VILLEPIN EST-IL UN VERITABLE HOMME D'ETAT ?
Le nouveau blog... DOMINIQUE DE VILLEPIN PRESIDENT EN 2007 juste quelques articles dans l'immédait...
Un des duels trouvé sur VSD qui nous a semblé intéressant...
VILLEPIN EST-IL UN VERITABLE HOMME D'ETAT
Tous deux sont de droite. L’abbé de La Morandais ne jure que par le nouveau Premier ministre, mais l’avocat Gilbert Collard ne le considère que comme un homme du sérail. Débat à l’Ernest Bar du Lutetia.
Alain de La Morandais : OUI
"Il puise sa légitimité dans le gaullisme"
Gilbert Collard : NON
"Il occupe sa place pour servir son maître"
Paul Wermus.
Pourquoi tant de haine à l’égard de Dominique de Villepin ?
Gilbert Collard.
« Pas de haine, pas de peur», disait Stendhal. Villepin est un pur produit du 7e arrondissement de Paris. Il n’est élu de personne si ce n’est de Chirac.
Alain de La Morandais.
Il n’a pas besoin d’être élu puisqu’il puise sa légitimité dans le vrai gaullisme, comme Georges Pompidou et Raymond Barre.
Gilbert Collard.
Quelle est l’adresse du vrai gaullisme ?
Alain de La Morandais.
Pas dans la chiraquie ! Dominique de Villepin saura résister, accepter quelques compromis et viser l’utopie.
Gilbert Collard.
Cet homme du sérail chiraquien n’occupe cette place que pour servir son maître. Quelles que soient ses qualités, il ne pourra pas introduire la rupture institutionnelle dont la France a besoin pour s’en sortir. Il est trop accro à Chirac.
Alain de La Morandais.
La fracture morale invisible existe déjà entre eux depuis le discours du ministre des Affaires étrangères à l’ONU. Dominique de Villepin est un féodal – donc un fidèle –, mais il l’est d’abord à sa patrie avant d’être un fidèle du président.
Gilbert Collard.
Il est plutôt victime d’un processus chimique explosif, qui a pour nom la « sarkodynamite » !
Alain de La Morandais.
Et vous, vous êtes « sarkophage », je vous souhaite donc bon appétit ! Villepin est un féodal post-freudien, qui ne cède ni aux modes ni aux tendances.
Gilbert Collard.
Je comprends que vous soyez séduit par la Miss France de la politique, mais les affaires d’État ne se mesurent pas à la libido.
Alain de La Morandais.
La première qualité d’un Premier ministre n’est-elle pas de séduire et de faire rêver ?
Gilbert Collard.
Cet homme a la passion de Napoléon et il se ramassera sur un Waterloo morne plaine !
Alain de La Morandais.
Pour l’instant, il est sur le pont d’Arcole et il vaincra !
Paul Wermus.
Il a déclaré : «J’aime les crises et je préfère les mauvaises nouvelles aux bonnes.» Afin de démontrer son talent ?
Alain de La Morandais.
Villepin est un bon gaulliste qui aime l’épreuve et sait la surmonter comme une lame bien trempée.
Gilbert Collard
Qu’il aime les mauvaises nouvelles, nous le savions puisqu’il les suscite. Souvenez-vous de la dissolution de l’Assemblée. Je crains fort que dans les semaines qui viennent il soit comblé.
Paul Wermus.
Un Premier ministre qui a autant d’allure, ça n’arrive pas tous les jours.
Alain de La Morandais.
Son côté d’Artagnan plaira aux Français, et les femmes craqueront sur son côté Cyrano.
Gilbert Collard.
Je crains que les Français en aient assez qu'on leur serve perruque, moulinets et faux nez en guise de politique.
Paul Wermus.
Sarkozy-Villepin, c’est la paix armée ?
Gilbert Collard.
On ne conciliera jamais des ambitions contradictoires. Ils font l’effet de deux cyclistes qui pédalent dos à dos
Alain de La Morandais.
Tous deux ont le sens de l’État, ils feront taire leur ambition et leur jalousie le temps qu’il faudra.
Paul Wermus.
Villepin ne vise-t-il pas, lui aussi, l’Élysée ?
Alain de La Morandais.
Je le souhaite de tout mon cœur, pour l’honneur de la France et de ses électeurs.
Gilbert Collard.
Mieux vaut peut-être qu’il soit président que Premier ministre, mais avoir été à Matignon lui barre la route de l’Élysée.
Alain de La Morandais.
Non, ce sera sûrement le plus beau défi de sa vie.
Paul Wermus.
Comment le définir ?
Gilbert Collard.
Il ne s’est jamais affronté aux tempêtes démocratiques, il est un pur produit de la technocratie de proximité.
Alain de La Morandais.
Sa grande qualité est sa crédibilité morale, dont le pays a le plus grand besoin.
Gilbert Collard.
On ne s’improvise pas homme d’État. Cela se construit sur la durée et l’expérience. Lui a été formaté et formolé au Quai d’Orsay, il a somnolé dans ce cocon sans danger… Fréquenter Schröder ou Blair, c’est moins risqué que la CGT. Qu’est-ce qu’il connaît aux conflits sociaux ?
Alain de La Morandais.
Comme dit un proverbe espagnol : « C’est en marchant que l’on trouve la marche ». Il est incontestablement un homme d’État, car il a le sens du bien commun et il est prêt au sacrifice.
Gilbert Collard.
La politique deviendrait-elle une affaire de sex-appeal avec lui ?
Alain de La Morandais.
Voilà une question de nain de jardin !