1ere EPREUVE SOCIALE POUR DDV
Dominique de Villepin face à sa première épreuve sociale
par Hélène Fontanaud
Dominique de Villepin, qui avait passé dans la sérénité début septembre le cap des cent jours à la tête du gouvernement, est désormais pris dans le "tourbillon" de Matignon.
Le Premier ministre, qui disait lorsqu'il était secrétaire général de l'Elysée que Matignon était "un tourbillon sans haut ni bas", est confronté à sa première épreuve sociale, avec les grèves et manifestations organisées par un front syndical uni pour le pouvoir d'achat et la défense des services publics et de l'emploi.
Une initiative qui, selon les sondages, suscite l'adhésion des Français. Et qui survient sur fond de craintes pour l'emploi ravivées, malgré les bons chiffres du chômage, par les dossiers Hewlett-Packard et SNCM.
Pour Brice Teinturier, directeur du département Politique et Opinion de l'institut TNS-Sofres, les attentes des Français sont très grandes en ce qui concerne le pouvoir d'achat.
"Il n'y a pas de perception d'une amélioration ou d'une action du gouvernement. On a assisté à une montée en puissance depuis juillet août 2004 de ce thème, qui s'est installé durablement en tête des priorités", a-t-il dit lundi à Reuters.
"La question de la journée de mardi, c'est qu'est ce que cette manifestation va permettre ? Si au lendemain du 4, rien ne se passe, cela n'aura été qu'une manifestation de protestation", avec tous les risques en découlant pour le gouvernement, a-t-il ajouté.
Après les grandes manifestations du 10 mars, dont le pouvoir d'achat avait été un thème fédérateur, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s'était dit déterminé à faire de la négociation salariale dans les branches professionnelles un de ses grands objectifs pour 2005.
Lors de sa conférence de presse mensuelle, jeudi dernier, Dominique de Villepin a plaidé pour un "nouvel élan" salarial.
"Nos concitoyens n'ont pas le sentiment de voir leurs efforts récompensés à leur juste valeur, que ce soit en terme d'emploi, d'investissement ou de salaires", a-t-il déclaré, avant de demander "aux partenaires sociaux de donner un nouvel élan aux négociations sur la revalorisation des bas salaires dans les branches".
SARKOZY PRÔNE "SOUPLESSE ET SÉRÉNITÉ"
Interrogé lundi matin sur RTL, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a reconnu que la question du pouvoir d'achat était "un problème central". Avant de n'y apporter qu'"une seule réponse". "A tous ceux qui veulent gagner plus - et je les comprends parfaitement - eh bien je dis qu'il faut laisser les gens travailler davantage", a-t-il lancé.
Dominique de Villepin, qui sera jeudi soir l'invité de la nouvelle émission politique de France 2, sait que l'enjeu social est vital pour la réussite de son action.
A 18 mois de l'élection présidentielle, après quatre mois à Matignon, le Premier ministre dispose, explique Brice Teinturier, d'une "popularité solidement assise sur son électorat naturel de droite mais qui mord de façon substantielle sur les sympathisants de gauche".
Ce qui fait que dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, son rival désigné dans la perspective de la présidentielle de 2007, on se réjouit de voir ce capital de sympathie engrangé à gauche par un Premier ministre atypique, qui mêle décisions pragmatiques aux couleurs libérales et défense lyrique de l'Etat, menacé par un automne social à risques.
"Le plus dur arrive pour Villepin. Après le 4 octobre, il y a peu de chances qu'il poursuive sa marche en avant dans les sondages", a déclaré un proche du président de l'UMP au Figaro.
La semaine dernière, le Premier ministre a surclassé pour la première fois le ministre de l'Intérieur dans le palmarès des personnalités TNS-Sofres Figaro-Magazine.
Nicolas Sarkozy a déclaré lundi matin vouloir avoir "la souplesse et la sérénité de l'accepter".
"Tout ça, c'est une longue route, c'est un grand travail (...) Par ailleurs, je suis de ceux qui pensent que la concurrence est le seul moyen d'étalonner une valeur. Alors à moi d'essayer d'être en tête", a-t-il ajouté en rappelant qu'il ne "céderait pas" sur le principe des primaires pour la désignation du candidat soutenu par l'UMP.
Sources : BOURSIER COM
Posté par Adriana Evangelizt