Ce sont des sottises".

Affirmant avec constance n'avoir à aucun moment nourri "d'ambition présidentielle", le Premier ministre a longuement justifié son statut d'"homme de mission", qui n'a jamais reçu l'onction du suffrage universel. Un reproche formulé par de nombreux députés UMP.

"C'est vrai que mon parcours est singulier. (...) Si ma vie avait été différente, j'aurais certainement souhaité me soumettre aux suffrages des Français", a-t-il expliqué.

"Il se trouve que le choix que j'ai fait, c'est celui de servir l'Etat. J'ai commencé ma carrière comme diplomate", a-t-il précisé.

VILLEPIN SALUE LA CAMPAGNE DE SARKOZY

"On ne peut pas passer six ans de sa vie aux Etats-Unis, trois ans de sa vie en Inde, consacrer ses journées, ses nuits et ses week-ends à la gestion des crises quand j'étais directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, servir sept ans à l'Elysée comme secrétaire général et briguer le suffrage", a-t-il dit.

"On peut ne pas avoir l'ambition de tout le monde. Moi, j'ai fait un choix en allant à Matignon de conduire ma mission jusqu'au bout. C'est un choix qui peut paraître difficile à certains, mais c'est le choix de ma vie", a-t-il martelé, comme dans une justification à rebours de sa non-candidature à l'Elysée.

"Je n'ai pas de stratégie de carrière", a assuré le Premier ministre.

Dominique de Villepin, qui se réserve le droit d'intervenir en "toute liberté" dans la campagne, s'est abstenu d'apporter officiellement son soutien à Nicolas Sarkozy, au motif que Jacques Chirac n'avait pas encore fait connaître ses intentions.

"Je soutiens de toutes mes forces (...) tous les efforts de ma famille politique", a-t-il simplement dit.

Il s'est contenté d'accorder au candidat de l'UMP un satisfecit pour la conduite de sa campagne face à Ségolène Royal. "Il a choisi l'initiative, l'ouverture, la proposition, il le fait avec courage devant les Français".

Le Premier ministre a critiqué en creux la méthode de la candidate socialiste, dont il a suivi la prestation lundi soir sur TF1, en soulignant que la politique ne se réduisait pas à l'empathie.

"Gouverner, c'est bien sûr répondre à ces préoccupations quotidiennes, faire preuve d'empathie, faire preuve d'humanité, mais c'est aussi être capable de prendre des décisions difficiles", a-t-il dit.

"Or, on entend beaucoup les décisions faciles. C'est toujours plus facile de dire 'oui', d'augmenter les prestations, d'accroître les dépenses, c'est plus difficile d'assumer la responsabilité collective d'une nation", a-t-il ajouté, dénonçant implicitement les mesures avancées par la candidate socialiste, comme la revalorisation des petites retraites et l'augmentation du smic à 1.500 euros bruts.

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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