Les chères vacances du «candidat du peuple»

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Les chères vacances du «candidat du peuple»

Par Jean-Dominique MERCHET

Jogging sous haute protection pour le président élu.

La «retraite» luxueuse, à Malte, de Nicolas Sarkozy suscite la polémique et embarrasse jusque dans l'entourage du futur président, qui avance son retour en France.

«Il aurait peut-être mieux valu le monastère...» murmure-t-on du côté de l'UMP, où les mines s'allongent lorsqu'on évoque les vacances maltaises, finalement raccourcies, du nouvel élu. Après les libations de la victoire en compagnie de Johnny Hallyday, le célèbre exilé fiscal, l'escapade méditerranéenne de Sarkozy jette une lumière crue sur le style qui pourrait régner au sommet de l'Etat.

«Karaoké». Vendredi, à la veille du scrutin, Sarkozy avait expliqué au Parisien.fr qu'il comptait utiliser la dizaine de jours le séparant du 16 mai ­ date de sa prise de fonction ­ pour se préparer à «habiter la fonction présidentielle, prendre la mesure de gravité des charges qui pèsent sur [ses] épaules, prendre la distance nécessaire pour devenir l'homme de la nation». Et se reposer après une campagne éreintante Son entourage ayant évoqué une «retraite», on spécula sur l'adresse d'un éventuel monastère. La Pierre-qui-Vire ? Las ! Ce fut Malte, en jet privé et sur un yacht de grand luxe.
«Ce n'est pas exactement le candidat du peuple», note un élu UMP, alors que dans l'entourage direct de Sarkozy on explique que «cela relève de sa vie privée. Il n'est pas encore président de la République, juste un homme privé». L'homme privé est donc arrivé lundi soir à Malte - La Valette, en direct du Fouquet's, le palace, propriété de son ami Dominique Desseigne. Avec son épouse, Cécilia, son fils, Louis, 10 ans, et quelques proches et gardes du corps. Le vol a été effectué à bord d'un jet privé, un Falcon 900EX de la société Unijet. Basée au Bourget, Unijet assure qu'elle est simple prestataire de service pour le groupe de Vincent Bolloré, un autre ami de Sarkozy. Néanmoins, selon le registre de la Direction générale de l'aviation civile, l'appareil, immatriculé F-HBOL, a comme propriétaire «Bolloré SA». «Un tel vol aller-retour coûte au total environ 50 000 euros, dit-on dans les milieux aéronautiques. Il faut compter 6 000 euros de l'heure de vol, plus les frais d'immobilisation de l'appareil» . Le yacht sur lequel les Sarkozy se sont retirés appartient bien, lui, à Bolloré, affirme le magazine Capital. C'est l'un des hommes les plus riches de France, avec une fortune de l'ordre de 1,25 milliard d'euros, selon le classement de la revue Forbes . Son bateau, le Paloma, est un yacht de 60 mètres qu'il est possible de louer, par l'intermédiaire d'agences spécialisées dans le charter maritime.
A Londres, Nigel Burgess le propose à un prix allant de 147 000 à 162 000 euros la semaine. Si Vincent Bolloré a effectivement prêté son yacht à son ami, le cadeau est de l'ordre de 40 000 euros pour deux jours. A ce prix, un équipage de 17 personnes est fourni. Sans oublier les palmes-masques-tubas et le «système karaoké»... Au total, cette «retraite» de deux jours coûterait environ 100 000 euros pour le millionnaire moyen qui voudrait se l'offrir. Sans les repas. Sarkozy «a souhaité être seul avec sa famille, à l'abri des regards pendant deux ou trois jours», a expliqué hier matin Claude Guéant sur France 2, ajoutant que, «pour quelqu'un qui se repose, il passe beaucoup de coups de téléphone». Après avoir longé les côtes du sud de l'île lundi, le yacht a mouillé durant la nuit dans une baie, puis a repris la mer tôt hier matin. L'agence de presse italienne Ansa a indiqué que le bateau faisait route vers la Sicile avant de revenir à Malte.
Esclavage. La «retraite» ne durera que 48 heures. Sarkozy sera de retour ce soir à Paris, a annoncé hier son directeur de cabinet. Demain, il assistera aux cérémonies de la journée célébrant l'abolition de l'esclavage, qui se tiendra sous la présidence de Jacques Chirac. Au risque de «donner l'impression d'une République à deux têtes» , comme le nouvel élu le disait pour justifier son absence de la commémoration de l'armistice du 8 mai, hier matin sous l'Arc de Triomphe.
Sources Libération

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans Sarkozy Amis

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