La France redéploie ses avions de combat dans le Sud afghan

Publié le par Adriana EVANGELIZT

La France redéploie ses avions de combat dans le Sud afghan

par Laurent Zecchini
 

La France a décidé de s'impliquer davantage en Afghanistan. Le ministre français de la défense, Hervé Morin, doit effectuer un voyage au Tadjikistan et en Afghanistan, du 6 au 8 septembre. Il profitera de cette occasion pour annoncer que les avions de combat Mirage 2000 D et Mirage F-1, qui se livrent à des missions de bombardement dans le sud de l'Afghanistan à partir de l'aéroport de Douchanbé au Tadjikistan, vont être prochainement stationnés sur celui de Kandahar, la grande ville du sud afghan.

Cette décision, prise à la mi-août et officiellement présentée comme un "redéploiement technique", souligne la volonté politique de la France de répondre favorablement aux appels pressants lancés par l'Alliance atlantique et Washington pour une plus grande implication militaire des pays européens en Afghanistan, en particulier dans le Sud et l'Est où se déroule l'essentiel des combats contre les talibans. Elle confirme aussi de facto la volonté de rapprochement avec les Etats-Unis, récemment affirmée par le président Nicolas Sarkozy.

Sur les six avions de chasse actuellement basés à Douchanbé, trois auront rejoint Kandahar à la fin du mois de septembre, et trois autres mi-octobre. Les quelque 150 personnels de soutien de ce dispositif aérien les rejoindront progressivement. Il n'est cependant pas question d'abandonner le site de l'aéroport de Douchanbé, chèrement négocié par Paris avec les autorités du Tadjikistan et convoité par les Etats-Unis. "Douchanbé, précise un officier, reste le cordon ombilical, le point d'entrée sur le théâtre afghan."

Les deux avions de transport C-160 Transall y resteront donc, et la France maintiendra un ou deux avions de ravitaillement C-135 à Manas, au Kirghizstan. L'aéroport de Kandahar est désormais le principal site militaire pour les opérations que l'OTAN poursuit en Afghanistan, via sa Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) : 11 000 soldats étrangers y sont stationnés, ainsi qu'une centaine d'avions de combat, notamment américains, britanniques, néerlandais, australiens et canadiens.

Si la France ne modifie pas la mission de ses avions, ni l'ampleur de ses moyens, les Mirage vont cependant gagner en efficacité, dans la mesure où ils pourront mener des missions de plus longue durée, en économisant le temps du trajet aller-retour de Douchanbé au sud de l'Afghanistan, soit plus de deux heures. Sur le plan diplomatique, il est significatif que la France accepte de positionner ses avions de combat dans le sud de l'Afghanistan, qui plus est sur une base qui est sous la responsabilité des forces américaines.

PAS DE DÉSENGAGEMENT

Début juin, recevant son homologue américain Robert Gates, Hervé Morin avait réaffirmé que les soldats français n'ont pas vocation "à rester éternellement" en Afghanistan, un propos tenu par M. Sarkozy pendant la campagne électorale présidentielle, qui avait été interprété outre-Atlantique, comme une volonté française d'amorcer un désengagement du "théâtre afghan". Il n'en est rien. Comme l'a récemment annoncé M. Sarkozy, la France va augmenter de 150 soldats le nombre de ses instructeurs militaires, qui seront affectés auprès du 201e corps de l'armée afghane, dans la région de Kaboul.

Au total, un millier de soldats français sont présents en Afghanistan. Fin 2007, 20 % de cet effectif devrait être consacré à des tâches de formation et d'encadrement de l'armée afghane. La décision de Paris de stationner son groupe aérien à Kandahar sera bien reçue à l'OTAN, où l'on y verra une volonté de Paris d'accélérer son retour complet au sein de l'Alliance atlantique.

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Sarkozy-OTAN-Nucleaire

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