DDV "Y PENSE FORCEMENT"
Les commentaires vont bon train. Va-t-il ou va-t-il pas ? Tout le monde aimerait bien savoir. Et les sarkozystes s'énervent bien sûr... on continue de l'ostraciser. De piquer, de mal se conduire. Et déjà on suppute au final Sarko contre Ségo... elle aussi, les vieux de la vieille socialo ne lui font pas de cadeaux. Il se joue en fait la même chose à gauche qu'à droite. Il y a celui qui fait peur mais qui ne s'est pas encore présenté en tant que présidentiable. Et pourquoi pas au final Ségolène-Dominique de Villepin ? Elle aussi méritait bien un blog. Parce que c'est une femme et qu'elle navigue aussi dans un monde de requins. Voilà c'est fait. Et au final Sego-Dominique... pourquoi pas ?
Dominique de Villepin «y pense forcément»
En hausse dans les sondages, le Premier ministre mise sur une candidature en dehors de l'UMP pour 2007.
Surtout, n'en piper mot. Dominique de Villepin joue la prudence, alors que Nicolas Sarkozy ne parle que de ça. Le Premier ministre refuse de dévoiler ses intentions sur une éventuelle candidature en 2007. Même à ses plus fidèles soutiens. «Il est malin, il ne dira rien, il refuse même de se poser la question», assure un de ses proches. Tout en reconnaissant qu'il «y pense forcément». Et pourquoi s'en priverait-il ? Selon notre baromètre LH2 pour Libération et Yahoo (1) (voir les résultats en Flash), il prend encore 5 points ce mois-ci, en recueillant 50 % de bonnes opinions (son record depuis sa nomination, le 31 mai) contre 41 % d'opinions négatives. Une évolution a contrario des scénarios habituels dans lesquels les chefs de gouvernement voient leur cote s'étioler au fil des mois. Privé d'état de grâce, Villepin a remonté la pente petit à petit depuis juin jusqu'à gagner un statut de présidentiable. Les Français lui sont reconnaissants de sa gestion de la crise des banlieues (à 53 % contre 49 % pour son rival, Sarkozy) ainsi que de la baisse du chômage (41 % de satisfaits, soit 8 points de plus par rapport au mois dernier). Mais le plus intéressant pour lui est sa capacité à fédérer sur son nom une partie significative de la gauche. 36 % des sympathisants socialistes ont désormais une bonne image de lui.
Le ministre de l'Intérieur restant le chouchou des électeurs de droite, le Premier ministre a compris qu'il lui faudrait, s'il le décide, se présenter devant l'ensemble des Français. D'où sa farouche opposition aux primaires. La semaine dernière, lors de sa conférence de presse mensuelle, il a une nouvelle fois expliqué : «Dans nos institutions de la Ve République et compte tenu de mon engagement et de ma conviction gaullistes, l'élection présidentielle, c'est la rencontre entre un homme et un peuple.» Et d'ajouter : «Je souhaite que cette rencontre soit préservée en ce qui concerne ma famille politique.» Lors des journées parlementaires à Evian en septembre, il s'était montré un peu moins langue de bois que d'habitude en confiant : «Je suis Premier ministre, pourquoi est ce que j'irais me présenter à des primaires ?» Si certains chiraquiens ne désespèrent pas de le voir concurrencer Sarkozy en interne malgré un noyautage du parti très favorable au numéro 2 du gouvernement, la plupart misent sur une candidature en dehors de l'UMP. En en mesurant les inconvénients. «Comment faire campagne sans le magot de la rue de la Boétie ?» La question agite les supporteurs du locataire de Matignon. Un ministre, chiraquien pur jus, a déjà imaginé le moyen pour qu'il puisse se présenter : «Avec les nouvelles règles de financement, il peut monter une association et contracter un prêt bancaire.» Il suffit, en effet, d'obtenir 5 % des suffrages pour se faire rembourser ses frais de campagne. La constitution d'une association permet en outre de recueillir des dons de personnes privées. «S'il a le vent en poupe, certains chefs d'entreprise n'hésiteront pas à l'aider, poursuit le même, sans parler de ses réseaux dans la Françafrique.» Seul bémol : «Pour mettre en place ce système, il devra sortir du bois un peu tôt, ce qui n'est pas forcément dans son intérêt.» En outre, pour se lancer sans l'UMP, Villepin devra avoir la certitude qu'il peut faire mieux que Sarkozy. Ce qui est loin d'être démontré.
(1) Réalisé par téléphone les 2 et 3 décembre auprès de 1 003 personnes.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt