Poursuite de la grève à la SNCF et RATP, actes de "sabotage" et négociations
Poursuite de la grève à la SNCF et RATP,
actes de "sabotage" et négociations
L'ouverture de négociations à la SNCF et la RATP, mais aussi l'annonce d'actes de "sabotage" sur des lignes de TGV, marquent mercredi matin la grève contre la réforme des régimes spéciaux, qui perturbe toujours le trafic au huitième jour de conflit. Evénement
A la SNCF, la direction a annoncé que "plusieurs exactions (avaient) eu lieu au même moment": incendies volontaires sur les TGV Est et Atlantique, et fermeture volontaire de commutateurs de signalisation sur les TGV Nord et Sud-Est. Elle a dénoncé une "action coordonnée de sabotage".
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a fustigé des "exactions graves et condamnables" mais n'a pas souhaité "utiliser le terme de sabotage qu'on n'emploie qu'en période belliqueuse".
Le leader de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a également tout de suite condamné des "actes inqualifiables commis par des lâches", auprès de l'AFP. Christian Mahieux (Sud Rail) a assuré pour sa part que ces actions n'étaient pas le fait de grévistes.
La direction a précisé qu'elles avaient entraîné des "retards très importants de l'ordre d'une à trois heures", mais l'entreprise pensait pouvoir assurer la circulation de 400 TGV sur 700, 88 Corail sur 300, des fréquences de Transiliens "meilleures" en Ile-de-France, 50% des TER, un trafic Eurostar et Thalys normal ou quasi-normal.
La grève est entrée mercredi dans sa deuxième semaine, au lendemain d'une journée de mobilisation massive des fonctionnaires pour leur pouvoir d'achat, qui a vu la participation de cheminots.
La RATP assurait que son trafic avait "démarré pratiquement partout" dans la matinée, mais les perturbations demeuraient.
Le RER B ne fonctionnait pas et le A, à peine. Un métro sur quatre maximum circulait sur la plupart des lignes. Certaines des lignes mieux desservies (1, 4 et 11), avec deux rames sur trois, étaient prises d'assaut, accueillant dans la bousculade des milliers de voyageurs utilisant d'habitude d'autres trajets.
Sur la 9, des usagers excédés demandaient aux passagers assis de se mettre debout sur leurs sièges pour libérer de la place. Sur la 14, les difficultés d'entrée et de sortie des voyageurs ralentissaient la circulation des rames, selon la RATP qui a démenti des rumeurs de sabotage.
La circulation routière était chargée en région parisienne avec 258 km de bouchons vers 09H00 contre une centaine en temps normal, selon l'information routière.
Du côté des négociations, après le coup d'envoi vendredi de discussions tripartites (Etat-syndicats-directions) à EDF et GDF, une première réunion à trois s'est ouverte dans la matinée à la RATP, et la SNCF doit l'imiter dans l'après-midi. La quasi-totalité des syndicats des deux entreprises, grévistes ou non, devaient y participer et insister sur le maintien du pouvoir d'achat des retraités.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, s'est engagé mardi à "consulter" les salariés concernés, notamment à la SNCF et à la RATP, à l'issue de négociations qui vont durer "au moins sur un mois". M. Thibault avait suggéré cette idée de négociations tripartites dans les entreprises à la veille du conflit, proposant une ouverture au gouvernement en acceptant que la CGT y participe.
Mardi, il a implicitement mis en garde les salariés grévistes contre l'enlisement dans un mouvement minoritaire, long et politisé.
La présidente du Medef Laurence Parisot a décrit mercredi cette grève comme une "catastrophe" aux conséquences "extraordinairement dommageables" et au coût économique "probablement gigantesque".
Le président Nicolas Sarkozy avait déclaré mardi qu'il fallait "savoir terminer une grève", réaffirmant sa volonté de réformer les régimes spéciaux.
La réforme du gouvernement prévoit l'allongement de la durée de cotisation des salariés concernés de 37,5 à 40 années, l'instauration d'un système de décote et l'indexation des pensions sur les prix au lieu des salaires.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt