DDV : SERVIR...
Dominique de Villepin peut toujours dire que Nicolas Sarkozy est un "bon ministre" et un "ministre loyal", nous ne pensons pas qu'il soit vraiment loyal avec lui, ce n'est pas en tout cas ce qu'il a démontré jusqu'à aujourd'hui. Quant à le trouver "bon ministre", que DDV aille dont poser la question aux chômeurs, précaires, minimas sociaux, musulmans, émigrés, gitans, détenus et il lui diront ce qu'ils en pensent...
VILLEPIN : SERVIR... TOUJOURS SERVIR
par Patrice Biancone
C'est bien connu, à la télévision, une émission politique chasse l'autre. Après «100 minutes pour convaincre», voici donc «A vous de juger». Un format similaire pour France 2. Quasiment la même formule, avec les mêmes animateurs et les même invités puisque, hier soir, pour la «première» c'est Dominique De Villepin qui répondait aux questions, tout comme il l'avait fait, lors de sa prestation du 27 janvier dernier. C'est d'ailleurs dans ce cadre, celui de «100 minutes pour convaincre», qu'il s'était dit prêt à succéder à Jean-Pierre Raffarin et que les Français avaient pris conscience qu'il pouvait tout à fait concurrencer Nicolas Sarkozy dans la course à l'Elysée.
L'affaire lui ayant été très bénéfique, c'est donc en Premier ministre qu'il est revenu sur le plateau. Un Premier ministre qui se porte plutôt bien dans les sondages même si, ce matin, une enquête BVA-Le Figaro-LCI assure que le président de l'UMP apparaît comme un bien meilleur candidat que lui dans le cas d'un affrontement droite-droite au premier tour de l'élection présidentielle en 2007, et même si, tout comme Nicolas Sarkozy, il serait assuré de l'emporter au second tour contre n'importe quel candidat de gauche, qu'il s'appelle Laurent Fabius, Dominique Strauss-Khan ou Ségolène Royal, donnée favorite, à gauche.
C'est donc en sachant tout cela que Dominique de Villepin est arrivé à France 2 et c'est peut-être ce qui explique qu'il se soit attaché, même s'il s'en défend, beaucoup plus à la forme qu'au fond et qu'il se soit posé en rassembleur pétri de bonne volonté, en Premier ministre serein, en capitaine décidé. Autrement dit en homme d'Etat dont les évidentes qualités seraient indiscutables tant il aurait changé et se serait, de son propre aveu, «allégé de beaucoup d'ambitions inutiles...». Dominique de Villepin, pour faire court ne serait plus victime de ces susceptibilités inutiles, de cet amour propre, qui font que l'on a quelquefois «des réactions puériles, parfois même stupides», a t-il précisé. Une confidence dont on pouvait se demander si elle ne consistait pas en un portrait en creux de son ministre de l'Intérieur, qui la veille, avait boudé le conseil des ministres parce que, a expliqué son entourage, il souffrait de maux de tête, mais qui avait néanmoins reçu, sans publicité, Brigitte Bardot.
Pour bien montrer combien il était sincère, et après nous avoir donné les clés de sa révolution intérieure, le chef du gouvernement a d’ailleurs tenu à dire que son ministre de l'Intérieur est un «bon» ministre, un ministre «loyal»... ce qui tendrait surtout à prouver qu'il pratique aussi parfaitement, comme tout bon politique, la langue de bois.
Car quoiqu'il en dise ou plutôt, même s'il assure avec courtoisie qu'il est là, débarrassé de toute autre ambition que celle de servir, Dominique de Villepin n'a rien annoncé de nouveau hier soir. Il s'est avant tout posé en rassembleur capable de présider la France, peut-être avec le secret espoir que cela lui rapporte aussi gros que lui avait rapporté, le 27 janvier dernier, sa désormais fameuse déclaration : «je n'ai pas l'habitude de me dérober aux missions que me confie le président de la République. Je lui ai toujours dit oui». Voilà qui confirmerait qu'il a pour ambition de servir. Servir la France, mais aussi le président. Or d'aucuns pensent savoir que Jacques Chirac lui aurait demandé d'empêcher Nicolas Sarkozy d'accéder à l'Elysée.
Sources : RFI
Posté par Adriana Evangelizt