Les mises en cause de Dominique de Villepin dans le dossier Clearstream

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Les mises en cause de Dominique de Villepin

dans le dossier Clearstream

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui a démendi jeudi les informations issues d'une expertise de l'ordinateur du général Rondot faisant de lui un élément essentiel de l'affaire Clearstream, a été souvent cité dans cette vaste manipulation visant à déstabiliser des personnalités.

Nicolas Sarkozy, au premier rang des personnalités visées, avait été le premier en novembre 2004 à mettre en cause M. de Villepin pour n'avoir pas alerté la justice sur l'enquête de la DST qui l'innocentait de toute opération financière occulte.

En avril-mai 2006, le général Philippe Rondot avait dit aux juges qu'au cours d'une réunion du 9 janvier 2004 entre M. de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, Jean-Louis Gergorin, qui devait avouer par la suite être le corbeau, et lui-même, on avait cité le nom de Sarkozy.

Et le général Rondot allait faire du dossier une affaire d'Etat en expliquant avoir été alors chargé par Villepin de "vérifications" sur les listings de Clearstream.

Le général, dont les notes mentionnaient notamment "fixation Nicolas Sarkozy", devait cependant nier par la suite, en juillet 2006, avoir reçu de Villepin la mission de "cibler" Sarkozy. Ce que le Premier ministre niait également.

Mais à en croire l'expertise de l'ordinateur du général Rondot, connue mercredi, Villepin aurait à cette époque conseillé à Gergorin de transmettre ses fichiers à la justice et aurait aussi eu l'idée de la rencontre secrète Gergorin-Van Ruymbeke, aujourd'hui reprochée au magistrat par ses pairs.

Les envois anonymes de Gergorin devaient alors parvenir en mai-juin 2004 sur le bureau du juge. Et lorsqu'en juillet 2004, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin demandait à Villepin des "vérifications" sur ces listings, ce dernier ne lui aurait pas dit avoir déjà chargé le général Rondot d'une telle mission.

De même, Dominique de Villepin devait nier, en octobre 2006, avoir détruit en septembre 2004 dans son bureau de ministre de l'Intérieur, en présence du patron de la DST, la note de ce dernier désignant Gergorin comme le corbeau.

Souvent cité, M. de Villepin a toujours nié avoir fait autre chose que s'intéresser, comme ministre des Affaires étrangères, à une affaire à ramifications internationales. C'est ce qu'il devait répéter lors de son audition de 17 heures par les juges, le 21 décembre 2006.

Il a d'ailleurs engagé en juin 2006 des poursuites en diffamation contre les auteurs de trois livres qui lui prêtaient un rôle plus engagé.

Mais les juges, selon Le Monde du 3 juillet 2006, posaient à l'époque beaucoup de questions à M. Gergorin sur ses relations avec M. de Villepin.

Gergorin il est vrai, reconnaissant en mai 2006 être l'auteur de courriers "anonymes" de dénonciation au juge Van Ruymbeke, avait laissé entendre que le chef du gouvernement aurait eu un rôle dans l'affaire.

Ainsi, dans Libération du 19 mai 2006, il affirmait que Dominique de Villepin ne voulait pas, en janvier 2004, que Sarkozy soit mis au courant d'une enquête sur les listings des comptes de Clearstream.

Pour se défendre de tous ces soupçons, M. de Villepin a déclaré jeudi vouloir être "témoin assisté", statut intermédiaire entre le simple témoin et le mis en examen, qui permet de pouvoir consulter le dossier et d'être interrogé en présence d'un avocat.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt


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