Otages en Colombie : l'Elysée prudent après la "réaction attribuée aux Farc"
Voilà. L'Elysée se montre prudent. Il ne se montre pas prudent avec Uribe mais avec les FARC. On ne sortira jamais de l'impasse si Nicolas Sarkozy ne met pas Uribe au pied du mur. Il démilitarise la zone et il laisse libérer les otages. Si ça tourne mal, ça prouvera sa bonne foi. Ce type est un hypocrite et un menteur. On ne peut pas lui faire confiance. Le problème se situe là et nulle part ailleurs.
Otages en Colombie: l'Elysée prudent
après la "réaction attribuée aux Farc"
L'Elysée s'est montré prudent vendredi après la "réaction attribuée aux Farc" au message de Nicolas Sarkozy à la guérilla colombienne concernant leurs otages, notamment la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, indiquant que "pour l'instant" il ne l'imputait pas à leur chef.
"La réaction attribuée aux Farc, pour l'instant nous ne l'attribuons pas à leur chef M. Marulanda parce que c'est un message sibyllin, ambigu et surtout anonyme", a déclaré David Martinon, porte-parole de l'Elysée vendredi lors de son point presse hebdomadaire. "Donc il nous est difficile de l'imputer, de l'attribuer très directement à Marulanda", a-t-il ajouté. "Pour nous ça ne vaut pas réponse de Manuel Marulanda, à qui le message est adressé", a encore insisté le porte-parole.
"Je veux que tu vives, que tu manges le mieux possible et que tu aies envie de vivre", a dit Lorenzo à sa mère Ingrid Betancourt, dans un message radio diffusé vendredi par Radio France Internationale (RFI) sur son service en espagnol. Lorenzo Delloye l'a lu en direct depuis les studios de RFI à Paris à 11H15, c'est-à-dire 05H15 locales en Colombie.
"Ma belle maman de mon coeur, je voudrais te dire avant toute chose que je t'aime de toute mon âme", assure au début de ce message Lorenzo Delloye, 19 ans. "Maman, tu aimerais me voir vivre, je veux que tu vives, je veux que tu manges le mieux possible et que tu aies envie de vivre", a-t-il aussi dit à l'otage franco-colombienne. Celle-ci était apparue déprimée et très amaigrie dans une lettre et une vidéo diffusées la semaine dernière, sa première preuve de vie depuis plus de quatre ans.
Mélanie a ensuite pris la parole, depuis New York où elle se trouve, en suppliant plusieurs fois sa mère, la voix tremblante d'émotion: "prends soin de toi, prends soin de toi". Ces messages de quelques minutes, enregistrés en espagnol, sont les premiers d'une série que Lorenzo et Mélanie ont décidé d'envoyer à leur mère, à sa demande, trois fois par semaine sur l'antenne de RFI. Dans une lettre à sa mère datée du 24 octobre, Ingrid Betancourt expliquait qu'elle parvenait à écouter les programmes de RFI en espagnol. Elle précisait également que c'est entre 05H00 et 05h20 heure locale que la qualité de réception était la meilleure.
Des otages de la guérilla colombienne ne pourraient être libérés qu'à condition de créer une zone démilitarisée (que Bogota refuse), a indiqué jeudi une agence de presse proche des Farc, dans un commentaire non attribué en réponse à l'appel du président français.
Dans un appel humanitaire inhabituel adressé par la voie des médias aux Farc, le président Sarkozy leur a demandé mercredi de libérer la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, en souhaitant qu'elle puisse retrouver sa famille avant Noël.
L'agence Anncol, qui diffuse souvent des communiqués et des interviews de responsables des Farc, a salué les "bonnes intentions du gouvernement français, louables et saines" et montré du doigt le président colombien Alvaro Uribe comme le principal obstacle à une solution.
Le même texte sur le site de l'agence (http://www./anncol.nu/) insiste à nouveau sur la condition de la guérilla marxiste d'établir une zone démilitarisée pour procéder à un échange d'au moins 45 otages contre 500 rebelles détenus par les autorités colombiennes. "Pour cela, il est nécessaire d'avoir un espace approprié, selon les Farc, l'évacuation (autrement dit la démilitarisation) de (villages) de Florida et Pradera pendant 45 jours", indique l'agence Anncol.
Elle affirme que M. Uribe "n'est pas intéressé par ce simple acte humanitaire" consistant à démilitariser l'endroit en question. "Sa vision est axée sur la libération des otages par la force", ajoute Anncol. Enfin, l'agence estime que "la médiation internationale ne doit pas favoriser l'un ou l'autre camp en présence, car cela aboutirait à perdre la crédibilité et la confiance auprès d'une des parties".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt